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Relais Maghreb n° 40

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Baobab Echos numéro 40

Fête de la Pâques à Dori : Les fidèles chrétiens ont prié pour la paix

Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET • dimanche 17 avril 2022 à 21h00min 
 

Fête de la Pâques à Dori : Les fidèles chrétiens ont prié pour la paix

 

Ce 17 avril 2022, c’est la résurrection de Jésus Christ. Cette résurrection est fêtée par les Chrétiens sous le nom de la Pâques. Les fidèles chrétiens de la ville de Dori, après 40 jours de pénitence, ont pris d’assaut la cathédrale de la ville pour se ressourcer à l’ombre du Christ. Des prières et louanges, mais également des bénédictions ont ponctué cette journée pascale. La région du Sahel est depuis 2015 sous l’emprise des terroristes. A cet effet, les Chrétiens ont saisi l’occasion pour implorer le Tout-puissant pour que revienne la paix dans la région.

 

Selon l’Abbé Ignace Sawadogo, la fête de Pâques rappelle la libération du Christ des chaines de la mort. Il affirme également que le Christ s’est sacrifié pour racheter le monde de l’emprise de la mort et du péché. Pour lui, en ce jour de Pâques, c’est la solennité des solennités. Et il est demandé, selon ses dires, à chaque fidèle chrétien de faire l’effort pour d’abord se réconcilier avec lui et avec dieu et pouvoir mourir et ressusciter avec le Christ.

 

Les fidèles chrétiens lors de la célébration de la Pâques

Le Burkina Faso traverse des moments difficiles et à l’Abbé Ignace Sawadogo d’ajouter qu’en cette journée de résurrection du Christ et de fin de pénitence, ils ont imploré dieu pour que la paix et la cohésion sociale règne au Burkina Faso et en particulier dans la région du Sahel.

 

Abbé Ignace Sawadogo, le prêtre du jour

« Nous avons prié pour notre pays. Que la paix revienne dans les cœurs, dans les familles.
Que toute personne qui se trouve loin de chez lui puisse retrouver son chez soi.
C’est l’intention commune de tous les Chrétiens durant ce mois de Pâques », a conclu l’Abbé Ignace Sawadogo.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

les fideles chretiens lors de la celebration de la paques

Abbé Ignace Sawadogo le pretre du jour

Tchad: les derniers jours du maréchal Idriss Déby

Le 20 avril 2021, les Tchadiens apprenaient à la radio-télévision nationale le décès du chef de l’État Idriss Déby, âgé de 68 ans, au pouvoir depuis trente ans. Un conseil militaire (CMT) dirigé par l’un de ses fils était chargé de conduire la transition. Pourquoi et comment Idriss Déby est-il mort ? Un an après la mort du maréchal du Tchad, RFI a reconstitué le fil des événements grâce aux confidences d’acteurs et de témoins de ce moment historique. Dans le premier volet de cette enquête, nous nous interrogeons sur les circonstances qui ont conduit Idriss Déby Itno à monter au front au risque de sa vie.

En ce mois d’avril 2021, Idriss Déby fait sentir sa présence écrasante sur Ndjamena. Le long des grandes avenues de la capitale, les affiches électorales du chef de l’État, au pouvoir depuis qu’il a chassé son ancien allié Hissène Habré en 1990, s’étalent sur les panneaux et les murs. La ville est comme toujours remplie de très nombreux hommes en uniforme, la chaleur y est écrasante, c’est le mois du ramadan. L’élection du dimanche 11 sera pour lui une formalité, face à des adversaires qui sont soit d’anciens collaborateurs soit des candidats ayant annoncé leur retrait de la course. L’opposition a largement décidé de boycotter le plébiscite pour un sixième mandat du chef de l’État.

 

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Vote du président tchadien, Idriss Déby Itno, à Ndjamena, le 11 avril 2021. AFP - MARCO LONGARI

 

Bien davantage que vers les urnes, c’est vers la frontière nord de son pays que se tourne le regard du « maréchal ». Symboliquement, c’est en effet le jour de ce scrutin que le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) annonce le lancement de son offensive. En réalité, nous confirme le chef du mouvement, Mahamat Mahdi Ali, le Fact est entré en territoire tchadien « depuis le 6 », et a pris le contrôle d’une zone située à l’ouest du massif du Tibesti, jusqu’à Zouarké.

L’objectif est alors de « perturber les élections » et de fixer la « soldatesque » de Déby « afin de permettre aux manifestants intérieurs (qui répondent alors à l’appel de l’opposition politique et de la société civile tchadiennes) de se soulever », précise aujourd’hui le leader du Fact. Pour cela, il dispose, dit-il, d’une force de 500 pickups et de 2 500 à 3 000 combattants, bien armés.

► À (re)lire : Tchad: les rebelles du Fact progressent à l’intérieur du pays

Issu d’une famille de riches commerçants de l'ethnie gorane, Mahamat Mahdi Ali est un intellectuel formé en France qui pense, comme beaucoup d’autres avant lui, que « seule la force » ferait « tomber Déby ». En avril 2016, il a fait dissidence de l’UFDD de Mahamat Nouri pour former le Fact. 

Dans le chaos qui prévaut en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi, les groupes rebelles ont vendu leurs services aux différents acteurs. D’abord visé par Khalifa Haftar, le Fact se rapproche ensuite, en 2017, de l’homme fort de l’est libyen. Certains de ses combattants participent à des entraînements dispensés par des miliciens du groupe russe Wagner. Ils mettent la main, au fil des combats, sur des stocks d’armes issus de l’armée de Kadhafi ou fournis par les parrains d’Haftar : Russie, Émirats arabes unis et Égypte. Ce « lien d’opportunité » avec Wagner et Haftar, ne signifie pas néanmoins que le Fact a bénéficié de leur aide pour planifier son opération, d’autant que Khalifa Haftar et Idriss Déby ont affiché leur proximité au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Pour le Fact, la route du désert limitera les pertes

Entre le 11 et le 17 avril, les rebelles progressent rapidement malgré des frappes aériennes tchadiennes et le survol régulier de l’aviation française, censés les dissuader de poursuivre leur route. Ils divisent leurs forces : une partie fait mine de prendre la direction de Faya-Largeau, pour « fixer les contingents tchadiens et les regards français », extrapole un officier français, tandis que le gros de la troupe, un millier d’hommes environ, fonce à toute vitesse, à 600 kilomètres vers le sud, longeant la frontière avec le Niger. Cette « route inhabituelle » leur permet de contourner les garnisons tchadiennes, mais aussi de réduire leurs pertes, explique Mahamat Mahdi Ali : « pour éviter l’artillerie lourde tchadienne, nous avons décidé de quitter les zones rocheuses pour bifurquer vers le désert où le sable amortit les bombes, où les éclats ne tuent pas par ricochet », précise Mahamat Mahdi Ali.

« Le Fact nous a surpris, car il est fort en stratégie terrain, capable de mener à de fausses pistes pour concentrer nos quelques ressources sur un point », confesse un très haut responsable militaire français, qui n’exclut pas qu’à l’avenir « une opération du même type déjoue à nouveau notre surveillance. » Car la France n’a pas les moyens matériels, humains et techniques de garder en permanence un œil attentif sur le désert, d’autant que son regard se porte en priorité vers « le Mali et la zone des trois frontières ». Conséquence : « dans la réalité », insiste ce haut gradé, « on regarde quand les Tchadiens nous le demandent, pour infirmer ou confirmer leurs informations. Ils travaillent principalement avec du renseignement humain, et le font généralement très bien. » Mais pas cette fois-ci. Les Tchadiens ont-ils été bernés ou les rebelles ont-ils bénéficié de complicité ? « Il y a clairement quelque chose d’anormal sur le fait qu’ils soient entrés sans problème », s’interroge un membre de l’appareil sécuritaire qui a fait des aller-retours entre le pouvoir et la rébellion.

Quoi qu’il en soit, c’est un Idriss Déby Itno décrit comme « soucieux » par un de ses camarades, qui s’envole pour Brazzaville le vendredi 16 avril. Il y assiste, en compagnie d’une vingtaine de dirigeants africains, à la prestation de serment d’un autre président réélu dans des circonstances contestées, Denis Sassou-Nguesso

De retour à Ndjamena, le chef de l’État apprend que la percée du Fact est plus importante qu’anticipée. Voilà les rebelles proches de la ville de Mao, chef-lieu provincial du Kanem, à quelque 300 kilomètres de la capitale. « Idriss Déby craint que Mahdi trouve là-bas des soutiens parmi les notables goranes, le Kanem, c’est leur région, et qu’il y récupère des hommes, du ravitaillement et de l’armement », précise un de ses anciens conseillers. 

« À son retour de Brazzaville, on fait l’iftar ensemble », se rappelle un compagnon de longue date, aujourd’hui membre du Conseil militaire de transition (CMT). « Il décide d’y aller. Nous, à l’état-major, bien sûr nous ne sommes pas d’accord, car le président, sa place n’est pas au front. » 

Monter au front contre l'avis de tous

Mais Idriss Déby n’a cure des remarques de ses généraux et de sa famille proche. Il décide de partir. Une habitude : en 2008, alors que la rébellion menace Ndjamena, « il refuse que la France l’extrade, part au combat et perd même son aide de camp, tué à Massaguet juste à côté de lui », se souvient un ministre qui le connaît de longue date. En 2020, c’est la mise en scène de son succès contre Boko Haram lors de l’opération « colère de Bohoma », dans la région du lac, qui lui a valu son bâton de maréchal.

Civils ou militaires, tous ceux qui l’ont côtoyé ne sont pas surpris par la décision de ce chef « courageux, mais parfois colérique », tant il répétait régulièrement que son destin était de mourir au champ d’honneur. « Je le connais depuis le lycée et je sais qu’on ne peut pas le changer, il n’a pas écouté, pour lui le chef doit être avec sa troupe », renchérit l’un de ses généraux rencontré à Ndjamena. « Il a toujours passé du temps au front, souvent dans le cinquième véhicule, une position très avancée », se remémore un diplomate autrefois en poste à Ndjamena, la capitale tchadienne, où la population l’a parfois surnommé « le grand survivant ».

 

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À l’insu de sa propre famille, Idriss Déby part donc pour Mao le samedi 17 en fin de journée, suivi d’une nuée de proches du palais. « Juste avant, c’était un spectacle », sourit un de ses principaux conseillers de l’époque : « pour ses proches et pour l’état-major c’était hors de question, mais il n’a pas écouté. Même ses généraux ont appris qu’il était parti alors qu’il était déjà là-bas. Dans sa communauté, les gens sont tenus d’accompagner le chef à la guerre, même si ce ne sont pas forcément des militaires, alors on riait parce que certains cadres sont partis en coup de vent encore habillés en civil parce qu’ils étaient en retard sur lui, ils n’avaient même pas eu le temps de prendre un uniforme au passage. »

Il arrive dans la zone en fin de journée, bivouaque et retrouve les chefs militaires déjà sur place, en premier lieu son fils, Mahamat, patron de la garde présidentielle, l’unité d’élite de l’armée, et le chef d’état-major, le général Daoud. Les deux hommes sont à la manœuvre des combats contre le Fact. Ils sortent d’une journée particulièrement violente, mais favorable. 

La veille, vendredi, ils sont parvenus à retrouver la trace des hommes de Mahdi à Birr Dom. Le samedi, dès l’aube, ils leur ont donné la chasse, sur plus de 400 kilomètres, rattrapant finalement dans l’après-midi à Zigueï, à environ 200 kilomètres au nord-est de Mao, les retardataires du Fact, « bloqués dans des sables mouvants ».

Supérieurs en nombre et en armement, les loyalistes, appuyés par le renseignement et l’approvisionnement aérien français (eau, carburant), infligent au Fact un premier revers à Bir al-Deine, détruisent plusieurs dizaines de véhicules. Ils revendiquent avoir fait près de 300 morts et une centaine de prisonniers.

À l’aube du dimanche 18 avril, Mahamat Idriss Déby et le général Daoud regagnent la première ligne pour mener un nouvel assaut. Idriss Déby, lui, suit la situation en retrait. Mais les circonstances de la bataille vont le rattraper.

► « Mort d’Idriss Déby : enquête sur la grande énigme » est une investigation coordonnée par François Mazet et Florence Morice, avec Franck Alexandre, Madjiasra Nako et Esdras Ndikumana.

Sénégal : où se cache Salif Sadio, le chef des indépendantistes casamançais ?

Traqué par l’armée sénégalaise, le chef des rebelles du MFDC est la cible prioritaire de la vaste offensive lancée le 13 mars dernier, en dépit de négociations entamées avec l’État depuis plusieurs années. Méfiant, il vivait depuis des années terré dans le maquis.

Par  - Envoyée spéciale
Mis à jour le 14 avril 2022 à 12:05
 

 

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Salif Sadio, le 23 janvier 2018. © ALLEN YERO EMBALO / AFP

 

Il est perçu comme le plus radical, celui qui ne déposera jamais les armes. À la tête de l’aile nord du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), le chef rebelle Salif Sadio est la cible numéro un de l’offensive militaire lancée le 13 mars dernier dans le Nord-Sindian, à proximité de la frontière gambienne.

Dès qu’il s’agit de localiser Salif Sadio, chacun y va de son hypothèse. Selon les uns, il aurait tenté de fuir par le Sud en évitant les positions de l’armée. D’autres le disent terré dans le maquis, d’où aucun soldat ne pourrait le déloger. Selon une source officielle, le combattant se trouve en vérité déjà hors du Sénégal. L’hypothèse la plus probable est celle de la Gambie, qu’il aurait réussi à atteindre avec six de ses lieutenants.

Serait-ce inenvisageable ? « Salif Sadio a conservé des connexions avec l’armée gambienne depuis la période de Yahya Jammeh », confie une source proche du dossier. Battu par Adama Barrow à la présidentielle de 2016, l’autocrate permettait en effet à la rébellion d’user d’une base de repli sur son territoire. D’anciens combattants du MFDC auraient d’ailleurs rejoint l’armée nationale gambienne et, à son arrivée au pouvoir, Adama Barrow a tout fait pour les en écarter.

Un chef rebelle isolé

Ennemi juré du responsable de l’aile sud du MFDC, César Atoute Badiate, engagé dans des pourparlers de paix avec le Sénégal, Salif Sadio a été délogé de ses bases proches de la frontière bissau-guinéenne en 2006. Badiate avait alors participé à l’opération aux côtés de l’armée sénégalaise, et en avait profité pour récupérer ses positions et certaines de ses armes. « Il n’y a pas un MFDC, mais des MFDC. L’unification est impossible, car Sadio veut être le chef », résume une source proche du pouvoir, qui a rencontré le rebelle lorsqu’Abdoulaye Wade était à la tête du pays.

LES HOMMES DE SALIF SADIO APPARAISSENT COMME LA DERNIÈRE POCHE DE RÉSISTANCE D’UNE VIEILLE RÉBELLION

Depuis plusieurs années, Salif Sadio vivait isolé dans le maquis casamançais. « Il a très peu d’interactions en dehors de ses propres hommes, que ce soit avec les ailes extérieures du MFDC ou avec l’aile politique. Il considère tous ceux qui ne sont pas avec lui comme les valets du Sénégal », glisse une source située à Ziguinchor. En 2019, Salif Sadio avait dénoncé les négociations avec l’État et menacé de reprendre les armes. Il avait envoyé des émissaires dans les villages du nord de la Casamance pour porter la promesse d’une indépendance prochaine de la région.

L’accrochage du 24 janvier dernier entre ses hommes et des soldats sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega) aurait « précipité » une action militaire contre ses forces, une intervention prévue depuis plusieurs mois. Et ce, malgré la libération des sept soldats sénégalais pris en otage par le MFDC à l’issue des combats. Acculés, privés de leur base de repli en Gambie, les hommes de Salif Sadio apparaissent comme la dernière poche de résistance d’une vieille rébellion que le Sénégal n’a jamais réussi à faire disparaître.

Vœu de célibat

Le Sénégal pourrait-il parvenir à le capturer ? « Ils ne l’attraperont pas, assure une figure locale du Fogny, la région casamançaise où se tiennent les combats, qui échange régulièrement avec les combattants du MFDC. Pas vivant, en tout cas. » De l’avis de cet interlocuteur, la majorité des combattants du MFDC se seraient dispersés depuis le début de l’assaut. « Sadio est cohérent dans sa ligne. Avec sa bande, ils ont prêté serment quelque part dans le bois sacré. Il a passé trop de temps dans le maquis pour revenir en arrière », ajoute un cadre local de Ziguinchor. N’a-t-il pas fait vœu de célibat tant que la région ne serait pas indépendante ?

Une chose est sûre : Salif Sadio est désormais l’ennemi public numéro un au Sénégal. L’armée ira-t-elle jusqu’à le tuer ? « En l’éliminant, le Sénégal prend le risque d’en faire un martyr », avance un acteur des négociations entre le MFDC et l’État. Salif Sadio pourrait-il être déjà mort, ainsi que le laissent entendre certains ? Il y a peu de chances, conclut notre interlocuteur : « Si l’armée était parvenue à le neutraliser, elle se serait sûrement empressée de le faire savoir. »

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La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)