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Baccalauréat 2023 : « Tout est mis en œuvre pour que les examens se déroulent dans de bonnes conditions », rassure Ibrahima Sanon du ministère de l’Education nationale

Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET • lundi 19 juin 2023 à 23h28min 
 
Baccalauréat 2023 : « Tout est mis en œuvre pour que les examens se déroulent dans de bonnes conditions », rassure Ibrahima Sanon du ministère de l’Education nationale

 

La composition des épreuves du baccalauréat approche à grands pas. Du 20 juin au 7 juillet 2023 sur l’ensemble du territoire national, les candidats seront face aux épreuves dans diverses matières. Le secrétaire général du ministère en charge de l’Education nationale, Ibrahima Sanon, donne les détails de la préparation de l’examen dans cette interview.

Les épreuves du baccalauréat au Burkina Faso se dérouleront du 20 au 7 juillet 2023. Cette année, il y a combien de candidats inscrits ?

Ibrahima Sanon : Pour cette année, il y a 136 110 candidats inscrits avec 68 717 filles et 67 393 garçons. Le pourcentage des filles dépasse celui des garçons.

 

Quelles sont les mesures qui ont été prises pour permettre aux candidats qui sont dans les zones d’insécurité de composer ?

Malgré la situation sécuritaire, le ministère en charge de l’Education nationale a tout mis en œuvre pour que les examens se déroulent dans de bonnes conditions. Actuellement, nous acheminons les épreuves au niveau des différents centres d’examen avant la fin de la semaine. Le baccalauréat concerne l’ensemble du pays. Et nous sommes dans une situation d’insécurité. Donc, il faut prendre les dispositions nécessaires pour que les épreuves arrivent partout. Vous pouvez être rassurés que de la même manière que les examens du CEP et du BEPC se sont bien déroulées, c’est dans ces mêmes conditions que l’examen du baccalauréat va se dérouler. Tous les élèves qui sont dans des zones à défi sécuritaire pourront prendre part à l’examen dans de bonnes conditions. Donc des mesures nécessaires ont été prises afin que tous les élèves qui sont dans des zones à fort défi sécuritaire puissent prendre part à l’examen dans de bonnes conditions.

Est-ce que les sujets ont été proposés par rapport au niveau des élèves ? Parce qu’au CEP, beaucoup de gens se sont plaints que les sujets n’étaient pas adaptés au niveau des élèves…

Les sujets proposés ne vont jamais en dehors du programme enseigné. Donc c’est l’évaluation du contenu qui a été enseigné. Chaque année, les élèves arrivent à tirer leur épingle du jeu. Nous sommes convaincus que cette année également, ça sera le cas. Concernant les sujets du CEP, c’est vrai que les sujets étaient un peu difficiles mais ils faisaient partie du programme enseigné. Nous n’avons pas encore les résultats mais ce sont les résultats qui nous permettront d’apprécier réellement si les sujets ont été difficiles. Pour ce qui est du baccalauréat, nous ne connaissons pas le contenu des sujets. Mais c’est toujours une équipe qui procède au choix des sujets proposés par les enseignants. Voilà pourquoi nous osons croire que les sujets ne seront pas au-delà du niveau des élèves.

Qu’est-ce qui est fait au niveau du ministère pour éviter les fuites de sujet ?

Le système de sécurité qui est mis en place ne permet pas de fuite de sujets. Il n’y a pas de risque zéro mais tout est mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de fuite de sujets. Vous l’aurez certainement constaté ces dernières années, on ne parle plus de fuite de sujet. En tout cas, je ne me rappelle pas avoir entendu parler de fuite de sujets ces dernières années. Toutes les dispositions sont prises à ce niveau.

 

 

Cette année, y a-t-il une nouvelle série de baccalauréat qui a été ajoutée ou ce sont les mêmes séries que les élèves ont l’habitude de composer ?

Maintenant, nous avons le baccalauréat électronique, le baccalauréat professionnel, le baccalauréat H et le baccalauréat E. Ce sont des types de baccalauréat que nous avons en plus des traditionnels baccalauréat G1 et G2.

 

Est-ce que des mesures ont été prises pour éviter ce qui s’est passé au niveau de la proclamation des résultats du BEPC ? Où à Ziniaré 16 candidats déclarés admis ont été recalés après. A Ouagadougou également, il y a eu le cas des élèves n’étant pas été admis lors de la proclamation des résultats, qui ont été déclarés admis après…

Nous donnons toujours des instructions dans ce sens. Il s’agit des erreurs. Et elles sont humaines. Nous demandons toujours de procéder à des vérifications avant la proclamation des résultats. C’est vrai que ce n’est pas agréable de constater ce genre d’erreur. L’objectif recherché, c’est de tout mettre en œuvre afin que ces erreurs ne se produisent pas. Chaque fois, nous interpellons les présidents de jury à procéder à des vérifications et à des re-vérifications, afin d’être sûrs qu’il n’y a pas de décalage au niveau des notes. Ce sont les décalages qui amènent très souvent ces erreurs. Mais le plus important, c’est qu’on arrive toujours à rattraper cela. Lorsqu’on proclame les résultats, on dit toujours que c’est sous réserve de contrôle approfondi. Nous prenons des dispositions pour éviter tout type d’erreur.

Certains accusent les correcteurs, d’autres accusent le nouveau logiciel. Véritablement, d’où proviennent ces erreurs ?

Ce sont des erreurs humaines. Ce ne sont pas des erreurs liées au logiciel. En introduisant les notes lorsque vous faites un décalage, toutes les notes seront finalement décalées. Maintenant si on ne prend pas le soin de vérifier manuellement, on va proclamer les résultats avec des erreurs. C’est ce qui a justement occasionné l’erreur de Ziniaré.

Mais est-ce qu’à l’international, cela ne va pas un peu jouer sur la crédibilité du baccalauréat du Burkina Faso ?

Les erreurs ne sont pas observées au niveau des sujets. Les erreurs sont dans la comptabilité des notes. C’est lorsque le contenu est remis en cause et c’est lorsqu’il y a une fraude au niveau des examens que la qualité du diplôme est remise en cause. La qualité de l’enseignement n’est pas remise en cause et la qualité des sujets n’est pas remise en cause. Partant de là, la qualité du diplôme n’est pas remise en cause.

Propos recueillis par Carine Daramkoum
Retranscription : Rama Diallo
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Quel avenir pour le plastique en Afrique ?

La mobilisation des entreprises pour réduire l’utilisation des dérivés d’hydrocarbures et accélérer leur recyclage se révèle insuffisante face à l’ampleur du défi. Le soutien des États et un recours accru à l’innovation apparaissent indispensables.

Mis à jour le 20 juin 2023 à 14:13
 
 

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Avec 16 kg par habitant par an, l’Afrique consomme très peu de plastique par rapport au reste du monde. © REUTERS/Siphiwe Sibeko.

 

Repenser les emballages, recycler les bouteilles, investir dans des matériaux biodégradables… En Afrique comme ailleurs dans le monde, le secteur privé est engagé dans une bataille pour réduire l’utilisation du plastique. Le sujet est complexe.

Si la consommation africaine de ce matériau est l’une des plus faibles au monde – 16 kg par habitant et par an, contre une moyenne de 156 kg dans les pays membres de l’OCDE et de 255 kg aux États-Unis, en 2019, selon le rapport Perspectives mondiales des plastiques de l’OCDE, paru en 2022 –, elle ne pourra que fortement augmenter à l’avenir sous l’effet conjugué de l’essor démographique, de l’urbanisation et de l’émergence de classes moyennes.

À LIREFace à la pollution plastique, l’Afrique est (aussi) pionnière

Les importations de plastique doivent doubler d’ici à 2030 en Égypte, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, a établi en 2019 une étude de chercheurs nigérians publiée dans la revue Environmental Sciences Europe.

Dans le même temps, se passer de plastique, composant dont les propriétés (solidité, légèreté, résistance) l’ont rendu irremplaçable, apparaît plus difficile en Afrique qu’ailleurs dans le monde en raison des contraintes logistiques et du manque d’infrastructures dont pâtit le continent. Le mauvais état de certaines routes exclut, par exemple, les économies sur les films protecteurs sous peine de retrouver des produits en mauvais état à l’arrivée.

En Afrique du Sud, la fin du greenwashing

Malgré ces difficultés, les initiatives privées émanant aussi bien de multinationales que de PME se multiplient, dans un contexte où certains États s’emparent du sujet. D’où cette question : face au plastique, a-t-on dépassé le stade du greenwashing sur le continent ?

Pour l’heure, seule l’Afrique du Sud se démarque. C’est la « référence sur le plan des infrastructures de collecte et de recyclage, de la réglementation et de la sensibilisation des consommateurs », a souligné en 2020 le cabinet EY dans un rapport. Avec des résultats tangibles : 70 % des déchets plastiques sont collectés dans le pays, dont 14 % sont recyclés et 45 % traités en décharge ou incinérés, quand les géants des boissons, de l’agroalimentaire et de la grande distribution, via une alliance au sein de PET Recycling Company (Petco), ont fait passer le taux d’utilisation des bouteilles PET (composées en partie de matériaux recyclés) de 16 à 63 % entre 2005 et 2021.

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« Beaucoup ont été surpris par la vitesse de la progression », commente Bertrand Assamoi, directeur du bureau ivoirien de Dalberg et qui a piloté plusieurs rapports sur le potentiel de l’économie circulaire sur le continent.

Ailleurs, les avancées sont plus timides. Si le Rwanda a été, en 2008, pionnier de l’interdiction des sacs plastiques – plus d’une trentaine de pays lui ont emboîté le pas –, ces restrictions peinent souvent à être mises en œuvre. Au Kenya, malgré les investissements d’industriels dont le champion des emballages et de l’imprimerie Ramco Plexus dans de nouveaux procédés et produits, on est encore loin de la constitution d’une véritable filière.

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Et si au Maroc, Marjane et Carrefour expérimentent bien des solutions zéro déchet dans leurs supermarchés, il reste encore beaucoup à faire pour réduire l’utilisation du plastique. Tandis qu’au Nigeria, la pourtant dynamique Food and Beverage Recycling Alliance (FBRA) ne compte que 29 membres sur les plus de 1 000 acteurs du secteur des boissons et de l’alimentation présents dans le pays.

Nombreux obstacles au recyclage

Les obstacles au déploiement du « good for the planet, good for the business » sont multiples. Le paysage des producteurs et utilisateurs de plastique comprend un très grand nombre d’acteurs à la taille et au profil variés, ce qui rend difficile une action d’ampleur et concertée. Les insuffisances logistiques dans beaucoup de pays compliquent la collecte et, par ricochet, l’émergence d’une économie circulaire.

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« Avant d’investir dans une unité de recyclage, il faut que la collecte soit organisée. Sauf qu’il est délicat d’amorcer la collecte sans avoir une idée claire de qui va acheter les déchets collectés… », résume Samu Salo, spécialiste de l’industrie au sein de la Société financière internationale (IFC), filiale dédiée au secteur privé de la Banque mondiale (BM). Le prix du plastique recyclé représente un autre problème. « Dans la plupart des cas, celui-ci coûte plus cher que le plastique neuf, ce qui empêche sa généralisation et la réorientation de l’industrie autour de lui », pointe Bertrand Assamoi, de Dalberg.

COMME POUR LES PRODUITS ALIMENTAIRES ET LES ENGRAIS, IL Y A UN ENJEU DE SOUVERAINETÉ

Alors, comment aller de l’avant ? Industriels, décideurs et experts s’accordent à dire que les États ont un rôle moteur à jouer. De fait, ils sont les seuls à même de piloter la création d’une chaîne de valeur allant de la collecte des déchets à leur recyclage. Cela signifie organiser un écosystème comprenant des ramasseurs individuels évoluant bien souvent dans le secteur informel, des start-up et PME, des champions nationaux et des filiales de multinationales.

Comme pour les produits alimentaires et les engrais, il y a un enjeu de souveraineté : en finir avec la dépendance aux importations de résine (matière première servant à produire les bouteilles), contenants neuf et déchets en encourageant la production et le recyclage réalisés localement avec création de valeur ajoutée et d’emplois à la clé.

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Au Nigeria, le mouvement est en marche. Alors que l’un des leaders nationaux de la plasturgie, Polysmart, produit déjà sur place des sacs en matériaux 100 % recyclés, Alef Recycling s’est lancé depuis 2018 sur le créneau du recyclage des bouteilles PET. Quant à EngeePET, l’un des rares producteurs de résine PET en zone subsaharienne, il a décroché 39 millions de dollars auprès d’IFC en 2020 pour augmenter ses capacités de production et développer l’approvisionnement local en matières premières (en remplacement de déchets plastiques importés), ce qui doit permettre de doubler le volume de bouteilles recyclées chaque année dans le pays.

Cadre réglementaire

Outre le soutien aux infrastructures, l’autre levier public à actionner est le renforcement du cadre réglementaire. En complément des interdictions de certains produits, l’instauration de taxes et de normes permet de favoriser le plastique recyclé au détriment du neuf, mais aussi, par exemple, de pousser les emballages à base d’un unique composant, plus faciles à recycler.

L’INTERVENTION DES ÉTATS DEVRAIT SE CONCENTRER SUR LA COLLECTE

Sans oublier le déploiement, en ligne avec son adoption au niveau mondial, de législation sur la responsabilité élargie du producteur (REP), qui oblige les industriels à gérer les emballages après leur utilisation, recyclage compris. Le Sénégal, la Gambie et le Zimbabwe mais aussi le Kenya et l’Afrique du Sud, entre autres, sont mobilisés sur le sujet.

« Une meilleure organisation de la collecte, via une forte implication des États, devrait permettre de constituer une bonne source d’approvisionnement pour la production de matières recyclées », avance Abbas Badreddine, président de Plastica, leader ivoirien de la plasturgie actif en Afrique de l’Ouest francophone et en Europe, qui a investi dans des lignes de recyclage et est membre de l’Association ivoirienne de valorisation des déchets plastiques (AIVP). Pour l’heure, seuls 4 % des déchets solides municipaux sont recyclés en moyenne en Afrique, selon le Programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-Habitat).

« En Côte d’Ivoire, via un partenariat avec le groupe Castel, nous collectons et recyclons d’anciens casiers de bouteilles. Nous avons aussi mis en place un système pour récupérer d’autres déchets à travers des bacs et grâce à un réseau de femmes-collectrices rémunérées, reprend le dirigeant. Mais, à la base, l’organisation de cette collecte n’est pas de notre ressort et il est fondamental de monter en volume pour rentabiliser les lignes dans lesquelles nous avons investi. »

Innovation

En attendant, le secteur privé, très actif sur le volet collecte quelle que soit la taille des acteurs, a déjà prouvé qu’il sait aussi revoir sa copie sur le plan industriel.

Les géants de l’agroalimentaire comme Coca-Cola, Diageo, Nestlé et Unilever – qui se sont engagés à recycler 100 % de leurs emballages au niveau mondial d’ici à 2025 ou 2030 – cherchent tous à se sevrer du plastique neuf : réduction de quelques grammes du poids du bouchon ou des préformes chez Coca-Cola ; suppression des languettes sur le bouchon et le col des bouteilles du côté de Nestlé ; création d’un emballage entièrement composé de matériaux recyclés pour Unilever. En parallèle, les acteurs de taille plus modestes ne sont pas en reste.

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Castel, qui domine le marché de la bière en zone francophone, parie, lui, sur le verre, distribué et récupéré via un système de consigne. Si elle apparaît logique au regard des économies d’échelle à réaliser, cette stratégie n’est pas à la portée de tous les opérateurs, une verrerie représentant un investissement jusqu’à dix fois plus conséquent qu’une ligne de PET. « Le verre est amené à progresser dans le cadre de la lutte contre la pollution liée au plastique. Cependant, le premier ne supplantera pas le second tout simplement parce qu’il reste moins pratique et moins durable en tant qu’emballage », commente, depuis Lagos, Agharese Onaghise, la secrétaire exécutive de la FBRA.

À l’avenir, deux points seront cruciaux : la capacité à mener des actions au niveau régional – une pratique qui doit être systématisée –, et le financement des innovations sur les matériaux, procédés et produits. « Dans le plastique, rien ne se perd, tout se transforme », résume Abbas Badreddine, de Plastica, en clin d’œil au chimiste Antoine Laurent Lavoisier (1743-1794).

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Si son groupe produit casiers, palettes et bâches à base de matières plastiques 100 % recyclées, les possibilités de produits dérivés, explorées par une foule de start-up, sont innombrables : paillettes de PET pour les industriels produites par Coliba en Côte d’Ivoire ; réalisation de meubles avec EcoPost au Kenya ; confection de chaussures par Salubata, originaire du Nigeria. « Certaines solutions, comme le plastique biodégradable, doivent être soutenues et développées, assure Bertrand Assamoi, de Dalberg. Car, si elles ne sont pas rentables aujourd’hui, elles doivent le devenir demain. »

Grèce : ce que l’on sait du naufrage d’un bateau de migrants

Les faits 

Un bateau de pêche parti des côtes libyennes et transportant des centaines de migrants a chaviré au large de la péninsule du Péloponnèse mercredi 14 juin. Au moins 78 corps sans vie ont été repêchés. Les recherches se poursuivent pour retrouver des survivants. La Grèce a déclaré trois jours de deuil après la tragédie.

  • Vinciane Joly (avec AFP), 
Grèce : ce que l’on sait du naufrage d’un bateau de migrants
 
Une image prise depuis un hélicoptère de secours montre des migrants sur un bateau de pêche dans les eaux aux larges des côtes du Péloponnèse en Grèce le 14 juin 2023 (photo fournie par les gardes-côtes grecs).-/AFP

► Que s’est-il passé ?

Une embarcation transportant des « centaines » de migrants a fait naufrage mercredi 14 juin au sud-ouest de la Grèce, ont indiqué les gardes-côtes grecs. Le bateau de pêche a chaviré dans les eaux internationales au large de la péninsule du Péloponnèse, ont annoncé les gardes-côtes. Selon le groupe audiovisuel grec ERT, le navire aurait appareillé du port de Tobrouk, situé dans l’est de la Libye et au sud de la Crète, à destination de l’Italie.

On ne sait pas précisément combien de passagers étaient sur le bateau, les autorités grecques ayant affirmé que des personnes embarquées sur le bateau de pêche leur avaient assuré avoir été au moins 750 à son bord, dont une centaine d’enfants.

« Le navire faisait 25 à 30 mètres de long. Le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a déclaré à ERT le porte-parole des gardes-côtes, Nikolaos Alexiou.

Dans un tweet, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué : « Nous craignons d’autres pertes en vies humaines. Des décomptes initiaux font état de 400 passagers. »

► Quel est le bilan provisoire ?

Au moins 78 personnes se sont noyées. Des centaines de personnes sont portées disparues. Les gardes-côtes ont précisé qu’au moment du drame aucun passager n’était équipé d’un gilet de sauvetage.

Une vaste opération de sauvetage entamée mercredi matin a permis de secourir 104 personnes au total, ont-ils ajouté, malgré de mauvaises conditions de mer et un vent violent. Ces rescapés sont en majorité des Syriens (47) et des Égyptiens (43). Il y avait également douze Pakistanais et deux Palestiniens, selon les autorités grecques. Les naufragés sains et saufs « sont tous des hommes », a déclaré la porte-parole des gardes-côtes.

Les survivants sont temporairement hébergés dans un entrepôt du port de Kalamata afin d’être identifiés par les autorités, qui recherchent parmi eux d’éventuels passeurs.

La Grèce a connu de nombreux naufrages d’embarcations de migrants, souvent vétustes et surchargées, mais il s’agit jusqu’ici du bilan humain le plus lourd depuis sept ans« Il pourrait s’agir de la pire tragédie maritime de ces dernières années en Grèce », a affirmé Stella Nanou, du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

► Quelles sont les causes de cette tragédie ?

D’après le porte-parole du gouvernement, Ilias Siakantari, le moteur du bateau a lâché peu avant 23 heures mardi soir et le navire a chaviré à 47 milles nautiques (environ 87 km) de Pylos, en mer Ionienne, coulant en dix à quinze minutes.

Une image de piètre qualité diffusée par les gardes-côtes montrait un chalutier bleu et manifestement décrépi surchargé de personnes, amassées du pont à la proue et à la poupe, et même sur le toit de la cabine.

Selon les autorités portuaires grecques, un avion de surveillance de l’agence européenne Frontex avait repéré le bateau mardi après-midi. Mais selon elles, les passagers ont « refusé toute aide ».

► Quelles réactions en Grèce ?

Les recherches se poursuivaient jeudi matin. Deux patrouilleurs, un hélicoptère et six autres navires de la région continuaient à inspecter les eaux à l’ouest des côtes du Péloponnèse, l’une des zones les plus profondes de la Méditerranée, a indiqué une porte-parole des autorités portuaires.

Les services du premier ministre par intérim ont annoncé que la Grèce allait observer trois jours de deuil.

Sénégal, Mali, Ghana… Un pas de plus vers une douane unique en Afrique de l’Ouest

Afin d’améliorer le transit et augmenter les recettes, neuf pays de la sous-région ont adopté un système d’interconnexion douanière.

Par  - à Lomé
Mis à jour le 14 juin 2023 à 10:25
 
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Le port de Lomé (Togo), géré par MSC et Bolloré, tire son épingle du jeu en tant que plateforme régionale. © àprésent

 

Lutter contre la fraude, sécuriser le transport des marchandises, gagner du temps. Tel est l’objectif de l’interconnexion du système douanier progressivement mis en place dans les pays Afrique de l’Ouest.

Dès 2019, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo ont adopté le Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (Sigmat), un mécanisme porté par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale. Depuis le 9 juin, c’est également le cas du Ghana, du Sénégal, de la Guinée et du Mali.

Véritable outil de suivi des marchandises depuis le bureau de douane de départ jusqu’à destination, l’initiative permet aux pays de mieux contrôler le trajet des camions, d’assurer la sécurité du transport et d’automatiser les procédures.

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« Sigmat permet l’échange de données en temps réel et contribue à la réduction du temps de passage aux différents postes de douane sur les corridors où il est en vigueur, explique Atta-Kakra Essien, le commissaire des douanes et droits indirects de l’Office togolais des recettes (OTR). Car, pour les États, l’échange d’informations favorise la sécurisation des échanges, la lutte contre la fraude, la maîtrise des recettes fiscales et douanières, et la fiabilité des données statistiques. »

Révolutionner le transit

Les administrations douanières d’Afrique de l’Ouest réunies à Lomé du 5 au 9 juin ont mis en avant des progrès notables, telles que la suppression des déclarations de transit à la frontière ou encore la fin des déversements frauduleux de marchandises.

« Avec Sigmat, les fraudeurs ne font plus de faux transit ni de fausses déclarations d’importation, ce qui induit un accroissement des recettes », assure Jean-Marc Benoit, coordonnateur régional de Système douanier automatisé pour la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. Mais ce dernier concède cependant qu’ « il est difficile de déterminer la part qui dépend du logiciel, ou de l’évolution de la conjoncture économique, ou des autres réformes douanières ».

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De fait, le système aurait contraint les opérateurs économiques à déclarer tous les produits à forte taxation qui, jusqu’alors, ne faisaient pas l’objet de déclaration d’importation. Enfin, il permet aux douanes de générer des messages au départ et à l’arrivée des marchandises, réduisant les tracasseries.

« Il est admis qu’un système de transit efficace contribue énormément à la facilitation des mouvements transfrontaliers de marchandises et aide à intégrer les pays, en particulier ceux enclavés, dans l’économie mondiale », indique le Burkinabè Salifou Tiemtoré, directeur de l’Union douanière et de la fiscalité à la Cedeao.

Solution intermédiaire

Le déploiement du système interconnecté de gestion des marchandises en transit reste, avant tout, pour les États et la Cedeao, une alternative afin d’assurer la fluidité du commerce transfrontalier dans la région en attendant la mise en place du mécanisme de garantie communautaire, lequel est encore à un stade embryonnaire. À terme, il devrait permettre, contre le dépôt d’une caution dans le poste de douane d’entrée, de ne payer des droits de douanes qu’au pays de destination.

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En attendant, Salifou Tiemtoré estime que le Sigmat sera déployé aux postes frontaliers de tous les États membres d’ici la fin de cette année, à l’exception du Cap-Vert. De quoi permettre aux pays interconnectés de tirer meilleur parti de la zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf).

Mamadou Touré contre Stéphane Kipré, duel de jeunes loups dans le Haut-Sassandra

En Côte d’Ivoire, le ministre de la Promotion de la jeunesse et le vice-président exécutif du PPA-CI s’affronteront dans les urnes, le 2 septembre, pour la présidence du conseil régional. Un match décisif pour l’avenir politique de ces deux ambitieux, respectivement fidèles à Alassane Ouattara et à Laurent Gbagbo.

Mis à jour le 14 juin 2023 à 09:43
 
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Les deux candidats à la présidence du conseil régional du Haut-Sassandra, Mamadou Touré et Stephane Kipré. © Montage JA : Vincent FOURNIER/JA ; Damien Grenon pour JA

Dans un pays habitué à la rivalité entre les anciens présidents Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, plus de 200 ans à eux trois, ce duel incarne le renouvellement générationnel réclamé par beaucoup. Le 2 septembre, Mamadou Touré, 47 ans, affrontera Stéphane Kipré, 43 ans, pour la présidence du conseil régional du Haut-Sassandra, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire.

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Le premier est ministre de la Promotion de la jeunesse dans le gouvernement de Patrick Achi et porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). C’est aussi le fils de Yamoussa Touré, un des vieux compagnons de route de Félix Houphouët-Boigny. Le second, ex-gendre de Laurent Gbagbo, dont il est resté très proche malgré son divorce avec l’une de ses filles, est le vice-président exécutif du Parti des peules africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), chargé de l’implantation nationale du parti de l’ancien président.

« Cette élection promet d’être épique », prédit le politologue Geoffroy-Julien Kouao. Le Haut-Sassandra, riche région cacaoyère, a longtemps été considéré comme un bastion de Laurent Gbagbo avant son basculement aux mains du RHDP depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, en 2011. Pour la faire revenir dans le giron du PPA-CI, on mise sur Stéphane Kipré, né à Bouaké mais originaire d’une famille bétée de la région. Bien que ses parents soient originaires du Nord, Mamadou Touré, lui, est né et a grandi à Daloa, la capitale régionale, où il a été élevé par Martial Kipré (qui n’a pas de liens de parenté avec Stéphane), frère de l’ancien ambassadeur Pierre Kipré, ex-militant du Front populaire ivoirien (FPI) et proche de la famille Gbagbo.

Ancrage local et notoriété nationale

Porte-parole adjoint d’Alassane Ouattara à la présidentielle – tendue – de 2020, aujourd’hui ministre et soutenu par l’appareil d’État, Mamadou Touré part favori… et a donc beaucoup plus à perdre que son concurrent. Depuis quelques années, le quadragénaire souriant semble nourrir des ambitions croissantes. Il cumule un ancrage local et une notoriété nationale : rompu à l’exercice de la communication, il est devenu ces dernières années une personnalité très médiatique, qui ne boude pas les interviews et les plateaux télévisés.

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De quoi s’attirer des critiques, notamment au sein de son propre parti, où certains de ses détracteurs considèrent l’ascension rapide de ce diplômé de Sciences Po Paris comme un parachutage. Certes, Touré n’a pas connu le parcours classique du militant de base du Rassemblement des républicains (RDR, l’ancien parti de Ouattara). Mais c’était un habitué des débats de la « Sorbonne », cette agora de la rue sous les années Gbagbo, durant lesquelles il a rodé ses discours pro-Ouattara face aux sympathisants du FPI.

TOUT SEULS, ON GAGNE… MAIS AVEC LE PDCI, ON ÉCRASE !

Après son exil au Mali puis en France, entre 2002 et 2008, il est revenu au pays sous l’aile de son mentor, l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Après avoir contribué à la réélection de Ouattara en 2020 malgré les critiques sur son troisième mandat, puis avoir été lui-même réélu député de la circonscription de Daloa en 2021, il est parvenu à glaner une place importante dans le dispositif présidentiel. Mais sa position reste fragile : perdre les élections municipales serait pour lui un échec personnel, et la confirmation attendue par le PPA-CI que le Haut-Sassandra n’a jamais cessé de rester fidèle à Gbagbo. « Une défaite de Touré serait aussi préjudiciable pour le RHDP en vue de 2025 », explique Geoffroy-Julien Kouao.

Véritable test

Face à lui, Stéphane Kipré a tout à gagner. Homme d’affaires prospère à la carrure imposante d’ancien basketteur, diplômé de la Sorbonne, la vraie, il a fait fortune dans les domaines de la finance, du BTP, des mines et du numérique. Doté d’importants moyens financiers, il a conquis une place stratégique au sein du PPA-CI et a toute la confiance de Laurent Gbagbo. Il est aujourd’hui l’un de ses proches collaborateurs, et gère parfois son protocole. En 2021, lors du retour de l’ancien président à Abidjan, c’est lui qui l’avait protégé et accompagné à l’aéroport. Plus récemment, en octobre 2022, il avait empêché le célèbre chanteur Asalfo de saluer son ex-beau père pour non-respect des mesures de sécurité sanitaire.

À LIRERadié des listes électorales, Laurent Gbagbo se battra pour sa « dignité »

Pour Kipré, qui n’a jamais été élu, le Haut-Sassandra sera un véritable test. Idem pour le PPA-CI, qui mise beaucoup sur cette région pour incarner son opération reconquête. Reste un dernier protagoniste : le président sortant du conseil régional, Alphonse Djedje Mady. Vieux briscard de la politique, figure historique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), c’est peut-être face à lui que devront s’incliner les deux jeunes ambitieux. À moins qu’il ne fasse liste commune avec le PPA-CI… En coulisses, les négociations suivent leur cours. Si elles aboutissent, « une telle alliance sera la favorite des régionales et même des communales », prédit Geoffroy-Julien Kouao. La balance pencherait alors en faveur de Stéphane Kipré. Son entourage est confiant : « Tout seuls, on gagne… Mais avec le PDCI, on écrase ! » De son côté, le RHDP a annoncé une liste commune avec le FPI de l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.