Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Côte d’Ivoire : une ONG dénonce des violations des droits de l’homme à l’approche de la présidentielle

| Par Jeune Afrique avec AFP

L’ONG Amnesty International dénonce dans un rapport publié le 11 février l’« impunité » de leurs auteurs, ainsi que des entraves à la liberté d’expression à l’approche de la présidentielle de 2020.

Arrestations et emprisonnements arbitraires, harcèlement de l’opposition, de la société civile et des médias critiques : à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, Amnesty International a dressé un bilan sévère des atteintes à la liberté d’expression en Côte d’Ivoire, dans un rapport publié le 11 février.

« Sept ans après la crise postélectorale, qui a coûté la vie à 3 000 personnes, la Côte d’Ivoire projette une image de relative stabilité favorisée par une [forte] croissance économique […] et par un retour sur la scène internationale », écrit l’ONG dans ce document intitulé « La situation en matière de droits humains demeure fragile », dans lequel elle appelle néanmoins les autorités ivoiriennes à « mettre fin aux arrestations arbitraires et aux actes de harcèlement » visant les voix divergentes, et demandé la libération immédiate des prisonniers d’opinion.

« L’usage de lois répressives pour écraser le droit à la liberté d’expression se traduit par la détention arbitraire de très nombreux citoyens », souligne François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« Détentions arbitraires »

« Au moins 17 détentions arbitraires de journalistes et blogueurs ont été recensées ces cinq dernières années et le Conseil national de la presse a sanctionné des organes de presse à maintes reprises, leur imposant interruptions de publication et lourdes amendes », ciblant « les publications critiques envers les autorités et proches des mouvements d’opposition », a estimé l’organisation.

« Les opposants politiques sont aussi la cible d’un harcèlement judiciaire, parce qu’ils expriment leurs opinions », a ajouté l’ONG. Fin janvier, le député Alain Lobognon a par exemple été « inculpé de divulgation de fausses nouvelles et d’incitation à la révolte, a été condamné à un an de prison ».


>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : la situation de Jacques Ehouo et d’Alain Lobognon va-t-elle tourner à la crise institutionnelle ?


« Au moins 152 décès en détention »

De plus, l’ONG dénonce l’interdiction de « réunions pacifiques » régulièrement « dispersées par la police et la gendarmerie, qui font usage d’une force excessive », note-t-elle dans son rapport, en citant par exemple une manifestation de mars 2018 dont 40 participants ont été arrêtés.

« Les défenseurs des droits humains sont souvent menacés et leurs bureaux régulièrement cambriolés », s’inquiète Amnesty, qui recense des cas de torture « notamment à la Direction de la surveillance du territoire (DST), dans les postes de police et de gendarmerie ». Et s’alarme des « conditions carcérales inhumaines » dans le pays, soulignant qu’« au moins 152 décès en détention ont été recensés depuis août 2014 », selon ses chiffres.

Seules des personnes soupçonnées de soutenir Laurent Gbagbo ont été jugées

Manque d’impunité

Amnesty International dénonce également l’« impunité » dont jouissent les auteurs de violations des droits humains : « Bien que le président Alassane Ouattara se soit engagé à faire en sorte que la justice soit rendue équitablement pendant son mandat, seules des personnes soupçonnées de soutenir Laurent Gbagbo ont été jugées pour de graves atteintes aux droits humains commises pendant et après l’élection [présidentielle] de 2010. »


>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : Gbagbo acquitté, un nouvel obstacle pour Ouattara


Tandis que « les membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), […] fidèles au président Ouattara, n’ont pas été traduits en justice, bien qu’ils soient soupçonnés d’avoir commis de graves atteintes aux droits humains, avec plus de 800 personnes tuées à Duékoué [ouest] en avril 2011 ».

Ghaleb Bencheikh s’explique après la polémique
née autour de ses propos sur le voile (Saphir News)

«Ghaleb-Bencheikh Je pense fondamentalement que le voile est une atteinte à la dignité humaine dans sa composante féminine. Ce n’est pas cela l’élévation spirituelle. » Ces quelques mots de Ghaleb Bencheikh, tirés de son interview avec le magazine Marianne en date du 24 janvier, n’ont pas manqué de provoquer une polémique parmi des musulmans en France.

Alors, avec de tels propos, serait-il un « allié objectif des islamophobes », comme certains de ses détracteurs l’affirment sur les réseaux sociaux ? Lors d’un échange avec le public venu assister, jeudi 31 janvier, à la présentation des vœux de la Fondation de l’islam de France, son nouveau président a été interpellé sur ce sujet. Une occasion toute trouvée pour le théologien de revenir sur ses propos et de les éclaircir. […]

 

Ghaleb BencheikhC’est avec fougue que Ghaleb Bencheikh, qui n’a jamais caché son avis tranché sur le voile, s’est d’abord défendu d’avoir manqué de respect aux femmes musulmanes et à leurs « choix personnels ». « De deux choses l’une : respect absolu pour les choix métaphysiques et spirituels des uns et des autres, sans aucun stigmate et je ne m’autoriserai jamais à entrer par effraction dans la conscience des uns et des autres, et notamment des unes et des autres », souligne-t-il. [..]

« Ouvrons des débats au lieu du torrent d’injures »

« En même temps, sans être macronien, je trouve aussi qu’il y a eu un travail de culpabilisation de ces consciences », estime le théologien. « Ma conviction profonde comme homme de foi, c’est que cette affaire-là (le voile) n’est pas si nécessaire pour compromettre et la scolarité et le travail, (…) l’avenir, le bonheur et l’épanouissement de nos compatriotes coreligionnaires femmes », fait-il valoir, avant d’ajouter que « cette affaire du voilement des filles a été réglée au lendemain du recouvrement des indépendances de quasiment tous les pays musulmans, ça n’a jamais été un problème ».

« Je dis ce que je pense juste de dire. Ouvrons des débats, trouvons les espaces de discernement, de l’intelligence, de la confrontation des idées au lieu du torrent d’injures et de menaces de mort », plaide, à juste titre, Ghaleb Bencheikh. […]
Lire: Ghaleb Bencheikh s’explique après la polémique née autour de ses propos sur le voile. Rédigé par Hanan Ben Rhouma, Saphir News, 01.02.19.

Entre faux djihadistes et faux chasseurs traditionnels,
les civils piégés dans le centre du Mali (T.C.)

 

Dans le centre du centre du Mali, le terme djihadiste est devenu synonyme de « peul armé ». C’est du moins ce qui apparaît nettement dans les accusations émises par les communautés subissant des attaques quotidiennes dans cette région. Bien que les mouvements d’autodéfense peuls ne cessent de proclamer qu’ils se battent pour la protection et la survie des leurs, et non pas pour des idéaux religieux, des doutes persistent quant au soutien dont ils bénéficient en terme d’équipements et de formation.

Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré, Institut national des langues et civilisations orientales

De même, les groupes armés non-Peuls, organisés en milices, sont assimilés par la population peule (et par les médias) aux « Dozos » (dont le nom est parfois prononcé « Donzo », « Donso » ou « Doso »). Rappelons que les Dozos sont des confréries traditionnelles de chasseurs possédant des connaissances approfondies de la pharmacopée et des espèces animales. Ils sont redoutés pour leurs pouvoirs mystiques.

Des faux djihadistes en quête de soutiens

Dans cette zone géographique, le royaume théocratique du Macina a émergé au début du XIXe siècle sous le commandement de Sékou Amadou Barry. Les Peuls y ont exercé une forme d’hégémonie ethno-religieuse dans les régions actuelles de Ségou, Mopti et Tombouctou (Mali) au début du XIXe siècle à son milieu. Localement, ces communautés sont souvent présentées comme étant les champions de l’islam : le djihadisme a en effet été un facteur primordial dans l’installation des Peuls à travers l’Afrique de l’Ouest, principalement durant les XVIIe et XIXe siècles. Ainsi, il est généralement admis par leurs voisins que les Peuls sont des héritiers de la tradition djihadiste.

Les djihadistes ont su exploiter cette idée à leur profit. À partir de janvier 2015, les attaques se multiplient dans cette zone qui retenait jusqu’alors peu l’attention des observateurs. Un nouveau mouvement fondamentaliste islamiste armé, le Front de Libération du Macina (FLM), annonce alors sa volonté d’instaurer la loi islamique, la charia, au centre du Mali, se réclamant de cet ancien royaume théocratique.

En avril 2015, le FLM attaque les mausolées des héros du djihad du XIXe siècle, mettant en cause ce qu’ils dénoncent comme un culte impie des ancêtres. Le leader du FLM, Amadou Kouffa, assure, dans des prêches devenus viraux, que si Sékou Amadou Barry était vivant, il aurait condamné le culte dont il fait l’objet… Cet épisode a convaincu les élites locales – religieuses ou non, descendantes des Barry ou ayant été associées à leur règne – qu’elles ne pouvaient pas se reconnaître en des groupes armés aux mœurs et aux messages étrangers à leur tradition

Le péril peul, une construction

Un fonctionnaire malien confiait, au début de l’année 2018, que le Fulfulde, la langue peule, était la langue principale du recrutement des djihadistes et que ces derniers comptaient sur la loyauté des Peuls envers le djihadisme historique pour gagner leur adhésion. Mais jusqu’à présent, aucune étude sérieuse ne prouve que cela soit vrai. Nous avons affaire à un récit globalisant construit à partir de stéréotypes.

La majorité des sociétés locales (peule et non peule) est composée de castes socio-professionnelles se distinguant les unes des autres par leur spécialisation. Les Peuls habitant dans les régions placées sous la coupe des djihadistes au Mali vivent du pastoralisme. Ainsi, il existe de très nombreux Peuls qui ne sont pas issus de castes cléricales, bien qu’ils entretiennent souvent des alliances matrimoniales avec elles.

En se présentant comme proches des Peuls, les mouvements djihadistes cherchent ainsi à polariser les communautés et à légitimer leur position en tant que défenseurs des communautés locales, présentées comme leurs prétendus alliés naturels. L’idée d’un péril djihadiste sur le Macina, et au-delà, continue à se propager dans la région. Pourtant, le nombre de djihadistes au centre du Mali est difficile à évaluer.

L’autodéfense n’est pas le djihadisme

Cet amalgame crée les conditions d’une révolte des Peuls soumis à des vagues d’arrestations, de meurtres et d’intimidations par des milices issues de communautés voisines et des fonctionnaires de l’État maliens, eux-mêmes mus par la peur, la soif de vengeance ou la volonté d’affirmer leur légitimité en attaquant des boucs émissaires.

De nombreuses cellules qualifiées de « djihadistes » sont, en réalité, des milices peules. Cela ne les rend pas moins violentes ni moins meurtrières, mais cela donne un point de vue différent sur leurs stratégies et leurs objectifs. L’autodéfense peut apparaître comme un outil de terreur, sans qu’il soit lié directement au djihadisme.

Un chasseur bambara traditionnel (Mali).
Olivier Epron/Wikimedia, CC BY

Toutefois, certains groupes peuls se revendiquent eux aussi comme « djihadistes » avec l’idée de tirer parti de la puissance du terrorisme pour instiller la peur et se montrer menaçant face aux autres groupes armés. Ce subterfuge ne semble néanmoins pas très efficace pour ce qui y est du recrutement : la spirale de la peur et de l’angoisse conduisent plutôt les civils à faire profil bas, et à la polarisation et la violence entre acteurs armés. Les populations civiles non-Peules du centre du Mali, notamment de la zone du delta du fleuve Niger, vivent sous le régime d’un quasi-blocus et dans la peur des milices d’autodéfense autoproclamées, dont les liens avec les djihadistes posent question.

Ces milices sont en effet soupçonnées d’avoir, au minimum, reçu des armes et des munitions de la part des djihadistes. Des morts et des pillages leur sont attribués. Mais en l’absence de l’État malien et des membres de la force onusienne au Mali (la Minusma) dans ces zones, il est difficile d’obtenir un bilan réel de leur action.

Des faux Dozos en quête de légitimité

Pour leur part, les Dozos ne constituent pas une caste. Il s’agit d’une catégorie sociale (non-héréditaire) à laquelle peuvent se rallier ceux qui s’initient. Pour entrer dans leur confrérie, il faut en effet suivre un certain nombre de rites traditionnels. L’adhésion aux groupes dozos traditionnels n’est donc pas accessible au tout-venant. Elle résulte d’un long processus ésotérique que seuls les hommes peuvent accomplir.

Dès lors, l’apparence et le nombre des Dozos autoproclamés au centre du Mali sont trompeurs. Les groupes armés du centre du Mali, parés de grigris et de vêtements traditionnels, renvoient à l’imagerie classique sur les Dozos. Pourtant, là où ces derniers utilisent d’antiques fusils, ces prétendus « chasseurs » utilisent des Kalachnikovs et se déplacent dans des automobiles (dont une grande partie possède des plaques d’immatriculation ivoiriennes). Il est clair que tous ces « chasseurs » ne sont pas des Dozos. De même, tous les miliciens non-Peuls ne sont pas des Dozos. Des milices se sont certes présentées comme tels afin de pouvoir bénéficier du soutien des groupes armés non-Peuls du centre du Mali. Mais à l’heure qu’il est, il reste difficile de déterminer avec précision qui sont ces Dozos présents dans le centre du Mali, et les objectifs qu’ils poursuivent.

La crainte de représailles exercées par divers groupes armés (milices issues de toutes les communautés, djihadistes, Dozos) et la peur de ne plus bénéficier d’une forme de protection conduisent souvent les civils non-Peuls (tels les Bambaras et les Dogons) à considérer les chasseurs dozos comme une violence nécessaire.

Des chasseurs dozos au Burkina Faso (ici en 2003).
Folonzo/DR, CC BY-SA

Or, les violences commises par les groupes « non-djihadistes » sur des Peuls sont généralement attribuées à des « Dozos ». Au point que cette dénomination est devenue synonyme de milices luttant contre les « djihadistes ». De ce fait, les « Dozos » apparaissent, de plus en plus, comme des ennemis des Peuls. Le projet d’un nettoyage ethnique anti-peul est même apparu dans des messages vocaux viraux produits par ces prétendus « Dozos ».

L’abus du terme « dozo » est sans doute lié sa similitude phonétique avec l’ethnonyme « Dogon » pour les personnes ne comprenant pas les langues ou le contexte culturel local. De nombreux journalistes ont ainsi employé comme synonymes le terme « Dozo »-« Donzo » pour désigner des « milice dogons ». Comme au sein des groupes peuls et bambaras, les milices issues des communautés dogons existent bel et bien.

Les civils ciblés en priorité par les Dozos, plutôt que les djihadistes

Bien que dans les pays voisins, comme en Côte d’Ivoire, des milices dozos (parfois peu respectueuses de la tradition) ont pris la défense des civils en période de troubles, rien ne laisse à penser que ces Dozos « modernes » agissent à la demande des communautés.

Ériger les Dozos en ennemis naturels du djihadisme et de la violence intercommunautaire est très risqué. Jusqu’ici, les groupes armés de chasseurs ont en effet opéré en attaquant uniquement les civils, jamais les djihadistes. Ils ciblent les communautés peules en priorité. Des tueries cérémonielles leur sont attribuées, sans preuves concluantes.

Une certitude, en revanche : ces groupes ont bien semé la désolation dans le centre du Mali depuis le début de l’année 2017. Des villages entiers ont été incendiés, notamment dans la région de Mopti, des clans entiers ont été expulsés.

Une guerre pour la légitimité

En définitive, les « faux djihadistes » et les « faux Dozos » créent une forte tension et une polarisation autour des identités locales. Ils contribuent aux manifestations d’hostilité de plus en plus enracinées dans les récits identitaires des communautés. Certains affirment ainsi que les Peuls sont, en réalité, des djihadistes depuis des siècles, que les voisins des Peuls les détestent et s’allient à tout groupe étranger pour tenter de les expulser.

Les « vrais » djihadistes bénéficient de ces tensions et mettent en grande difficulté l’autorité du gouvernement malien. En tant que tels, les djihadistes et tous les criminels bénéficient du chaos, car ils peuvent non seulement affirmer leur présence, mais aussi exploiter davantage les populations vulnérables, notamment en les obligeant régulièrement à payer des rançons et des taxes.

Au final, les allégeances et les récits officiels des groupes armés sont souvent déconnectés de leur activité au quotidien et de leur popularité réelle auprès des civils. Cette popularité reste d’ailleurs à démontrer. Les « âmes » des civils et la légitimité de parler en leur nom sont devenues une marchandise qui permet aux groupes armés d’élargir leur mandat.The Conversation

Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré, Chargé de cours, Institut national des langues et civilisations orientales

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales (AEFJN)

logo AEFJN

 

Posted by Alfredo Marhuenda | Fév 1, 2019

AEFJN fait partie de la coalition de plus de 150 associations, syndicats, et mouvements sociaux européens réunis en faveur d’une régulation contraignante des entreprises multinationales et contre les tribunaux d’arbitrages entre Etats et investisseurs, un système de justice parallèle, injuste et à sens unique en faveur des entreprises.

Une semaine après le début de l’action, plus de 270.000 personnes se sont adressés au Président de la Commission, du Conseil de l’UE et d’autres représentants de l’UE pour les avertir des menaces des ISDS aux droits humains, à la démocratie, l’environnement,…

Nous considérons que les tribunaux d’arbitrages sont une menace mondiale. Ils minent la démocratie, les droits humains, l’Etat de droit, les réglementations environnementales, la santé, les services publics, le droit du travail et les droits des populations

Il faut mettre un terme à ce système qui octroie des privilèges aux multinationales, et leur permet d’opérer en toute impunité. Les droits des populations et de la planète doivent primer sur ceux des entreprises.

A la place de cette justice d’exception en faveur des multinationales, nous avons besoin d’un traité contraignant sur les entreprises multinationales et les droits humains, et de nouvelles législations nationales et européennes afin de pouvoir tenir les entreprises responsables juridiquement, et de garantir l’accès à la justice pour les peuples et communautés affectés par leurs abus.

Nous vous faisons appel à rejoindre le mouvement pour mettre fin aux tribunaux d’arbitrage privilèges et injustes dont disposent les multinationales. Vous pouvez signer la pétition ici :

https://stopisds.org/fr/action/

LOI ASILE ET IMMIGRATION : ENTRÉE EN APPLICATION

Au 1er janvier 2019, une partie des dispositions de la loi du 10 septembre 2018 sont entrées en vigueur. Sont visées les dispositions concernant l’asile et la lutte contre l’immigration irrégulière : la durée de rétention administrative est passée de 45 jours à 90 jours, l'interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) ne commence qu’une fois que l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été appliquée….

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La circulaire du ministère de l’intérieur du 31 décembre 2018 à destination des Préfets est venue préciser les dispositions qui entrent en vigueur au 1er janvier et les points de vigilance pour les Préfectures dans la mise en œuvre de ces points.

La loi Asile et Immigration est adoptée :
décryptage d’un texte dangereux

2 août 2018

La loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie a été adoptée définitivement par l’Assemblée nationale le 1er août 2018. C’est un texte dangereux qui consacre une véritable chute de droits pour les personnes étrangères. Analyse du texte par La Cimade, véritable « Code de la honte ».


La Cimade dénonçait en février un texte « rédigé par le ministère de l’intérieur sans consultation réelle des acteurs associatifs de terrain » ainsi que « son manque d’équilibre flagrant ». Plus de cinq mois après des vifs débats dans les deux chambres, un rejet en dernière lecture du texte par le Sénat et des menaces d’exclusion des député·e·s La République En Marche opposé·e·s au texte, la loi votée par la majorité présidentielle au parlement n’a pratiquement pas bougé depuis la copie remise par Gérard Collomb en conseil des ministres.

Les principales mesures que La Cimade déplore et qui vont considérablement dégrader les conditions des personnes migrantes sont :

  • L’allongement de la durée de la rétention administrative jusqu’à 90 jours y compris pour les familles accompagnées d’enfants mineurs ;
  • Une intervention du juge des libertés et de la détention dans les quatre jours suivant le placement en rétention ;
  • La réduction du délai pour déposer une demande d’asile ;
  • L’absence de recours suspensif pour les personnes originaires d’un pays dit « sûr » qui demandent l’asile, pour celles qui demandent un réexamen ou qui sont considérées comme présentant un trouble grave à l’ordre public ;
  • La systématisation des mesures de bannissement et la multiplication de mesures de surveillance à l’encontre des personnes étrangères ;
  • L’extension des possibilités de prononcé d’une interdiction du territoire français ;
  • La banalisation des audiences par visio-conférence ;
  • La complexification de la procédure de reconnaissance de filiation et le durcissement de l’accès à un titre de séjour pour les parents d’enfants français ;
  • Le durcissement sans précédent de l’accès à la nationalité française pour les jeunes né·e·s à Mayotte ;
  • Le fichage des mineur·e·s isolé·e·s ;
  • La possibilité pour les préfectures de passer outre les avis médicaux dans le cadre de la procédure de régularisation pour raisons de santé.

La loi adoptée le 1er août 2018 ne répond pas aux enjeux migratoires de notre temps, La Cimade appelle à une autre politique migratoire en totale rupture avec celle menée ces dernières années.

Ci-dessous le document de décryptage de La Cimade actualisé le 2 août 2018 suite à son adoption définitive.

Tout comprendre sur le projet de loi asile et immigration dans une série de courtes vidéos réalisées par La Cimade.

» Télécharger le document
 
UN TEXTE PLUS RECENT ET ENCORE PLUS DUR SUR CE SUJET : LIRE LA SUITE