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Khalifa Sall et Karim Wade éligibles au Sénégal : les cartes de la présidentielle rebattues

L’éligibilité de l’ancien maire de Dakar et du fils d’Abdoulaye Wade, candidats déclarés à la présidentielle de février 2024, posait question du fait de leurs condamnations respectives en 2018 et en 2015 pour des crimes économiques.

Mis à jour le 6 août 2023 à 13:14
 

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Marche d’opposants sénégalais réclamant la fin des poursuites contre Khalifa Sall et Karim Wade, à Dakar, le 29 novembre 2018. © Seyllou/AFP

 

Dans la nuit du samedi 5 août, les députés sénégalais ont voté à une large majorité le projet de loi portant révision du code électoral, lequel rétablit dans ses droits civiques et politiques toute personne frappée d’incapacité électorale après avoir été condamnée à une peine d’emprisonnement ou d’amende.

Jusqu’ici, les articles L28 et L29 du texte interdisaient l’inscription sur les listes électorales de personnes condamnées à « une peine supérieure à trois mois de prison sans sursis ou supérieure à six mois avec sursis ». La réforme permet désormais aux citoyens concernés de réintégrer le fichier électoral « cinq ans après l’expiration de la durée de la peine prononcée ».

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Projet consensuel

La réforme, dont les mesures avaient fait l’objet de consensus lors du dialogue politique national initié fin mai entre la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar (BBY) et une partie des formations politiques de l’opposition, concerne particulièrement le leader de Taxawu Sénégal et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, ainsi que Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, tous deux candidats déclarés à la présidentielle de février 2024. Elle lève en effet toute équivoque sur l’éligibilité de ces deux opposants dans la course à la succession du président Macky Sall.

Car les nouvelles dispositions votées à 124 voix pour (1 contre et 0 abstention) rendent également possible la réhabilitation de personnes condamnées pour crime, trafic de stupéfiants et pour des infractions portant sur les deniers publics. Celles-ci étaient auparavant bannies de manière permanente des listes électorales, et peuvent désormais les réintégrer sans délai dès lors qu’elles bénéficient d’une mesure d’amnistie ou, dans le cas d’une grâce, « après l’expiration du délai correspondant à la durée de la peine prononcée, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement ». Les personnes concernées devront toutefois attendre trois ans supplémentaires si elles ont également été condamnées à une peine d’amende.

Réduction du taux de parrainage

La participation au scrutin de Khalifa Sall et de Karim Wade – bien que graciés respectivement en 2019 et en 2016 – était loin d’être acquise du fait de leurs condamnations en 2018 et en 2015, respectivement à cinq ans d’emprisonnement pour « faux en écriture de commerce et escroquerie portant sur les deniers publics », et à six ans de détention pour détournements de fonds publics ainsi qu’à une amende de 138 milliards de francs CFA (210 millions d’euros).

L’adoption de la nouvelle loi visait également à intégrer les nouvelles dispositions d’une réforme constitutionnelle intervenue deux semaines plus tôt – lors d’une première session extraordinaire de l’Assemblée – et qui actait la réduction du taux de parrainage à 0,6% minimum et 0,8% maximum du corps électoral, ainsi que la possibilité de recourir au parrainage des élus : treize députés ou 120 maires et présidents de conseil départemental. La réforme instaure aussi, conformément aux conclusions du dialogue politique national tenu fin juin, un plafond maximum pour le montant de la caution dont doivent s’acquitter les différents candidats à la présidentielle. Laquelle « ne peut excéder la somme de 30 millions de francs CFA (45 000 euros) ».

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Le nouveau code électoral doit être promulgué dans un délai de quinze jours par Macky Sall alors que l’avenir politique d’Ousmane Sonko, son principal opposant, est de plus en plus incertain. Condamné par contumace à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire qui l’opposait à Adji Sarr, une masseuse d’un salon de beauté, le leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), récemment dissous, a été incarcéré le 31 juillet après son inculpation pour sept chefs d’accusation dont « appel à l’insurrection », « atteinte à la sûreté de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » ou encore « complot contre l’autorité de l’État ».

Ibrahim Traoré : au Burkina, la guerre taxe après taxe

Comme le Malien Assimi Goïta avant lui – et peut-être le Nigérien Abdourahamane Tiani après lui –, Ibrahim Traoré fait la douloureuse expérience des difficultés financières. Alors que le budget de l’État, affecté par les sanctions économiques, peine à financer l’effort de guerre cher au président putschiste, celui-ci taxe la population. Ce qui n’est pas sans risque.

Mis à jour le 7 août 2023 à 09:33
 
 
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Le 22 juillet 2023, à Ouagadougou, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, a visité des unités combattantes en formation et leur a remis du matériel (armement, véhicules blindés). © Présidence du Faso

Ce 31 juillet, les rues de Ouagadougou sont remplies de Burkinabè attendant le retour du président Ibrahim Traoré. À peine revenu de Saint-Pétersbourg, où s’est tenu le sommet Russie-Afrique, le chef de l’État du Burkina Faso savoure déjà son retour depuis son véhicule blindé, saluant la foule sur plus de deux kilomètres. Satisfait du rapprochement engendré avec Vladimir Poutine, avec qui la coopération et la vente de matériel militaire « se porte bien », Traoré apparaît confiant.

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Pourtant, dans la lutte contre les groupes jihadistes qui endeuillent le pays, la population continue de payer le prix fort. L’effort de guerre imposé par le gouvernement pèse sur les Burkinabè, et malgré le sourire accroché à ses lèvres, le jeune capitaine retrouve un pays en proie aux mécontentements. Il faut dire que, depuis son accession au pouvoir fin 2022, Ibrahim Traoré multiplie les demandes de « sacrifices » à la population.

Après la mobilisation des corps paramilitaires des Eaux et Forêts et de la Garde pénitentiaire, puis le recrutement de 90 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, des supplétifs civils de l’armée), Traoré, à la recherche de financements, prie désormais les citoyens de mettre la main à la poche. Il y a eu d’abord les « contributions volontaires » en espèces et en nature – qui, bien qu’ayant réuni quelques téléphones, véhicules ou réserves de céréales, se sont avérées moins fructueuses qu’espéré – puis, au mois d’avril, la « mobilisation générale ».

Décrétée par le président de transition, celle-ci lui donne le droit de « requérir les personnes, les biens et les services » au nom de l’effort de guerre. Un pouvoir colossal.

« Jusqu’à quand ? »

Outre une opération appelant tous les militaires actifs ou retraités à donner leurs uniformes aux soldats sur le terrain, Ibrahim Traoré cherche surtout à alimenter le Fonds de soutien patriotique (FSP), une ressource hors du budget de l’État. Créé au mois de janvier pour une durée d’un an et destiné aux VDP, ce fonds a pour objectif d’atteindre 106 milliards de francs CFA (55 millions d’euros) – soit 36 milliards pour payer les salaires des supplétifs civils, le reste pour les équiper.

Une facture salée dans un contexte de fragilité budgétaire. Pour remplir ce fonds, le gouvernement de Traoré multiplie les « contributions spéciales » tirées de la vente de certains produits de grande consommation. Véhicules, sachets en plastique, produits de parfumerie et cosmétique, boissons alcoolisées, cigarettes, carburant… Le 19 avril, une modification du code minier a permis de reverser une partie des ressources du Fonds minier de développement local au FSP, y ajoutant donc plus de 12 milliards.

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Mais, plus de six mois après le lancement de cette opération, le compte est loin d’y être. Après sa première session, le 31 mars, le Conseil d’orientation du FSP rapportait que 7 milliards de francs CFA avaient été mobilisés – la moitié prélevée sur la bière (taxée 160 F CFA par litre), et 400 millions sur les cigarettes (taxées 5 %). Le 5 juin, le conseil annonçait un montant de 20 milliards. Déjà conscient du mécontentement qui gronde chez les consommateurs, le ministre de l’Économie, Aboubacar Nacanabo, promettait alors qu’il « ne comptait pas augmenter davantage les taxes ».

Il affirmait alors vouloir « optimiser » celles en vigueur. Mais, depuis le 20 juillet, les forfaits téléphoniques, abonnements télévisés et cessations de terrains font désormais l’objet de nouvelles taxes pour soutenir l’effort de guerre – respectivement de 5 %, 10 % et 1 % – alors que les Burkinabè subissent déjà la cherté des tarifs de communication. « Quand nous faisons la somme de toutes les taxes imposées par le gouvernement, c’est trop », a déclaré sur une chaîne de télévision burkinabè Adama Bayala, président du Réseau national des consommateurs du Faso. « À quoi ces taxes vont-elles servir ? Jusqu’à quand va-t-on devoir tenir ? » s’inquiète le représentant.

« La sueur du peuple »

Si, en début d’année, le gouvernement burkinabè n’avait pas hésité à réquisitionner l’or de miniers étrangers – au total, 500 kilos d’or ont été prélevés aux sociétés Endeavour Mining et Nordgold, soit l’équivalent d’environ 25 millions d’euros –, Ibrahim Traoré semble toujours confronté à un manque de liquidités. Avec encore 70 milliards de F CFA à trouver pour le Fonds de soutien patriotique, IB va-t-il continuer à taxer sa population, quitte à risquer l’inflation ?

Conscient que chacun doit participer à l’effort de guerre, Dasmané Traoré, président de la ligue des consommateurs burkinabè, regrette le manque de transparence du gouvernement. « Il ne devrait pas y avoir de doute sur l’utilisation de ces fonds. Quel a été l’effet positif de ces contributions ? » s’interroge-t-il.

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En visite, le 22 juillet, dans un camp de formation de soldats près de Ouagadougou, Ibrahim Traoré a promis de nouveaux arrivages de moyens de combat terrestre et aérien. Debout devant un lot de matériels militaires, le chef de la transition a justifié ces acquisitions. « Tout ce que vous voyez, c’est pour la population. Toutes les taxes qu’on récupère, tout ce qui est commandé, c’est la sueur du peuple. Si nous voulons faire cette guerre, c’est à nous de la financer. »

Tout juste Ibrahim Traoré avoue-t-il un manque de communication avec la population, qui a tendance à gronder à mesure que les taxes fleurissent sans que les résultats sur le terrain ne soient aussi spectaculaires. « Peut-être qu’on a manqué le devoir d’expliquer à la masse populaire », admet le président de la transition. Mais IB se reprend bien vite : pour celui qui se donne volontiers des airs de Thomas Sankara, ces « contributions spéciales » ne sont que le juste prix de l’indépendance et de la souveraineté.

Le Mali et le Burkina face à la Cedeao : prise de bec et bruits de bottes

Les régimes malien et burkinabè considéreraient une intervention militaire internationale, au Niger,
comme « une déclaration de guerre » contre leurs pays.
Mais quels moyens auraient-ils pour un double-front sécuritaire ?

Mis à jour le 1 août 2023 à 15:05
 
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Par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

 

 

 

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© Damien Glez

 

Les esprits s’échauffent et les langues s’enflamment. Évoquant, dimanche, le putsch nigérien, les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’excluaient pas un « recours à la force ». Le lendemain, un communiqué conjoint des juntes malienne et burkinabè stipulait, en stéréo, que « toute intervention militaire contre le Niger (…) s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ». Flagrante, la surenchère verbale pose la double question de la radicalité inédite de la Cedeao et des moyens opérationnels des régimes solidaires du général Abdourahamane Tiani.

Dominos

Sur différents canaux d’analyse, plusieurs hypothèses tentent d’expliquer que la Cedeao, désormais, bande à ce point les muscles. Primo, théorisée jadis par les États-Unis, la « théorie des dominos » deviendrait palpable, alors que le nombre desdits dominos commencerait à constituer une part notable des membres de la communauté. Secundo, le frais émoulu président Bola Tinubu jouerait sa crédibilité personnelle, lui le nouvel élu d’un pays qui fut bien à la tête d’un bras armé de la Cedeao.

Tertio, pour les influenceurs du panafricanisme 2.0, la position de la Cedeao serait influencée par des puissances occidentales pour qui le Niger représente le bord de la falaise de leurs implantations militaires et économiques en Afrique de l’Ouest…

À LIRELes VDP, l’armée dans l’armée d’Ibrahim Traoré

Ces analyses laissent apparaître la position malo-burkinabè comme une légitime réponse du berger à la bergère. Mais si le colonel Goïta décrivait, à Saint-Pétersbourg, un Mali solide, sur le plan militaire, en reconquête progressive de « sa pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire », le capitaine Traoré reconnaissait, le 22 juillet, que la puissance de l’ennemi terroriste avait « beaucoup augmenté » et que la saison des pluies perturbait la mobilité de l’armée sur le front.

Promesses virilistes

Les voisins sahéliens pourraient-ils donc être au four de la reconquête territoriale et au moulin de la résistance anti-Cedeao ? Quels moyens humains, financiers et techniques pourraient-ils être mobilisés pour un double-front contre, d’une part, les jihadistes et, d’autre part, des forces présumées afro-occidentales ?

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Diabolisée, la France se ferait-elle Tartuffe, en démentant les supputations d’une éventuelle intervention militaire au Niger, suite à la rumeur d’une autorisation présumée des fidèles de Bazoum à conduire des frappes sur le palais présidentiel ? Dans l’autre camp, il n’est pas certain que la Russie – officielle ou wagnérienne – soit tentée par un front sahélien, en sus du front ukrainien.

Côté afro-africain, les menaces de recours à la force de la Cedeao et la prise de position malo-burkinabè à l’égard d’une éventuelle « guerre » ne seraient-elles donc qu’une guerre… des nerfs ? Attention à ce que l’un ou l’autre des deux camps ne soit pas pris au piège de ses propres promesses virilistes…

Ministres, figures du PNDS, haut gradés… Au Niger, les putschistes multiplient les arrestations

Alors que la Cedeao accentue la pression sur les membres du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), ces derniers ont procédé à de multiples interpellations pour décourager les tentatives de résistance. Sani Mahamadou Issoufou, ministre et fils de l’ancien président, figure parmi les personnes arrêtées.

Mis à jour le 31 juillet 2023 à 18:27
 

 

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Des policiers lors d’un rassemblement de soutien à la junte à Niamey, le 30 juillet 2023. © AFP

 

 

Ce lundi 31 juillet, le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a fait procéder en quelques heures à deux arrestations majeures dans les rangs du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, la formation du président Mohamed Bazoum, toujours en détention) à Niamey : celles de Foumakoye Gado et de Sani Mahamadou Issoufou.

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En début de matinée, plusieurs véhicules de la garde présidentielle se sont présentés au domicile du ministre du Pétrole et fils de l’ancien président Mahamadou Issoufou. Certaines sources estiment que l’objectif de la junte serait de le mettre à l’abri d’éventuelles manifestations hostiles au PNDS, dont les locaux ont été incendiés ce 30 juillet, car son père en est le fondateur et que lui-même fait partie de ses cadres.

Négociations secrètes

Mais Sani Mahamadou Issoufou a surtout pris la parole ces derniers jours en faveur de Mohamed Bazoum, dont il réclamait la « restauration dans ses fonctions » dès le 29 juillet. Son père, l’ancien président Issoufou, affirme quant à lui continuer à négocier avec le général Tiani, dont il était très proche. Le 30 juillet, il a également rencontré le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, président de la transition et émissaire de la Cedeao dans la crise nigérienne.

À LIREAu Niger, Foumakoye Gado, fidèle parmi les fidèles d’Issoufou, confirmé à la tête du parti au pouvoir

Foumakoye Gado, haut représentant de Mohamed Bazoum, ancien ministre du Pétrole et, surtout, président du PNDS, a quant à lui été interpellé à son domicile de Niamey sur le coup de 1 heure du matin dans la nuit de dimanche à lundi. Depuis plusieurs jours, il prenait secrètement part aux négociations visant à obtenir la libération et le rétablissement au pouvoir de Mohamed Bazoum, en collaboration avec Mahamadou Issoufou.

Le PNDS en première ligne…

Selon nos sources, Foumakoye Gado était en contact avec Mohamed Bazoum – lequel dispose toujours de son téléphone et parvient à communiquer à intervalles irréguliers avec l’extérieur – mais aussi avec le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, qui a pris la tête d’un gouvernement de résistance civil à Niamey, en collaboration avec Kalla Ankourao, vice-président de l’Assemblée nationale et secrétaire général du comité exécutif du PNDS.

HASSOUMI MASSAOUDOU S’EST RÉFUGIÉ DANS UN LIEU TENU SECRET

Hassoumi Massaoudou, cofondateur du parti au pouvoir avec Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum et Foumakoye Gado, s’est réfugié dans un lieu secret dans la capitale nigérienne afin de ne pas être interpellé. Le chef de la diplomatie a tenté de coordonner les efforts des ministres en mission à l’étranger lors du putsch, parmi lesquels celui de l’Énergie, Ibrahim Yacouba, celui de la Défense, Alkassoum Indatou, ou encore celui de l’Action humanitaire, Laouan Magagi.

Hassoumi Massaoudou reste aussi en contact permanent avec le Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou. Lui aussi cadre historique du PNDS, ce dernier était en visite en Italie quand les hommes du général Tiani ont séquestré le chef de l’État. Il est depuis peu en France, à Paris, d’où il prend part à la résistance organisée par le parti socialiste nigérien.

… comme la Garde nationale

Parmi les personnalités interpellées par la junte ces derniers jours figure un autre ponte du PNDS, Kalla Moutari, ancien ministre de la Défense, détenu depuis le 28 juillet. Plusieurs ministres ont aussi été arrêtés : Kassoum Moctar (Enseignement professionnel), Ousseini Hadizatou Yacouba (Mines) et surtout Hamadou Adamou Souley (Intérieur). Arrêté dès le début du coup d’État, ce dernier, très proche de Mohamed Bazoum, est censé avoir autorité sur la Garde nationale (GN).

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Composante importante des Forces armées nigériennes (FAN), celle-ci pourrait s’opposer au CNSP. Comme le PNDS – qui a toujours entretenu des relations ambiguës avec l’armée –, la GN fait l’objet d’une attention toute particulière des putschistes et du général Tiani.

Si le colonel Ahmed Sidian, haut commandant en second de la Garde nationale, s’est rallié au CNSP, son supérieur, le colonel Midou Guirey, a été mis aux arrêts. Aliou Matani, un autre officier de haut rang de cette force comptant plus de 3­000 hommes, aurait lui aussi été arrêté.

Burkina/Education : Une centaine d’établissements scolaires bientôt construits grâce à la phase 5 du Projet de développement de l’éducation de base

Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET • vendredi 28 juillet 2023 à 22h05min 
 
Burkina/Education : Une centaine d’établissements scolaires bientôt construits grâce à la phase 5 du Projet de développement de l’éducation de base

 

La première session extraordinaire de l’année 2023 du comité de pilotage du Projet de développement de l’éducation de base, phase 5 se tient ce vendredi 28 juillet 2023 à Ouagadougou. Au cours de cette session extraordinaire, les participants examineront le plan de travail et de budget annuel 2023.

 

Le comité de pilotage du Projet de développement de l’éducation de base, phase 5, s’est réuni en séance extraordinaire pour examiner le Plan de travail et de budget annuel (PTBA) qui comporte au total 38 activités évaluées à 772 150 000 FCFA. Ce projet qui sera mis en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-est, du Centre-sud et de l’Est ambitionne contribuer au développement de l’enseignement primaire et post-primaire dans lesdites régions.

Il va s’exécuter sur la période 2022-2025 et plusieurs réalisations sont prévues. Il s’agit notamment de la construction et l’équipement de 65 complexes scolaires en remplacement des classes sous-paillottes, de 30 complexes scolaires pour la normalisation de ceux réalisés dans le cadre de la phase 4 du projet, de 10 collèges d’enseignement général. On a aussi la réalisation de 75 forages scolaires positifs, la construction et l’équipement de la direction régionale de l’institut national de formation des personnels de l’éducation du Centre-sud, l’acquisition de 03 véhicules de type pickup pour l’unité de gestion du projet et de 162 motocyclettes de type homme pour les encadreurs pédagogiques de la zone d’intervention du projet, l’acquisition de matériels informatiques pour l’unité de gestion du projet et pour les structures décentrées du ministère de la zone d’intervention du projet.

 

Rasmata Ouédraogo, directrice générale de l’accès à l’éducation formelle
et présidente du comité de pilotage du projet

Il y a aussi la formation de cinq cadres du ministère de l’Education nationale en planification et gestion de l’éducation à l’Institut international de planification de l’éducation à Paris en France, la sensibilisation des communautés bénéficiaires sur la promotion de la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école, la formation de la jeune fille scolarisée sur l’hygiène corporelle et la gestion des menstrues et l’appui aux élèves vivant avec un handicap selon leur besoin d’épanouissement à l’école.

D’un coût global de 14,3 milliards de FCFA, ce projet est cofinancé par la Banque islamique de développement (BID) à hauteur de 11,408 milliards FCFA et l’Etat burkinabè à hauteur de 2,892 milliards FCFA.

 

 

Salam Kafando, représentant pays de la Banque islamique de développement au Burkina Faso

Selon Rasmata Ouédraogo, directrice générale de l’accès à l’éducation formelle et présidente du comité de pilotage du projet, les échanges qui seront menés au cours de cette présente session permettront d’une part, d’apprécier les activités faites et les budgets associés et d’autre part, de formuler des recommandations à l’endroit de l’unité de gestion du projet pour une exécution diligente des activités qui seront validées par le comité de pilotage.

Il s’agit de tracer la feuille de route de l’année 2023, selon elle. Tout en remerciant les bailleurs notamment la BID pour l’accompagnement, elle a rassuré que la dimension sécuritaire a été prise en compte dans les propositions d’activités du projet.

Pour Salam Kafando, représentant pays de la Banque islamique de développement (BID) au Burkina Faso, ce projet financé par la BID va permettre de renforcer les capacités du ministère en terme d’offre d’éducation. « Il s’agira de renforcer le système éducatif à travers la construction et la normalisation de certaines écoles sous-paillottes et également des infrastructures pour la formation des enseignants. Ce projet est le deuxième du genre avec la BID. Nous avons également contribué à la construction d’ENEP (école nationale des enseignants du primaire) dans certaines régions du Burkina Faso. Il y a eu un succès, raison pour laquelle nous nous sommes mis encore une fois de plus aux côtés du gouvernement pour l’accompagner à mettre en œuvre ce projet. Si d’aventure, les résultats sont concluants et que le gouvernement souhaiterait encore l’accompagnement de partenaires pour renforcer son système éducatif, je pense que la BID examinera favorablement cette position. Ensemble, on pourra offrir de meilleures conditions pour l’éducation au Burkina Faso », a-t-il précisé.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net