Histoire

Sénégal: hommage à Mamadou Dia, militant de l’indépendance

 

Au Sénégal, une plaque commémorative sera déposée, ce samedi 17 décembre, sur la place Mamadou-Dia de Thiès, ville située à 70 kilomètres de Dakar, pour rendre hommage à cet acteur oublié de l’indépendance du pays.

Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier

Il y a soixante ans, celui qui était alors le président du Conseil des ministres avait été arrêté pour « tentative de coup d’État » après avoir fait intervenir la gendarmerie à l’Assemblée nationale pour empêcher le vote d’une motion de censure contre son gouvernement qu’il estimait abusive, un tournant pour le jeune Sénégal de l’époque qui passe d’un régime parlementaire bicéphale à un régime présidentiel dominé par Léopold Sedar Senghor.

Babacar Diop, maire de Thiès, se rappelle toujours avec émotion de Mamadou Dia qu'il a rencontré lorsqu'il était étudiant et avec qui il a collaboré pendant des années, avant son décès, en 2009.

«  Il ne voyait plus à la fin de sa vie. Je lisais donc pour lui et il me dictait aussi des lettres. Il était très âgé mais il avait une certaine énergie qu’il avait gardée », se souvient-il.

Né en 1910, cet ancien instituteur a milité pour l’indépendance du Sénégal, main dans la main, avec Léopold Sedar Senghor avec qui il a fondé le Bloc démocratique sénégalais (BDS).

Devenu président du Conseil des ministres, Mamadou Dia signe les accords d’indépendance, en 1960, puis partage le pouvoir exécutif avec Léopold Sedar Senghor, avant la crise de décembre 1962.

 « Mamadou Dia était un nationaliste. Il était pour le socialisme autogestionnaire et pour l’indépendance économique de notre pays, contrairement à Senghor plus conciliant et plus Français. Donc la crise va éclater et cette crise oppose deux visions différentes », explique Babacar Diop.

Une crise que Mamadou Dia évoquait, sans amertume, avec Babacar Diop récemment récemment élu sous les couleurs de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi.

« Il a considéré que les indépendances ont été une occasion ratée et après, il a considéré que l’alternance de 2 000 aussi a été une occasion ratée. Il pensait qu’il appartenait à la jeune génération de conduire le processus d’émancipation de notre continent », ajoute Babacar Diop.

Ecarté pendant quarante ans de l’histoire officielle de l’indépendance au profit de Léopold Sedar Senghor, Mamadou Dia est peu à peu réhabilité par les nouvelles forces politiques du pays.

En quête de nouvelles références

Alors que le nom de Mamadou Dia revient sur la scène politique aux côtés de Thomas Sankara ou de Cheikh Anta Diop, se pose la question de son héritage dans l’arène politique actuelle sénégalaise.

Joint par RFI, Mohammadou Moustapha Sow, enseignant-chercheur en histoire contemporaine africaine, à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD), spécialisé dans la période post-coloniale, parle de déclin de l’ère senghorienne.

« Mamadou Dia s’est mis à se rendre justice, déjà, par la publication de plusieurs ouvrages. Il revient sur ce qui s’est passé en 1962 et donne sa version des faits. On entre déjà dans une bataille mémorielle et c’est un héritage disputé par une bonne partie des formations politiques. Mamadou Dia avait laissé un parti, le Mouvement pour le socialisme et l’unité (MSU), il y a ensuite le parti, le PASTEF [Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, NDLR] qui donne aussi le nom de son siège au président Mamadou Dia, ce qui veut dire qu’il revendique tout l’héritage politique et le parcours de cet homme comme personne qui a incarné l’éthique en politique. Il y a enfin le parti actuel au pouvoir qui revendique, d’une certaine manière, l’héritage politique de Mamadou Dia aussi, et puis, le président a inauguré en grande pompe le building du président Mamadou Dia. C’est le déclin de l’ère senghorienne en fait. On est dans une quête de nouvelles références », analyse-t-il. 

À lire aussi: Mamadou Dia parle, histoire d’une archive inédite

Afrique

Une Histoire de six millions d'années

Le continent africain se signale par son aspect massif, à cheval sur l'équateur et les tropiques : 30 millions de km2, soit le quart des terres émergées ; 9000 kilomètres du nord au sud, d'Alger au Cap ; 6500 kilomètres d'ouest en est, de Dakar à Djibouti. Il est admis par la plupart des paléontoloques que les hominidés sont apparus il y a six millions d'années en Afrique, ce qui fait d'elle le « berceau de l'humanité ». Notre grand-tante, Lucy y a vu le jour il y a trois millions d'années.

Mais depuis cette très lointaine préhistoire, le continent a connu beaucoup de bouleversements, tant physiques (assèchement du Sahara par exemple) qu'humains (apparition de l'Homo Sapiens et formation de différents groupes au fil des mutations génétiques).

André Larané
 

Peintures rupestres du Drakensberg, Natal, Afrique du Sud, début de notre ère. Agrandissement : Art préhistorique de Tsodilo, Botswana, env. 2000 av. J.-C.

Les deux premières sorties d'Afrique

Aborigènes Hadzas du Kenya.

 

Il y a un à deux millions d'années environ, des représentants de l'espèce Homo erectus effectuèrent une « première sortie d'Afrique ». Ils donnèrent naissance il y près de 500 000 ans, en Eurasie, à l'homme de Néandertal.

Les Homo erectus demeurés en Afrique donnèrent quant à eux naissance à l'homme moderne (Homo sapiens), un peu plus tard, il y a 300 000 ans « seulement »

Il est difficile de savoir à quoi ressemblaient les premiers Homo sapiens. Ils devaient s'apparenter aux Khoisans et Pygmées à peau cuivrée ou aux Hadzas à peau noire qui survivent encore au sud du Sahara.

Il y a 70 000 ans (c'était avant-hier !), quelques Homo sapiens effectuèrent une « deuxième sortie d'Afrique »Ils se croisèrent avec les Néandertaliens qui vivaient alors au Moyen-Orient, ainsi qu'avec leur cousin, l'homme de Denisova. Leurs descendants communs ont donné naissance aux actuelles populations eurasiennes (blancs, jaunes, dravidiens, mélanésiens...).

 

Chasseurs pygmées (source : Afrique, Les civilisations noires, Jacques Maquet, 1972)

 

Ces populations se seraient différenciées à la suite de quelques mutations génétiques, à une époque où les effectifs humains étaient encore très peu nombreux (quelques centaines de milliers d'individus en tout et pour tout). Il s'ensuit qu'une mutation génétique en accord avec l'environnement à un endroit donné pouvait conduire le groupe humain concerné à croître beaucoup plus vite que ses voisins et à les surclasser rapidement.

Les noirs actuels seraient ainsi issus de quelques mutations génétiques survenues il y a près de 30 000 ans entre le delta du Niger et le Mont Cameroun. Ils n'ont donc pas connu de mélange avec les Néandertaliens, à la différence des Homo sapiens qui ont franchi l'isthme de Suez quelques dizaines de milliers d'années plus tôt ou se sont établis au nord du Sahara, donnant naissance aux populations actuelles d'Europe et d'Asie. Mais grâce à leur maîtrise précoce de l'agriculture sur brûlis, ils ont pu se multiplier et occuper peu à peu l'ensemble de l'Afrique subsaharienne.

L'expansion bantoue

Des cultures très évoluées se sont développées au Sahara, il y a environ dix mille ans. Elles sont caractérisées par les plus anciennes poteries que l'on connaisse. Mais l'assèchement progressif du Sahara entre le VIe et le IVe millénaires av. J.-C. isola peu ou prou le centre du continent du reste du Vieux Monde... Il s'ensuit que l'usage de l'écriture n'arriva en Afrique subsaharienne qu'au deuxième millénaire de notre ère, avec l'expansion de l'islam et la colonisation européenne.

Tandis que l'Afrique du nord et l'Égypte devinrent partie intégrante du monde méditerranéen et moyen-oriental, l'Afrique subsaharienne ou Afrique noire a suivi un parcours historique particulier jusqu'à l'arrivée de l'islam au VIIe siècle de notre ère.

 

Pays, peuples et langues en Afrique (carte : Spiridon Ion Cepleanu)

 

[Voir la carte en grandes dimensions]

Les Bantouphones à la peau noire, qui vivaient à l'est du Cameroun actuel, ont acquis la maîtrise de l'agriculture il y a environ dix mille ans, en même temps que les habitants du Moyen-Orient. Au IIe millénaire avant notre ère, ils accédèrent aussi à une remarquable maîtrise de la métallurgie du fer.

Bénéficiant de ce fait d'une forte croissance démographique, les Bantous occupèrent peu à peu toute l'Afrique intertropicale en absorbant ou en chassant devant eux les chasseurs-cueilleurs à peau cuivrée ou sombre qui y étaient établis (Khoisans, Pygmées, San...). Certains de ces peuples ont laissé des peintures rupestres remarquables en Afrique australe, comme les San dans le massif du Drakensberg.

La colonisation de l'espace africain par les Bantous est comparable à celle de l'Europe par les populations de langues indo-européennes, il y a 4 500 ans. Cela dit, au début de notre ère, la population subsaharienne ne devait pas encore excéder celle de la Gaule, soit environ douze millions d'âmes, selon les estimations de Jean-Noël Biraben (INED, 2003). 

 

Préparation du sol par le feu (culture sur brûlis, vers 1960, Libéria), source : Afrique, Les civilisations noires, Jacques Maquet, 1972

 

Emploi de la houe (daba) au Burkina Faso, vers 2010.

 

Cette colonisation s'est accompagnée de la formations de sociétés agraires et pastorales fondées sur l'usage de la houe (daba), la culture sur brûlis (les cendres fertilisent le sol) et de longues jachères. Ces techniques ont toujours cours, sauf dans les régions les plus denses. Par contre, les Africains sont demeurés jusqu'à l'époque contemporaine réfractaires à la roue et à la traction animale (la maladie du sommeil empêche l'élevage dans de nombreuses régions).

Du fait de l'abondance relative de terres fertiles dans l'Afrique intertropicale, chaque famille cultive toute la surface qu'elle peut sans titres de propriété. Il s'ensuit que la richesse et le statut social ne dépendent pas du foncier mais seulement du nombre de bras à la disposition du chef de famille, d'où l'importance de la polygamie et de l'esclavage : prisonniers de guerre, débiteurs, enfants « gagés » par des parents dans le besoin, Pygmées, etc. (note).

Mais gardons-nous de voir l'Afrique noire comme un bloc. Elle est infiniment diverse du point de vue anthopologique, sans doute autant, sinon plus, que l'Europe.

Les inégalités sociales et sexuelles sont plus prononcées, dans les sociétés les plus anciennement établies et les plus complexes, au nord de l'Équateur et plus précisément au nord d'une ligne fictive qui relierait le Gabon au sud de la Tanzanie, d'après les observations de l'anthropologue et historien Emmanuel Todd (Où en sommes-nous ?, Seuil, 2017). 

Les peuples les plus anciens du continent africain (Khoisans, Pygmées, San...) se caractérisent par des familles nucléaires (papa, maman et les enfants) et un statut élevé des femmes.
• L'Afrique de l'Ouest, où est apparue l'agriculture, est quant à elle dominée par le modèle familial communautaire et patrilinéaire, défavorable aux femmes.
• Sur le golfe de Guinée, les Ouolofs du Sénégal, les Yorubas et Ibos du Nigeria ou encore les Bamilékés du Cameroun témoignent tout comme les Hutus et Tutsis des Grands Lacs de structures dynamiques qui combinent plus ou moins primogéniture, patrilinéarité et famille souche.
• La ligne fictive qui relie le Gabon au sud de la Tanzanie définit une « ceinture matrilinéaire » au sud de laquelle les femmes peuvent transmettre leurs biens et bénéficient de bien plus de libertés, dans le choix du conjoint par exemple (en témoigne selon Emmanuel Todd la forte diffusion du Sida, qui va de pair avec une plus grande liberté sexuelle !).

Femmes : cherchez l'erreur

La soumission des femmes se mesure ordinairement à la prévalence de la polygamie et des mariages forcés d'adolescentes (sans compter le voile, lequel est absent d'Afrique subsaharienne).

La pratique contrastée de l'excision (d'après L'Atlas mondial des femmes, INED Autrement, 2015)

 

En Afrique, l'anthropologie et l'histoire témoignent de ce point de vue d'une césure entre l'Afrique sahélienne et l'Afrique centrale et australe, au niveau de l'Équateur et du golfe de Guinée :
• Une enquête de l'INED (Population & Sociétés, juin 2011) révèle 2 à 4 fois plus de mariages forcés chez les immigrés originaires d'Afrique sahélienne par rapport à ceux d'Afrique centrale et guinéenne.
• La polygamie, présente dans plus de la moitié des pays africains, est aussi plus particulièrement développée dans la zone sahélienne (source : Quel modèle de mariage en Afrique ?).


• Une autre enquête de l'INED (Population & Sociétés, octobre 2007) montre aussi que l'excision est cantonnée au nord de l'Équateur et en Tanzanie, tandis que le Maghreb en est exempt (carte ci-jointe). Cela dit, cette mutilation rituelle n'est pas forcément caractéristique d'une infériorité féminine, d'après Emmanuel Todd.

Notons encore que la césure se prolonge avec l'esclavage, lequel, bien avant l'arrivée des Arabes et des Européens, était déjà développé au nord de l'Équateur mais, semble-t-il, absent au sud. Il est possible que cette césure soit liée au fait que la zone sud était de colonisation récente, avec une structure sociale plus égalitaire (note).

Histoire générale de l'Afrique

 

A propos du Projet

L’UNESCO a lancé en 1964 l’élaboration de l’Histoire générale de l’Afrique pour remédier à l’ignorance généralisée sur le passé de l’Afrique. Pour relever ce défi qui consistait à reconstruire une histoire de l’Afrique libérée des préjugés raciaux hérités de la traite négrière et de la colonisation et favoriser une perspective africaine, l’UNESCO a fait appel aux plus grands spécialistes africains et internationaux de l’époque. L’élaboration des huit volumes de l’Histoire générale de l’Afrique a mobilisé plus de 230 historiens et autres spécialistes pendant plus de 35 années.

L’Histoire générale de l’Afrique est une œuvre pionnière, à ce jour inégalée dans son ambition de couvrir l’histoire de la totalité du continent africain, depuis l’apparition de l’homme jusqu’au enjeux contemporains auxquels font face les Africains et leurs Diasporas dans le monde. C’est une Histoire qui ne laisse plus dans l’ombre la période précoloniale et qui insère profondément le destin de l’Afrique dans celui de l’humanité en mettant en évidence les relations avec les autres continents et la contribution des cultures africaines au progrès général de l’humanité.

La collection complète est publiée en huit volumes. Les chapitres des différents volumes sont abondamment illustrés de cartes, figures, chiffres et diagrammes et de sélection de photographies en noir et blanc. Les textes sont, pour la plupart, complétement annotés et sont tous complétés par une importante bibliographie et un index.

Ces dernières années, l'UNESCO a entrepris la préparation et la rédaction de trois nouveaux volumes de la HGA (volumes IX, X et XI).

L'Afrique globale : un concept innovant

Jusqu’à présent, l'Afrique et ses Diasporas ont souvent été présentées comme des groupes distincts séparés par des océans qui n’ont eu que des contacts sporadiques durant des brefs moments historiques. Les rédacteurs des nouveaux volumes de l’Histoire générale de l’Afrique ont voulu rompre avec cette perspective binaire et réductrice des relations entre l’Afrique et ses diasporas.

En introduisant le concept d’Afrique globale (Global Africa), le comité scientifique international a souhaité proposer une relecture innovante de ces liens. Ce concept permet en effet de comprendre l’histoire des relations entre Africains et personnes d’ascendance africaine comme un processus articulé et continu, fait de circulation de personnes, de connaissances, de savoir-faire, de productions culturelles et dont la matrice est l’héritage africain.

Ce concept permet de dépasser la question de la race et met l’accent sur la présence multiforme de l’Afrique dans les différentes régions du monde et la diversité de ses influences sur les autres cultures. Ainsi, sur le plan géographique, la présence africaine est envisagée, non plus simplement avec le prisme du monde atlantique (Europe, Amériques et Caraïbes) mais de manière véritablement globalisée avec la prise en compte des diasporas de l’Océan indien, du Proche et Moyen Orient et de l’Asie.  

Sur le plan historique, cette présence est pensée sur le temps long depuis les temps anciens, pour illustrer les différentes vagues de « sorties » de l’Afrique (explorations et expansions africaines hors du continent, déportation massive des Africains dans différentes régions du monde par la traite, déplacements occasionnés par la colonisation, migrations postcoloniales, etc.). Au-delà de son utilité pour rendre compte de cette diversité des trajectoires et de la continuité des relations, le concept d’Afrique globale permet aussi de mieux comprendre les aspirations des nouvelles générations en Afrique et dans la Diaspora pour contribuer à la renaissance africaine et à la construction d’un panafricanisme du XXIe siècle.

Voir également

 

LA COLLECTION
 

Trois nouveaux volumes : IX - X - XI

Afin de mettre à jour et de compléter la collection, l’UNESCO s’est engagée dans l’élaboration de trois nouveaux volumes de l’HGA. Ce travail entend mettre à jour la collection au regard des derniers développements sociaux, politiques, archéologiques, entre autres, survenus sur le continent (Volume IX) ; cartographier et analyser les différentes Diasporas africaines et leurs apports aux sociétés modernes ainsi qu’à l’émancipation et au développement de l’Afrique (Volume X) ; et, contribuer à l’analyse des nouveaux défis auxquels l’Afrique et ses Diasporas sont aujourd’hui confrontés ainsi que les nouvelles opportunités qui s’offrent à elles (Volume XI).

L’élaboration de ces trois nouveaux volumes constitue une production scientifique essentielle de l’UNESCO à une meilleure connaissance de l’histoire et de l’historiographie africaine. A cet égard, elle représente une contribution importante de l’Organisation à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Elle répond également aux initiatives prises par un certain nombre de gouvernements latino-américains et caribéens pour valoriser et promouvoir leurs héritages africains.

Volume XI

Ce volume traite des enjeux contemporains pour l’Afrique et ses Diasporas dans le monde. Il présente ainsi une perspective critique, du point de vue de l’Afrique globale, présentant celle-ci comme un acteur en pleine transformation. La place des femmes, le rôle de la jeunesse, la créativité, la production de la connaissance, le mutations politiques, sont autant de thématiques centrale pour le futur de l’Afrique et de ses Diasporas et qui constituent le cœur même de l’analyse de ce volume.

La première section, forum épistémologique, tente de saisir l’espace élastique dessiné par le concept de l’Afrique globale.

La deuxième section se focalise sur la situation actuelle des Africains mondialisés, sur le continent et au-delà de ses frontières physiques.

La troisième section est centrée sur l'Afrique en mouvement et la manière dont elle prend part dans les enjeux du monde contemporain.

Volume X

Ce volume permet d’observer de manière critique la dynamique des relations entre l’Afrique et ses diasporas, les mouvements entre l’Afrique et le reste du monde, et la manière dont l’Afrique se connecte avec le reste du monde. Il place au centre de sa perspective le concept innovant de l’Afrique globale. Débordant le simple cadre atlantique, les contributions s’appuient sur de nouvelles épistémologies et pratiques historiographiques comme l’étude des biographies pour comprendre, de l’intérieur, l’histoire des Diasporas.

La première section aborde les contextes historiques dans lesquels le concept de race a vu le jour afin de comprendre comment les Africains et les Afro-descendants se perçoivent et se réfèrent à eux-mêmes et aux autres.

La deuxième section, une cartographie de la diaspora africaine, examine trois aspects basés sur la géographie de la diaspora. Où qu’il se trouve, l’esclavage africain a été marqué par la lutte pour la liberté. Cette section décrit également les identités culturelles et la manière dont elles ont été recréées dans les diasporas et les systèmes de connaissances technologiques des Africains.

La dernière section du livre aborde les itinéraires de vie et les biographies des Africains. Ces biographies d'hommes et de femmes constituent certainement la vision la plus humanisée et la plus représentative de la diaspora.

Volume IX

Ce volume a pour objet de faire une mise à jour des connaissances des volumes précédents de l’Histoire générale de l’Afrique au regard des nouvelles évolutions intervenues dans la recherche. Questionnant les pratiques et les postures théoriques de l’écriture de l’histoire de l’Afrique, cette publication ambitionne de redonner un nouveau regard sur le temps long de l’Afrique, en introduisant de nouvelle catégorie comme celui d’Histoire initiale.      

La première section explore les fondements épistémologiques, méthodologiques et théoriques de l'écriture de l'histoire de l'Afrique et des personnes d'ascendance africaine au XXIe siècle.

La deuxième section passe en revue le contenu des huit premiers volumes publiés de l'Histoire générale de l'Afrique.

La troisième section traite de la mise à jour de l'histoire initiale - anciennement connue sous le nom de préhistoire - du continent.

Enfin, la quatrième section explore les nouveaux développements en matière d’études historiques (développements sociaux, économiques et politiques intervenus à l’échelle du continent) au cours des 2000 dernières années.

Volume VIII - L'Afrique depuis 1935

Le dernier volume de la Série des huit premiers volumes de l'Histoire générale de l'Afrique de l'UNESCO étudie la période qui s’étend de 1935 à nos jours. Il retrace l’évolution politique, économique et culturelle du continent à mesure qu’il se libère peu à peu du joug colonial.

Pour l'Afrique, c’est l’année 1935 qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale, avec l'invasion de l'Éthiopie par Mussolini. Le conflit mondial domine la première partie de ce volume, qui décrit les conséquences de la crise dans la Corne de l'Afrique, en Afrique du Nord et dans les autres régions sous la domination des puissances européennes. Les trois chapitres suivants traitent des luttes menées à l’échelle du continent pour la souveraineté politique, de 1945 à l'indépendance, du sous-développement et de la lutte pour l'indépendance économique et, enfin, de l'évolution des structures et des valeurs politiques liée à l’édification des États nationaux.

La cinquième partie traite des changements socioculturels intervenus depuis 1935, en ce qui concerne la religion, la littérature, la langue, la philosophie, la science ou encore l'éducation. Les deux dernières parties traitent de l'émergence du panafricanisme et du rôle de l'Afrique indépendante dans les affaires mondiales. Tout en reconnaissant que c’est paradoxalement à l'impérialisme européen que l’on doit l’éveil de la conscience africaine, le volume met en évidence les interactions vitales et de plus en plus étroites entre l'Afrique et le reste du monde.

Disponible en françaisanglaisarabe, et portugais

Volume VII - L'Afrique sous domination coloniale 1880-1935

Le volume VII examine la période de partage, de conquête et d'occupation coloniale depuis le début de la « mainmise européenne sur l'Afrique » jusqu’à l'invasion de l'Éthiopie par l’État fasciste italien en 1935. Tout au long du volume, l’accent est mis sur les réponses apportées par les Africains eux-mêmes au défi du colonialisme.

Les deux premiers chapitres se penchent sur les attitudes des Africains et leur degré de préparation face au phénomène colonial, et sur l’historique des ambitions impériales européennes. Les sept chapitres suivants examinent les initiatives et les réactions africaines face à la partition et à la conquête jusqu'à la Première Guerre mondiale. Une présentation générale est suivie d’analyses plus détaillées région par région.

Les chapitres 13 à 21 étudient l'impact économique et social des systèmes coloniaux en Afrique de 1919 à 1935, le fonctionnement de l'économie coloniale dans les anciennes zones françaises, belges, portugaises et britanniques et en Afrique du Nord, l'émergence de nouvelles structures sociales, l’évolution démographique et enfin le rôle de la religion et des arts en Afrique pendant la période coloniale. La dernière section retrace la croissance des mouvements anticolonialistes, l’affirmation du nationalisme politique africain et l'interaction entre les africains du sud du Sahara et les personnes d’ascendance africaine du « Nouveau Monde ».. Le Libéria et l'Éthiopie font l’objet de chapitres distincts.

Disponible en françaisanglaisarabeespagnol et portugais

Version abrégée disponible en françaisanglais et swahili

Volume VI - L'Afrique au XIXe siècle jusque vers les années 1880

Le volume VI couvre l'histoire de l'Afrique depuis le début du XIXe siècle jusqu’à la mainmise des puissances coloniales européennes sur le continent à partir de 1880.

En dépit de l’affirmation croissante de la présence commerciale, religieuse et politique européenne pendant cette période, les influences extérieures n’ont pas eu d’impact direct sur la plupart des sociétés africaines, où l’on assiste à une série de tentatives culturellement distinctes de modernisation, d’élargissement et de développement des structures existantes. Deux séquences d’événements déterminantes et qui ne doivent pratiquement rien aux influences étrangères - le Mfecane en Afrique australe, avec ses répercussions en Afrique centrale et orientale, et les mouvements des réformateurs musulmans en Afrique de l'Ouest - figurent en bonne place dans huit des chapitres de ce volume.

Le livre s'ouvre sur quatre chapitres thématiques consacrés aux principales forces à l'œuvre dans la société africaine au début du siècle, à l'évolution du rôle de l'Afrique dans l'économie mondiale, aux nouvelles tendances et processus à l’œuvre et aux conséquences de l'abolition de la traite négrière. Ils sont suivis de vingt-trois chapitres consacrés à l’évolution de la situation dans les différentes régions. En conclusion, deux autres chapitres se penchent sur la diaspora africaine et dressent le bilan du développement politique, économique et culturel du continent à la veille de la conquête européenne.

Disponible en françaisanglaisarabe, et portugais

Version abrégée disponible en françaisanglais et swahili

Volume V - L'Afrique du XVIe au XVIIIe siècle

Le volume V couvre l'histoire de l'Afrique du début du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle.

Deux grands thèmes se dégagent : la poursuite du développement interne des États et des cultures de l'Afrique au cours de cette période, et la participation croissante de l'Afrique au commerce international - avec des conséquences majeures, mais alors imprévisibles pour le reste du monde.

En Afrique du Nord, nous voyons les Ottomans conquérir l'Égypte et établir des régences à Tripoli, Tunis et Alger. Au sud du Sahara, l'effondrement de certaines puissances plus anciennes (Empire songhay, royaumes de l’ouest du Soudan, Éthiopie chrétienne) coïncide avec l’émergence de nouvelles bases de pouvoir (royaumes Ashanti, Dahomey, Sakalava). Des structures politiques et administratives très centralisées se mettent en place, entraînant l’apparition de classes sociales distinctes, et présentant souvent un caractère féodal prononcé. Les religions traditionnelles continuent à coexister avec le christianisme (plutôt en recul) et l'islam (en plein essor).

Le long de la côte, en particulier en Afrique de l’Ouest, les Européens tissent un réseau commercial qui, avec le développement de l'agriculture de plantation du Nouveau Monde, va devenir le centre de la traite négrière internationale. Les conséquences immédiates de ce commerce pour l'Afrique sont analysées, avec notamment l’idée que la traite portait en germe l’actuelle mondialisation de l'économie, avec toutes les inégalités qu’elle comporte.

Disponible en françaisanglaisarabe et portugais

Version abrégée disponible en anglaisfrançais et swahili

Volume IV - L'Afrique du XIIe au XVIe siècle

Le volume IV couvre l'histoire de l'Afrique du XIIe au XVIe siècle.

Cette période constitue une période cruciale dans l'histoire du continent au cours de laquelle l'Afrique a développé sa propre culture et où les documents écrits deviennent plus fréquents. Trois grands thèmes caractérisent cette période : l’expansion foudroyante de l'islam, le développement des relations commerciales, des échanges culturels et des contacts humains, et l’essor des royaumes et des empires.

Une première partie consacrée aux Almohades est suivie de chapitres étudiant les différentes civilisations de l'Afrique de l'Ouest - États maliens, Empire songhay, royaumes de la boucle du Niger, du bassin de la Volta et du Tchad, États des Haoussas et populations côtières, de la Casamance à l’actuel Cameroun.

Une deuxième partie (chapitres 15 et suivants) couvrent l’Afrique de l'Est et du Nord-Est, de l'Égypte aux États de la Corne de l'Afrique en passant par la Nubie et l’Éthiopie, et présentent des matériaux sur le développement de la civilisation swahili. L'Afrique centrale fait l’objet de chapitres consacrés à la zone située entre la côte et les Grands Lacs, à la région inter lacustre et aux bassins des fleuves Zambèze et Limpopo. Des chapitres sont également consacrés à l'Afrique équatoriale, à l'Angola, à l'Afrique australe, à Madagascar et aux îles voisines.

Disponible en françaisanglaisarabeespagnol et portugais

Version abrégée disponible en françaisanglais et swahili

Volume III - L'Afrique du VIIe au XIe siècle

Le volume III porte sur l'histoire de l'Afrique du VIIe au XIe siècle.

Cette période couvre deux mouvements appelés à exercer une influence culturelle, politique et économique importante et durable sur l'histoire du continent : l'influence croissante de l'islam, sa diffusion et son interaction avec les cultures traditionnelles de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, et l'expansion bantoue au Sud.

L’ouvrage commence par situer l’Afrique dans le contexte de l'histoire du monde à l'aube du VIIe siècle, avant d'examiner l'impact général de la pénétration islamique, l'expansion continue des peuples de langue bantoue et l’essor des civilisations soudaniennes de l'Ouest africain.

Les chapitres suivants étudient les dynasties islamiques successives de l'Afrique du Nord et leur influence, la Nubie chrétienne; les civilisations de la savane, des forêts et de la côte de l'Afrique occidentale; la Corne de l'Afrique, la côte de l'Afrique orientale et l’arrière-pays, l'Afrique centrale, l'Afrique australe, et le développement interne de Madagascar et ses contacts avec l’extérieur. Les trois derniers chapitres traitent de la diaspora africaine en Asie, des relations internationales et de la diffusion des technologies et des idées sur le continent africain, et analysent l'impact global de la période sur l'histoire africaine.

Disponible en françaisanglaisarabeespagnol et portugais

Version abrégée disponible en françaisanglais et swahili

Volume II - Afrique ancienne

Ce volume traite de cette longue période d’environ neuf mille années d'histoire de l’Afrique, allant de la fin du Néolithique, c’est-à-dire vers le VIIIe millénaire avant notre ère, jusqu'au début du VIIe siècle de notre ère, période dominée par l'apogée des anciennes civilisations égyptiennes.

Les différents chapitres traitent des civilisations de grandes zones géographiques, sur le modèle de la recherche historique africaine, à savoir la vallée du Nil, l’Egypte et la Nubie, les hauts plateaux éthiopiens, l’actuel Maghreb et le Sahara, et le reste de l'Afrique et de certaines îles de l'Océan Indien.

La majeure partie du volume II est consacrée à la civilisation de l'Égypte ancienne en raison de sa place éminente aux premiers temps de l'histoire de l'Afrique

Disponible en françaisanglaisarabeespagnol et portugais

Version abrégée disponible en françaisanglaisfulfuldehaoussa et swahili

Volume I - Méthodologie et préhistoire africaine

Le volume I traite de l’histoire initiale africaine et la méthodologie de l’ouvrage. La première partie du volume examine l'importance accordée par les sociétés africaines à leur passé, et la croissance et l’évolution de l'historiographie africaine, et donne un aperçu général des sources et des techniques.

Elle est suivie d’une description des sources littéraires primaires et des traditions orales et vivantes, ainsi que de l'archéologie de l'Afrique et de ses méthodes. Des chapitres sont consacrés aux aspects linguistiques et les mouvements migratoires, à la géographie historique et à la présentation du cadre chronologique adopté.

La seconde moitié du volume traite spécifiquement de l’apparition de l'homme et de la préhistoire de l'Afrique dans les différentes zones géographiques : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre avec une attention particulière pour la vallée du Nil. Des chapitres distincts sont consacrés à l'art préhistorique, aux techniques agricoles et au développement de la métallurgie.

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La quête de l'autonomie politique et les indépendances

L'impact de la Première Guerre mondiale

Les prémices de l'émancipation de l'Afrique remontent à la Première Guerre mondiale. Celle-ci mobilise 1,5 million de combattants africains et, au total, 2,5 millions de personnes sont touchées, d'une manière ou d'une autre, par l'effort de guerre125. Pour les Africains, la guerre permet de rompre avec le rapport déséquilibré du colonisé à son « maître », à tel point, par exemple, qu'en « Guinée, le retour des anciens combattants fut le prélude de grèves, d’émeutes dans les camps de démobilisation et d’une contestation de l’autorité des chefs126. » Le traité de Versailles de 1919 dépouille l'Allemagne de ses colonies, que les vainqueurs se partagent, ce qui trace à peu près les frontières de l'Afrique actuelle127.

La période qui suit, jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, est parfois qualifiée d'« apogée » de la colonisation ; les puissances coloniales construisent des routes, des voies ferrées, des écoles et des dispensaires128. l'Afrique noire connut une période particulièrement difficile durant l'entre-deux guerres et une misère profonde régnait lors de la Grande Dépression129; l'écrasement de nombreuses révoltes laissa les populations désemparées ce qui favorisa l'essor de mouvements messianiques plus ou moins liés à des revendications d'indépendance130. Plusieurs Églises d'institution africaine furent fondées à cette époque : le Kimbanguisme au Congo, l'Église harriste en Côte d'Ivoire, le mouvement Aladura issu du Nigeria ou l'Église chrétienne de Sion depuis l'Afrique du Sud.

La révolution égyptienne de 1919 contre le colonialisme britannique en Égypte et au Soudan aboutit à l'indépendance de l'Égypte en 1922, encore associée au Royaume-Uni pour 30 ans. À cette époque, l'Afrique s'intègre de plus en plus à l’économie mondiale131,n 18 et le continent bénéficie jusqu'en 1950 environ, date à laquelle culminent les profits des entreprises, de la reprise — interrompue par la Seconde Guerre mondiale — qui suit la crise de 1929131.

L'Éthiopie est le seul État africain, avec le Liberia, qui n'ait pas été colonisé par une puissance européenne, le pays ne connut qu'une brève occupation de 5 années (1936-1941). Le Liberia était colonisé par les États-Unis pour y installer des esclaves noirs libérés. Une des raisons est qu'à l'instar de rares pays africains (ÉgypteMaroc), l'Éthiopie est un Empire historiquement constitué (le pays de Kousch décrit dans la Bible) avec une longue tradition guerrière du fait de luttes incessantes et solitaires contre ses voisins musulmans, mais aussi liturgique et littéraire. Elle ne fut pas « inventée » du fait des colonisations européennes du xixe siècle. Cela explique, du moins en partie, le choix d'Addis-Abeba pour l'accueil du siège de l'Union africaine en 1963.

Décolonisation

Les aspirations nationalistes africaines menèrent aux indépendances qui s'étalèrent de 1910 à 1975 suivant les pays. Les régimes qui s'installèrent ne furent pas démocratiques et peinèrent à développer leurs pays. L'Afrique fut jusqu'aux années 1990 instrumentalisée par les puissances de la guerre froide. Depuis la chute du mur de Berlin, les pays africains oscillent entre guerres civiles et processus de démocratisation.

Notes et références

Notes

  1.  Il dit, sans que l'on sache à quel territoire il se réfère : « Le pays entier a été appelé Aethérie, puis Atlantie, puis Éthiopie, d'Ethiops fils de Vulcain. », Pline l'Ancien, Histoire naturelle [archive], VI, 35 [archive].
  2.  Le site est occupé depuis le IXe millénaire av. J.-C.
  3.  « Très tôt la culture égyptienne […] s’est séparée de son environnement occidental et méridional […] les différences profondes du mode de vie établissent une distance entre Égyptiens et peuples voisins. » : Abd el Hamid Zayed et J. Devisse (collab.), chap. 4 « Relations de l'Égypte avec le reste de l'Afrique », dans G. Mokhtar (dir.), Histoire générale de l'Afriquevol. 2 : Afrique ancienne, UNESCO, p. 136.
  4.  Ces migrations s'étalent sur une durée totale de 4 000 ans, se poursuivant jusqu'au xixe siècle : « L’expansion se fit sur une longue durée puisqu’au xixe siècle, elle n’était pas complètement terminée en Afrique orientale40. »
  5.  Les bantous ne forment pas un « peuple » ; il s'agit de l'ensemble des locuteurs d'un groupe linguistique qui comprend environ 400 langues.
  6.  L'Égypte connaît deux périodes de domination perse, entre 525 av. J.-C. et 522 av. J.-C. lorsque Cambyse II conquiert le pays et devient pharaon et entre 341 av. J.-C. et 332 av. J.-C. lors de sa conquête par Artaxerxès III.
  7.  Sous domination romaine, Carthage redeviendra, au iie siècle, une des plus grandes villes du monde romain.
  8.  Une sentence de Tertullien est particulièrement connue : « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens ». Dans son œuvre De l’idolâtrie, il précise la nature des activités déconseillées aux chrétiens : ils doivent, pour les plus riches, refuser de participer à la vie politique de la cité en tenant un quelconque poste, refuser tout métier agricole qui pourrait fournir des produits et animaux aux séances de sacrifices. Les chrétiens ne doivent pas non plus exercer le professorat qui les obligerait à enseigner les mythes et cultes païens. Tertullien, De idololatriaDe spectaculis
  9.  Tertullien, De corona militis, I. [archive]
  10.  Par ailleurs, la traite africaine est précocement et paradoxalement justifiée par ceux qui défendent les droits des Amérindiens ; ainsi Bartolomé de las Casas (1474 ou 1484-1566), prêtre aumônier des conquistadores, fut accusé, en ayant pris la défense des indigènes, d'avoir favorisé l'utilisation d'esclaves noirs à la place63,64,65.
  11.  Issu des « Lumières »81.
  12.  « La carte d’Afrique publiée par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville en 1749 […] [montre] des tracés hydrographiques assortis de notes exposant les hypothèses établies à leur sujet à partir des géographes grecs et arabes86. »
  13.  Les grands explorateurs de l'Afrique :
  14.  Cf. Expéditions préludes à la fondation de l'État indépendant du Congo.
  15.  Les zones côtières sous domination européenne en 1880 concernaient les actuels SénégalSierra LeoneGhana (nommé Gold coast à l'époque), le littoral d'Abidjan en actuelle Côte d'Ivoire, les alentours de Porto-Novo dans ce qui était le Royaume de Dahomey (actuel Bénin), l'île de Lagos dans l'actuel Nigeria, le delta du Gabon et des bandes côtières de l'Angola et du Mozambique actuels.
  16.  À partir de la Colonie du Cap, établie par les Portugais en 1691, passée sous contrôle néerlandais puis anglais, l'Afrique australe avait vu la formation des Républiques boers, notamment le Natal (1838), la République sud-africaine du Transvaal (1852) et l'État libre d'Orange (1854), à l'issue du Grand Trek commencé en 1835.
  17.  « Le nombre des habitants du Congo belge fut réduit de moitié pendant les quarante premières années de la domination coloniale, celui des Herero des quatre cinquièmes, celui des Nama de moitié et celui de la Libye d’environ 750 000124. »
  18.  L'empire colonial britannique, qui s'étend d'ailleurs largement au-delà du continent africain, est un exemple type du concept d'économie-monde, forgé par Fernand Braudel en 1949132.

Références[modifier | modifier le code]

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  114.  Robert Badouin, « Où en est la réforme de l'économie de traite en Afrique noire ? », Tiers-Mondevol. 8, no 32,‎ p. 1209-1216 (lire en ligne [archive]).
  115.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 371.
  116. ↑ Revenir plus haut en :a et b Petite histoire de l'Afrique, chap. 9, p. 16/25.
  117.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 366, 371.
  118.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 850.
  119.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 535.
  120.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 848 à 850.
  121.  Petite histoire de l'Afrique, chap. 9, p. 15/25.
  122.  Petite histoire de l'Afrique, chap. 9, p 14/25.
  123.  (en) Allan D. Cooper, « Reparations for the Herero Genocide: Defining the limits of international litigation »Oxford Journals African Affairsvol. 106, no 422,‎ p. 113-126 (lire en ligne [archive]).
  124.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 839-840.
  125.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 317.
  126.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 331.
  127.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 335.
  128.  Histoire générale de l'Afrique, vol. 7p. 34.
  129.  Catherine Coquery-VidrovitchPetite histoire de l'AfriqueLa Découvertep. 17-25
  130.  Catherine Coquery-VidrovitchPetite histoire de l'AfriqueLa Découvertep. 173-174
  131. ↑ Revenir plus haut en :a et b Petite histoire de l'Afrique, chap. 9, p. 17/25.
  132.  Jacques Adda, « Braudel, Wallerstein et le système d'économie-monde », Alternatives Économiquesno 143,‎ .

Le partage de l'Afrique

Explorations

L'expansion coloniale européenne de 1880 à 1913
 
Carte de l'Afrique, avec tous ses États, royaumes, républiques, régions, îles, etc., réalisée en 1794 par Solomon Bolton. Il s'est appuyé sur les travaux de Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville avec en plus la Côte de l'Or où sont distingués tous les forts et usines européens. Elle comporte aussi une description relative au commerce et aux produits naturels, aux manières et aux coutumes du continent africain et de ses îles. Elle rassemble les connaissances scientifiques de l'époque. Malgré tout elle comporte de nombreuses erreurs, comme l'indication d'une communauté de Juifs près de ce qui serait aujourd'hui le Mali ; bien qu'une très petite communauté de commerçants juifs ait vécu au Mali au 15e siècle, la plupart avaient été tués ou convertis à l'Islam au 16e siècle.
 

À la fin du xviiie siècle, l'esprit du moment en Europen 11 est celui de la curiosité scientifique — qui justifie l’exploration — et celui de l'impérialisme culturel — qui pousse à évangéliser les populations tout en commerçant — ; c'est la « théorie dite des « trois C » […] [qui] consiste à associer les termes de civilisation, de commerce et de christianisme pour en faire les fondements de l’idéologie coloniale82,83. » À côté des sociétés abolitionnistes, des sociétés d'exploration (l'African Association par exemple, fondée en 1788 en Angleterre) et des sociétés missionnaires (ainsi la London Missionary Society, créée en 1795) apparaissent à ce moment. Dans les débuts du xixe siècle, l'intérieur de l'Afrique reste largement inexploré84,85 et les informations géographiques ou ethnographiques concernant le continent sont très anciennesn 12,87 ; lorsque René Caillié part à la découverte de Tombouctou, qu'il atteint en 1828, « les dernières informations concernant la ville dataient du xvie siècle et émanaient des récits de Léon l'Africain88. » Sous l'impulsion anglaise, la fin du xviiie siècle puis le xixe et le début du xxe siècle voient donc de grandes expéditions se monter, financées par les sociétés missionnaires, les sociétés d'exploration, les grands journaux et les Étatsn 13. Parallèlement, les missions chrétiennes s'implantent massivement dans tout le continent ; il en existait quelques-unes au début du xixe siècle, elles se comptent par dizaines à la fin du même siècle89.

Les explorations et les missions n'ont pas que des visées "désintéressées", scientifiques et évangélisatrices ; dans les faits, une exploration « précède souvent des prises de possession coloniales90. » Notable exemple du phénomène, à la fin du xixe siècle, Léopold II de Belgique commandite plusieurs expéditions, dont une menée par l'explorateur Henry Morton Stanley91,n 14, lequel crée l'État indépendant du Congo, en 1885, qui sera la propriété personnelle du roi92.

Le mouvement abolitionniste

Seconde période de colonisation

L'Afrique coloniale en 1913 : la partition d'un continent.

  • Allemagne (vert clair)
  • Belgique (jaune)
  • Espagne (violet clair)
  • France (bleu)
  • Grande-Bretagne (rose foncé)
  • Italie (vert - jaune)
  • Portugal (violet)
  • États indépendants (blanc)

La période coloniale en Afrique s'étend de la Conférence de Berlin (1884-1885) aux indépendances des années 1960 et constitue l'acte fondateur des frontières des actuels États africains : les puissances coloniales se partagent alors l'Afrique lors de la conférence de Berlin en 1884-1885.

La bataille d'Adoua où les italiens sont défaits par les troupes du Negusse Negest Menelik II, en 1896, marque un tournant historique dans la colonisation de l'Afrique
 

En 1880, à l'aube de la colonisation massive, moins de 20 % du continent est aux mains des Européens. Il s’agit, à l'ouest, de zones côtières et fluvialesn 15, tandis que l'Afrique orientale est exempte de présence européenne. Seule l'Afrique australe est significativement occupée, 250 km à l'intérieur des terres93,n 16 ainsi que l'Algérie, conquise par les Français en 183094.

Entre 1880 et 1910, en un laps de temps très court du fait de la supériorité technologique des Européens95, la quasi-totalité de son territoire est conquise et occupée par les puissances impérialistes qui instaurent un système colonial. La période après 1910 est essentiellement celle de la consolidation du système94.

Ce déferlement entraîne des frictions entre les nations européennes ; c'est notamment le cas pour la zone du Congo où les intérêts belges, portugais et français se confrontent et pour l'Afrique australe, où se combattent Britanniques et Afrikaners96. Afin de traiter la situation, les États européens organisent, en l'absence de tout représentant africain, à la fin de 1884 et au début de 1885, la conférence de Berlin qui débouche sur un traité fixant les règles auxquelles les signataires acceptent de se soumettre dans le cadre de leur processus de colonisation, ainsi que la distribution des différentes terres du continent entre les puissances européennes. Cela a pour effet d'accélérer la colonisation97 et donc le déploiement des « 3 C » (commerce, christianisme, civilisation) au nom du « fardeau de l'homme blanc »98.

Deux pays échappent au partage de l'Afrique, le Liberia, créé par une société de colonisation américaine en 1822 et ayant proclamé son indépendance le 26 juillet 184799 et l'Éthiopie, État souverain depuis l'Antiquité, qui parvient à repousser la tentative de colonisation des Italiens auxquels elle inflige une défaite à la bataille d'Adoua, le 1er mars 1896. Il s'agit de la première victoire décisive d'un pays africain sur les colonialistes100,101.

Ce que les francophones nomment « partage de l'Afrique », mettant ainsi l'accent sur les conséquences pour le continent, est appelé Scramble for Africa (« la ruée vers l'Afrique ») par les anglophones, qui mettent ainsi en exergue les causes. Ce terme est corrélé avec l'analyse économiste qui avance que cette colonisation est déclenchée par les besoins en matières premières des économies européennes, engagées dans la révolution industrielle et dans le commerce international102. Le terme fait aussi référence à la compétition économique que se livrent les nations sur le sol africain103. Pour l'acception économiste, inspirée par John Atkinson Hobson104, l'impérialisme et la colonisation sont les conséquences de l'exploitation économique pratiquée par les capitalistes et le résultat des rivalités entre les nations105.

La plupart des régimes coloniaux mettent fin, de jure, à l'esclavage dans leur zone d'influence — quoique la pratique perdura de facto pendant longtemps encore106 —, assumant ainsi un rôle de « mission civilisatrice »107,108. Cependant, la portée de cette abolition est à relativiser, car avec la fermeture progressive des marchés d'esclaves européens la traite avait périclité depuis longtemps déjà. C'est un second volet explicatif de la « ruée » : le sentiment de supériorité de l'Europe vis-à-vis de l'Afrique, conforté par les théories du darwinisme et de l'atavisme social, ainsi que par le racialisme109. La période de la traite négrière a aussi contribué à ce sentiment, laquelle avait vu la montée du sentiment raciste et l'idée de hiérarchie entre les races (courant de pensée dit racialiste, incarné par exemple par Gobineau, auteur d'un Essai sur l'inégalité des races humaines en 1855)110, tout cela justifiant d'apporter "la" civilisation et le christianisme aux peuples du « continent noir », via le « sabre et le goupillon »111.

Enfin, le sentiment nationaliste des pays européens joue aussi un rôle, la compétition pour la domination de l'Afrique en étant un des aspects112.

L'économie coloniale qui se met en place repose principalement sur deux secteurs : l'extraction minière et la traite de produits agricoles113. L'activité commerciale internationalisée (économie de traite114) est aux mains des Européens via leurs firmes pratiquant l'import-export, lesquelles disposent du capital nécessaire à l'investissement local115.

Plusieurs dispositifs structurent cette économie : l'impôt de capitation, qui contraint les Africains au travail salarié pour le compte des colons afin d’acquitter l'impôt116, les plantations obligatoires116, l'« abject » travail forcé117 et le travail migratoire, le déplacement des populations, la saisie des terres118, le code de l'indigénat sous ses diverses variantes qui excluent les colonisés du droit commun, l'indirect rule britannique. Cela déstabilise fortement les structures sociales en place119 ainsi que le système productif, ce qui conduit à la pauvreté, à la sous-alimentation, aux famines et aux épidémies120. Ces pratiques, déjà brutales par essence, s’aggravent de répressions sanglantes contre les soulèvements et les résistances121. La répression des héréros (1904-1907) est ainsi qualifiée de « premier génocide du xxe siècle »122,123. Les pertes humaines sont telles que la démographie du continent en est affectée : « les deux ou trois premières décennies de l’ère coloniale (1880-1910 environ) […] provoquèrent […] une forte diminution de la populationn 17. »