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Le Mali célèbre sa «souveraineté retrouvée», mais sans rassemblement géant

 

Ce samedi marque la toute première « journée de la souveraineté retrouvée ». Un jour « chômé et payé » instauré par les autorités en souvenir de la mobilisation du 14 janvier 2022, lorsque les Maliens avaient massivement manifesté contre les sanctions infligées au Mali par la Cédéao. Depuis, elles ont été levées, mais les tensions avec la Cédéao, et avec la plupart des partenaires internationaux, restent fortes. Cette journée de commémoration est donc l’occasion pour les autorités de tenter de mobiliser derrière elles l’opinion publique. Pourtant, le grand rassemblement un temps envisagé n’aura pas lieu, officiellement pour des raisons de sécurité.

« Le respect de la souveraineté », des « choix stratégiques » du Mali et des « partenaires » qu’il s’est choisi, ainsi que la « prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien » : tels sont les grands principes que défend et célèbre ce nouveau jour chômé. C’est ce qui est expliqué dans un communiqué gouvernemental daté du 11 janvier. Objectif : renforcer le sentiment patriotique et promouvoir la vision des actuelles autorités de transition.

Une fiche pratique de quatorze pages a même été conçue à destination des enseignants maliens pour leur indiquer comment parler aux élèves des sanctions imposées l’année dernière par la Cédéao et du « plan de riposte » alors mis en œuvre par Bamako, mais aussi pour vanter les vertus de la transition en cours et du « changement et des réformes globales nécessaires » qu’elle serait en train de porter. 

Pour autant, le « rassemblement géant » un temps envisagé pour cette célébration n’aura pas lieu, officiellement pour des raisons de sécurité, comme l’a confirmé à RFI le ministère malien de l’Administration territoriale. 

Il faut dire que plusieurs attaques jihadistes meurtrières ont frappé ces dernières semaines, et même ces derniers jours, les environs de Bamako. Elles ont été revendiquées par le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, qui assure dans un communiqué publié cette semaine s’installer progressivement « dans les faubourgs » de la capitale malienne. La menace est donc prise très au sérieux.

Certains observateurs, y compris proches du pouvoir en place, reconnaissent également qu’il aurait été très difficile pour les autorités de transition de rassembler autant de monde dans les rues qu’il y a un an, lorsque les Maliens de tous bords subissaient et rejetaient les sanctions économiques de la Cédéao. Ce qui, sur la photo et dans les journaux, n’aurait sans doute pas produit l’effet souhaité.  

La « journée de la souveraineté retrouvée » du Mali doit néanmoins être commémorée sur tout le territoire, selon un programme qui n’a pas été rendu public.

► A (re)lire : Les Maliens ont manifesté en masse à Bamako et dans les autres grandes villes du pays

Au Mali, Assimi Goïta joue la fibre patriotique

Les Maliens sont désormais invités à manifester leur attachement à leur « souveraineté retrouvée » chaque 14 janvier, en souvenir de la mobilisation populaire contre les sanctions de la Cedeao.

Mis à jour le 13 janvier 2023 à 12:51

 
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Sur décision du colonel Assimi Goïta, la journée du 14 janvier sera « chômée et payée » au Mali. © Twitter Assimi Goita

 

Son principe avait été évoqué dès la fin 2022. Il vient de se concrétiser et vise même à être inscrit dans le marbre de la République : le 6 janvier, le conseil des ministres a adopté un projet de décret instituant le 14 janvier de chaque année comme « journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Selon le compte-rendu de ce conseil, cette date sera célébrée « en souvenir de la grande mobilisation contre les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cedeao et de l’Uemoa. »

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Le 9 janvier 2022, face au non-respect des engagements électoraux pris par les autorités de transition maliennes, la Cedeao et l’Umeoa avaient imposé de lourdes sanctions économiques, financières et diplomatiques au Mali – avant d’être finalement levées le 3 juillet. Dès le lendemain, le gouvernement malien avait annoncé le principe de mesures de réciprocité puis organisé, le 14 janvier, des manifestations massives à travers tout le pays pour dénoncer ces sanctions et soutenir la transition.

Pas de grand rassemblement ?

C’est pour commémorer cette date « historique » de mobilisation populaire que le colonel Assimi Goïta veut célébrer chaque 14 janvier. D’après le compte-rendu du conseil des ministres du 6 janvier, cela « vise à renforcer le sentiment patriotique » et « à magnifier la souveraineté » nationale. Le texte rappelle les nouveaux principes cardinaux régulièrement mis en avant par la junte au pouvoir à Bamako : « le respect de la souveraineté du Mali », « le respect des choix stratégiques et de partenariats opérés par le Mali », et « la défense des intérêts vitaux des populations maliennes dans toutes les décisions prises ».

MANIFESTER SON ATTACHEMENT AU MALI À SA FAÇON

Samedi prochain, les Maliens seront donc invités à manifester leur fibre patriotique dans tout le pays. Sur décision du colonel Assimi Goïta, le président de la transition, cette journée sera « chômée et payée ». Assistera-t-on à un remake des images de milliers de personnes défilant dans les rues de Bamako, Kayes ou encore Gao, comme le 14 janvier 2022 ? Très probablement pas. Mettant en avant des problèmes d’insécurité et de potentielles attaques jihadistes, les autorités de transition n’ont pas prévu d’organiser de grandes manifestations.

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Aucun grand rassemblement populaire n’est prévu place de l’Indépendance, à Bamako, haut lieu du soutien à la transition depuis l’arrivée au pouvoir des colonels, en août 2020. « L’idée est d’instaurer une journée citoyenne, pendant laquelle chacun manifeste son attachement au Mali à sa façon, par exemple en brandissant notre drapeau. Il y aura sûrement des regroupements, mais plus dispersés et à moins grande échelle que l’année dernière », explique une source proche du pouvoir.

Selon le gouvernement, la célébration de cette journée sera notamment marquée par « la montée des couleurs avec chant de l’hymne national dans les établissements scolaires », « l’animation des leçons en milieu scolaire sur le thème du patriotisme, de la souveraineté, de la résistance nationale et de la refondation », ou encore « l’organisation des conférence-débats en milieu universitaire et dans les capitales régionales ».

Critiques contre la transition

Certains adversaires d’Assimi Goïta voient, eux, dans cette journée, une action de « propagande » pour tenter de remobiliser les foules. Longtemps tues par craintes de représailles, les critiques contre les autorités de transition sont de plus en plus audibles. Ex-soutiens de la junte, tels Ben le Cerveauleaders religieux (très) influents, comme Chérif Ousmane Madani Haïdara ou Mahmoud Dicko, syndicats et mouvements de la société civile… Les voix discordantes se font entendre. « Les sanctions ont été levées par la Cedeao, l’armée française est partie, les soldats ivoiriens ont été libérés… Il leur fallait quelque chose de nouveau pour montrer qu’ils ont un pseudo soutien populaire et essayer de masquer leur échec », ironise un ancien ministre et opposant à Goïta.

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Des critiques qui n’affectent guère les partisans du pouvoir, convaincus qu’ils sont sur la bonne voie. « Ce n’est nullement l’heure de la propagande mais bien celle de la vérité. Nous ne sommes soumis à aucun diktat. Le peuple malien est souverain et soutient cette transition, que cela plaise ou non », conclut l’un d’entre eux.

Affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali: pourquoi le Togo s'est imposé comme médiateur

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Le président ivoirien dit vouloir reprendre des relations normales avec le Mali après le dénouement de la crise des 49 militaires graciés par le président malien de transition vendredi soir et rentrés à Abidjan dans la soirée du lendemain. Six mois de vives tensions diplomatiques entre les deux pays voisins, que le Togo a très largement contribué à apaiser et à résoudre. Pourquoi Lomé a-t-elle joué un tel rôle, comment s'est-elle faite accepter par les deux parties ?

Tout d'abord, ce n’est pas une première : le Togo avait déjà joué ce rôle de médiateur l’année dernière, entre le Mali et la Cédéao, lorsque l’organisation ouest-africaine imposait des sanctions économiques pour contraindre Bamako à s’engager vers un retour à l’ordre constitutionnel. Pendant plusieurs mois, le Togo a fait le lien entre les deux parties pour obtenir un compromis et la levée des sanctions.

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Le choix de Bamako

Aujourd’hui, le Togo joue donc à nouveau ce rôle de médiateur, toujours au service du Mali, dans le conflit qui l’oppose cette fois à la Côte d’Ivoire. « Toujours au service du Mali » car dans les deux cas, ce sont les autorités maliennes de transition qui ont sollicité le Togo pour faciliter le dialogue. Ce qui avait d’ailleurs suscité des remous, en son temps, du côté de la Cédéao, qui avait déjà un médiateur pour le Mali en la personne du Nigérian Goodluck Jonathan. Finalement, la cohabitation entre ces deux médiateurs s’était assez bien passée. Et dans le dossier actuel aussi. 

Un médiateur étant censé être impartial, à égale distance des deux parties, on aurait pourtant pu imaginer qu’Abidjan récuse un médiateur choisi par la partie adverse.

Validé par Abidjan

Mais il se trouve que les présidents togolais et ivoirien entretiennent par ailleurs, depuis des années, de bonnes relations. Alassane Ouattara appelle Faure Gnassingbé « mon frère », ils ont mené ensemble une médiation au Bénin en 2016 et, deux ans plus tard, en 2018, lorsque s’est posée la question d’un quatrième mandat pour le président togolais après une réforme de la Constitution, Alassane Ouattara faisait plutôt partie, parmi les chefs d'État de la Cédéao, de ses soutiens. De ceux qui étaient d’accord pour « laisser les Togolais choisir », c’étaient ses mots à l’époque. 

Aujourd’hui, dans le cadre de cette médiation avec le Mali, Alassane Ouattara n’a pas manqué de remercier chaleureusement et à plusieurs reprises Faure Gnassingbé pour son travail.

Le Togo a donc été accepté, validé, par la Côte d’Ivoire, mais si le Togo s’est imposé comme médiateur, c'est avant tout, parce que le Mali l’a choisi.

Pourquoi le Mali a choisi le Togo ? 

La première raison, c’est que le Togo s’est depuis le début positionné en allié du Mali, en allié des nouvelles autorités issues du coup d’État militaire d’août 2020. 

La Cédéao et l’Union africaine, notamment, ont condamné ce putsch : la Cédéao et l’Uemoa ont même pris des sanctions contre le Mali pour contraindre Bamako à proposer un calendrier électoral plus acceptable, et une durée de la transition moins longue. Au sein de la Cédéao, sur cette question des sanctions, il y avait les partisans de la ligne dure - le Ghana, la Gambie ou le Niger, par exemple -, et il y avait les partisans de davantage de souplesse et de compréhension : en tête, le Togo.  

Il est ici intéressant de rappeler les propos du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, en mai dernier : « Le Togo a une approche mesurée, équilibrée et constructive » sur les processus de transition. « Nous avons sollicité le Togo pour aider à faciliter le dialogue. » 

Robert Dussey

Il y a ensuite des éléments plus personnels, mais qui ont sans aucun doute leur importance, et qui concernent plus particulièrement Robert Dussey : le ministre togolais des Affaires étrangères est, avec son président Faure Gnassingbe, un infatigable artisan de ce travail de médiation, dont on ne compte plus les aller-retours à Bamako -on ne les connaît d’ailleurs sans doute pas tous. Robert Dussey donc, se targue d’avoir des relations privilégiées avec le colonel Assimi Goita, qu’il connaissait avant même que le militaire devienne président de la transition, avant même qu’il ne mène son coup d’État. On dit d’ailleurs qu’Assimi Goïta appelle Robert Dussey « grand frère », - ce dont RFI n'a jamais été témoin direct.

L’origine demeure imprécise, mais Robert Dussey lui-même la présente comme un atout et revendique cette proximité. Par ailleurs, Robert Dussey aime à se présenter comme un homme de dialogue et comme un homme de paix et n’hésite pas, pour en convaincre, à rappeler son histoire personnelle : avant d’être ministre, il était séminariste. Il étudiait le dogme catholique au sein de la communauté des frères franciscains. De quoi inculquer la patience et l’esprit de paix - la foi, peut-être aussi ! - nécessaires à ceux qui veulent résoudre les conflits les plus épineux.

Visibilité du Togo

Outre l’esprit de paix du ministre Dussey, le Togo y trouve aussi son intérêt, en se positionnant comme un acteur majeur au sein de la Cédéao et, plus globalement, sur le continent africain. Pour gagner en visibilité, en importance, et en légitimité. Le président togolais, Faure Gnassingbé, exerce son quatrième mandat, après avoir été réélu à plus de 70% des voix lors d’élections contestées, et après avoir succédé à son propre père, qui avait régné pendant 38 ans - jusqu’à sa mort - sur le Togo. Gnassingbé Eyadema était surnommé « le baobab », puissant et indéracinable. Si son fils, qui compte déjà presque 18 années au pouvoir et qui pourrait souhaiter ne pas s’arrêter là, gagne le surnom, la stature de « médiateur pour la paix », ce sera pour Faure Gnassingbé un incontestable succès. Et un atout, sur la scène internationale, dans la perspective éventuelle d’un cinquième mandat.

Sur ce point, on peut dire aujourd'hui que Faure Gnassingbé vient clairement de marquer de précieux points. Finalement, le seul véritable gagnant de cette bataille que se sont livrés le Mali et la Côté d'Ivoire est sans doute le Président togolais.

Ce qu’Ibrahim Traoré et la secrétaire d’État de Macron se sont dit

Chrysoula Zacharopoulou s’est rendue à Ouagadougou le 10 janvier, où elle s’est entretenue avec le président de la transition au Burkina Faso. Rappel de l’ambassadeur de France, fin de l’opération Sabre… Voici les coulisses de cet entretien de deux heures.

Mis à jour le 11 janvier 2023 à 14:22
 
 
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Chrysoula Zacharopoulou à Ouagadougou, le 10 janvier 2023. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

 

Alors que la relation entre les deux pays traverse une zone de turbulences, avec la demande de rappel par le Burkina Faso de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, Chrysoula Zacharopoulou a effectué, le 10 janvier, un séjour en terrain miné à Ouagadougou. La secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux a tout de même pu s’entretenir durant deux heures avec le capitaine Ibrahim Traoré, dit « IB », d’abord en tête-à-tête.

Le remplacement de l’ambassadeur acté

Chrysoula Zacharopoulou a d’abord salué la résilience burkinabè et exprimé la solidarité française, avant de passer en revue les domaines de coopération. Paris injecte en effet entre 120 et 130 millions d’euros par an pour financer divers projets liés à l’éducation, l’eau et l’assainissement, ou encore à l’aide budgétaire.

L’envoyée d’Emmanuel Macron a évoqué le dossier sensible de l’ambassadeur de France, source de tensions. Dans un courrier adressé fin décembre au Quai d’Orsay, la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a en effet demandé à Paris un « changement d’interlocuteur ». En poste depuis 2019, Luc Hallade n’a pas été officiellement déclaré persona non grata, mais le message est clair : il n’est plus un interlocuteur pour les autorités de la transition.

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Selon nos informations, Chrysoula Zacharopoulou a fait savoir au capitaine Ibrahim Traoré que le remplacement du diplomate sera traité dans le respect des « formes diplomatiques ». Elle a également plaidé pour une protection de la chancellerie française, ainsi que de son personnel. Puis, le diplomate Luc Hallade et le général Éric Peltier, en charge des relations internationales militaires au ministère des Armées, les ont rejoint.

Autre dossier crucial abordé : la coopération militaire. Une nouvelle mouture de l’accord de coopération et de défense a été discutée. Ce projet prévoit la fin de l’opération Sabre, ce détachement militaire français basé à Kamboinsin, en banlieue nord-ouest de Ouagadougou, avec quelque 300 soldats. « Paris restera aussi longtemps que sa présence est souhaitée », glisse une source française, arguant que c’est à Ibrahim Traoré « de choisir avec qui il veut travailler ». Et ce, alors que de plus en plus d’informations font état d’une arrivée probable de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner dans le pays.

Au Bénin, les partis pro-Patrice Talon en tête des législatives

Selon les résultats provisoires annoncés par la commission électorale, la mouvance présidentielle obtiendrait 81 sièges, contre 28 pour le parti d’opposition de Thomas Boni Yayi, qui fait néanmoins sont retour à l’Assemblée.

Par  - envoyée spéciale à Cotonou
Mis à jour le 11 janvier 2023 à 16:18
 
 
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Dans un bureau de vote de Cotonou, lors des législatives du 8 janvier 2022. © Yanick Folly / AFP

Ce sont des résultats provisoires que la Commission électorale nationale autonome (Cena) du Bénin a rendu publics ce mercredi 11 janvier. Ils doivent encore être approuvés par la Cour constitutionnelle.

Jusqu’ici uniquement composée de députés issus de la mouvance présidentielle et critiquée pour son aspect « monocolore », la législature béninoise s’ouvre de nouveau à l’opposition. À l’issue des élections législatives organisées le 8 janvier, le parti Les Démocrates, dont le président d’honneur est l’ancien chef de l’État Thomas Boni Yayi, remporte 28 des 109 sièges qui composeront la nouvelle Assemblée nationale.

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C’est l’exact même nombre de députés que pour le Bloc républicain (BR), parti de la mouvance présidentielle. La formation d’Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination, qui comptait jusqu’à présent 36 élus, perd huit sièges et est donc en léger recul.

L’UPR, grand vainqueur

Le grand vainqueur de ce scrutin, c’est l’Union progressiste, récemment devenu Union progressiste le renouveau (UPR). Déjà majoritaire depuis 2019, le parti remporte 37,56 % des voix, contre 29,17 % pour le Bloc républicain et 24,2 % pour les Démocrates, selon la Cena. L’UPR, qui confirme sa position en tant que première formation politique du pays, a bénéficié de plusieurs ralliements, comme celui du Parti du renouveau démocratique (PRD) d’Adrien Houngbédji.

Sur les sept formations en lice, quatre n’ont pas passé la barre des 10 % des suffrages exprimés sur le plan national, chiffre requis pour entrer à l’Assemblée nationale. C’est le cas du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), acquis à la mouvance présidentielle, qui n’a obtenu que 2,28 % des voix, et des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), formation d’opposition qu’avait fondée Thomas Boni Yayi en 2003 avant de la quitter en 2020 – elle ne recueille pas plus de 4,5 %.

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L’opposition n’a pas encore officiellement réagi à ces résultats provisoires ; certains cadres des Démocrates promettent, en off, que des recours seront introduits. « En compilant les chiffres qui nous revenaient du terrain, nous pensions avoir obtenu entre 29 et 32 sièges. Les résultats rendus par la Cena ne sont donc pas très éloignés des nôtres, confie une figure du parti. Mais nos observateurs déployés dans les bureaux de vote nous ont rapporté des bourrages d’urnes, souvent au profit de l’UPR. »