Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Trafic de passeports en Côte d’Ivoire : où en est l’enquête ? 

L’arrestation d’une dizaine d’Ivoiro-Libanais, le 17 juillet, a fait les gros titres de la presse ivoirienne. Alors que les interrogatoires de ces personnalités, toujours emprisonnées, ont commencé, la justice a écroué le cerveau présumé de ce vaste trafic.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 9 août 2023 à 18:02
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Des véhicules de la police ivoirienne, à Yamoussoukro, le 8 février 2023. © Cyrille Bah/Anadolu Agency/AFP
 
 

Dans la retentissante affaire d’acquisition frauduleuse de la nationalité et de trafic de passeports, les investigations se poursuivent. Le pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a en effet débuté les auditions des suspects. Parmi eux, Abbas Badreddine, incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan depuis le 17 juillet.

Le cerveau aux arrêts

Une dizaine d’Ivoiro-libanais avaient également été arrêtés le même jour. Le patron de Plastica a quant à lui été entendu par la magistrate Georges Agathe Glele Olloe, doyenne des juges d’instructions du pôle pénal. Selon nos informations, le cerveau présumé de ce trafic est un dénommé Aboubacar Diakité. Gardé à vue dans les locaux de l’Unité de lutte contre la grande criminalité, il a été inculpé et écroué dans une maison d’arrêt près d’Abidjan.

À LIREAffaire des Libanais arrêtés en Côte d’Ivoire : qui est Abbas Badreddine ?

Cependant, selon des sources proches de l’enquête, si Abbas Badreddine admet connaître Aboubacar Diakité, il réfute avoir noué un quelconque lien avec lui. Les deux hommes se sont rencontrés dans les locaux de Plastica, mais cette entrevue se serait mal déroulée, car le premier aurait voulu enregistrer le second. À ce stade, rien n’exclut que le chef présumé soit entré en contact avec son entourage à son insu. Les enquêteurs n’écartent d’ailleurs pas la possibilité d’une confrontation entre ce dernier et plusieurs autres prévenus, dont Abbas Badreddine.

Tentatives d’interférence

L’homme d’affaires est défendu par l’avocat ivoirien Aliman John Benjamin N’Da. Son arrestation avait fait l’effet d’une bombe à Abidjan, où est implantée son entreprise, leader du secteur de la plasturgie en Afrique de l’Ouest. Plusieurs officiers généraux et hautes personnalités n’ont d’ailleurs pas manqué de tenter d’interférer en sa faveur, sans succès.

Le garde des Sceaux, Sansan Kambilé, avait, entre autres, ainsi été sollicité en vain par certains de ses collègues. À ce propos, le président de la République, Alassane Ouattara, avait recadré plusieurs de ses collaborateurs, le 22 juillet, leur intimant de laisser la justice faire son travail.

Après le Niger, Paris ferme le robinet financier au Burkina

Après les tensions diplomatiques et la rupture des accords militaires entre les deux pays, la France a rompu ses liens économiques avec le Burkina Faso.

Mis à jour le 8 août 2023 à 16:00
 

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L’université Thomas-Sankara à Ouagadougou, en octobre 2021. © Issouf SANOGO/AFP

 

 

Les relations franco-burkinabè n’en finissent plus de se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Après les manifestations antifrançaises à répétition à Ouagadougou, ou encore la demande de départ de l’ambassadeur de France en janvier, ainsi que celui des forces spéciales françaises du dispositif Sabre poussées vers la sortie, le 6 août, Paris a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Burkina Faso.

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Cette annonce intervient alors que le Burkina Faso et le Mali sont solidaires des militaires qui ont pris le pouvoir au Niger. La France soutient quant à elle les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans leurs efforts pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’État du 26 juillet.100 millions d’euros par an

Premier bailleur bilatéral du Burkina Faso, classé parmi les 19 pays prioritaires de la politique de développement française, Paris décaisse environ 100 millions d’euros par an en faveur du pays. Par exemple, en 2022, l’Agence française de développement (AFD) a engagé 83 millions d’euros dans des secteurs prioritaires. L’aide humanitaire a également atteint 28 millions d’euros, principalement à destination des quelque deux millions de déplacés internes que compte le pays.

Au total, les projets en cours de l’aide française au développement en faveur du Burkina Faso représentent 482 millions d’euros tandis que l’aide budgétaire programmée en 2022 s’élève à 13 millions d’euros, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

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La France soutient plus particulièrement les secteurs de l’éducation, de l’agriculture, de la décentralisation et de la sécurité. Contactée par Jeune Afrique, une source gouvernementale burkinabè tient à tempérer les conséquences de cette suspension. « La France ne nous donnait pas grand-chose. Pour nous, c’est un non-évènement. Nous n’avons pas reçu d’aide budgétaire en 2022 ni cette année », assure notre interlocuteur.

Creusement du déficit budgétaire

Cet avis n’est pas partagé par tous. « La suspension de l’appui français au Burkina concerne une enveloppe de 325 milliards de francs CFA en cours d’exécution », rappelle Fangassé Mahamadou Diarra, universitaire burkinabè agrégé des facultés d’économie. « Les conséquences sont nombreuses, à commencer par le rétrécissement des ressources budgétaires de l’État avec son corollaire qui est le creusement du déficit budgétaire.

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L’autre conséquence est l’arrêt de l’exécution des projets dans les domaines d’intervention de l’AFD à savoir l’énergie, la sécurité alimentaire, l’eau potable et assainissement, l’aménagement du territoire et le développement des zones affectées par l’insécurité. »

Selon Ouagadougou, en 2021, le volume total des aides apportées par les différents partenaires financiers du pays se chiffrait à 2,17 milliards d’euros. L’aide décaissée est caractérisée par la prédominance des dons (69 %) et de l’aide multilatérale (63,8 %).

Ce que le Maroc et l’Algérie gagneraient à l’ouverture de la frontière

Tourisme, hydrogène vert, croissance économique. La normalisation des relations entre le Maroc et l’Algérie marquerait le début d’une nouvelle ère pour les deux pays et toute la région.

Mis à jour le 1 août 2023 à 16:16
 
 
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La restauration des liens entre le Maroc et l’Algérie pourrait booster le PIB des deux nations voisines. Ici, gardes-frontières algériens patrouillant le long de la frontière avec le Maroc, le 4 novembre 2021. © FADEL SENNA/AFP

 

Un « retour à la normale » avec l’Algérie. Ni plus, ni moins. Tel est le vœu exprimé par Mohammed VI lors de son allocution radiotélévisée adressée à la nation, le samedi 29 juillet, marquant l’anniversaire de son accession au trône.

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La clé de cette normalisation réside notamment dans la réouverture de la frontière, fermée depuis 1994. Une démarche primordiale, a fortiori après la rupture des liens diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, en août 2021. Alger accusait Rabat de mener des « actes hostiles ». Des accusations jugées « complètement injustifiées » par le royaume. Depuis lors, les relations entre les deux voisins sont alimentées par une rivalité régionale exacerbée par leur antagonisme au sujet du Sahara occidental. Si le vœu du roi du Maroc venait à être exaucé, quels en seraient les impacts économiques ?

Commerce : un impact considérable

D’après la Banque mondiale, si une réelle intégration entre l’Algérie et le Maroc avait lieu, les deux voisins augmenteraient respectivement leur PIB de 35 % et 30 %. En 2021, selon les données de l’Office des changes marocain, les échanges maroco-algériens s’élevaient seulement à un peu plus d’un demi-milliard de dollars par an. En comparaison, et comme le rappelait Jean-Michel Huet, associé Afrique au sein du cabinet de conseil BearingPoint, dans les colonnes de Jeune Afrique, « l’Espagne et le Maroc échangent à ce jour 30 fois plus que le Maroc et l’Algérie ».

À LIREMaroc-Algérie : une mésentente au coût exorbitant

En 2023, d’après un rapport économique publié par le groupe Crédit agricole, l’Afrique du Nord est la région du monde où l’intégration commerciale régionale est la plus faible. Une donnée qui vient confirmer une étude de la Banque mondiale sur « le coût du non-Maghreb » datant de 2014, qui démontre que la région perd au moins deux points de PIB chaque année notamment à cause de la mésentente entre le Maroc et l’Algérie.

Avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) – qui vise à supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires sur les biens et services échangés –, ce coût d’opportunité risque d’augmenter.

Tourisme : une proximité inébranlable

Malgré la fermeture des frontières terrestres, le Maroc figurait parmi les destinations les plus prisées par les Algériens – aux côtés de la Tunisie, de la Turquie et de l’Espagne. Selon différentes sources, le royaume accueille annuellement au moins 100 000 touristes du pays voisin.

À LIREEntre le Maroc et l’Algérie, la CAN 2025 au coeur d’une nouvelle controverse

Un volume certes modeste au regard des 13 millions de touristes accueillis en 2019, mais l’engouement des Algériens pour la destination ne se dément pas. Le journal algérien L’Expression vantait ainsi, en 2014, « le bon accueil de la population marocaine, qui demeure malgré les tensions politiques, toujours proche du peuple algérien ».

Du côté algérien, il n’existe pas de statistiques publiques sur les arrivées touristiques en provenance du Maroc.

Aérien : un projet dans les cartons

Chez Royal Air Maroc, pas question de se laisser surprendre par une potentielle réouverture des frontières, car les démarches sont nombreuses avant que les vols puissent être opérationnels – et remplis. Aussi, la compagnie marocaine dépose-t-elle régulièrement des plans de vols entre son hub de Casablanca et la capitale algérienne. Sans les ouvrir à la réservation, bien évidemment.

À LIREAlgérie-Maroc : pour Royal Air Maroc, que change vraiment la fermeture de l’espace aérien ?

Cette stratégie, qui lui permettra de minimiser le délai de restauration de cette route coupée depuis près de deux ans, l’oblige en revanche à décaler sans cesse ses projets. Sa dernière mise à jour prévoit ainsi une reprise des vols le 30 octobre prochain, à raison de quatre allers-retours par semaine en Boeing 737-800. Ce qui représente un décalage de près de deux mois par rapport à sa précédente anticipation, laquelle s’établissait le 2 septembre.

Air Algérie, qui proposait la destination Casablanca avant la rupture totale entre les deux pays, semble quant à elle guetter un signal politique avant d’enclencher des préparatifs de reprise.

Un souhait univoque ?

Selon une source algérienne proche du gouvernement qui s’est exprimée auprès de Jeune Afrique sous le couvert de l’anonymat, « l’Est du Maroc connaît des niveaux de pauvreté extrême. Pour cette région, l’ouverture des frontières et la coopération avec l’Algérie sont importantes. A contrario, du côté algérien, on gagnera peu dans cette normalisation ».

À LIREFerid Belhaj (Banque mondiale) : « Entre le Maroc et l’Algérie, le potentiel économique est immense »

Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, qui s’est récemment exprimé à ce sujet, ne partage pas le même avis. « Entre le Maroc et l’Algérie, les perspectives de collaboration sont infinies. Par exemple, avec l’hydrogène vert, ces deux pays pourraient constituer à eux seuls un pôle de premier plan à l’échelle mondiale. Malheureusement, les disparités politiques ont eu raison des énormes opportunités économiques », estime-t-il.

Coup d’Etat au Niger : Le Burkina et le Mali mettent en garde la CEDEAO contre toute intervention militaire

Accueil > Actualités > Diplomatie - Coopération • Communiqué • lundi 31 juillet 2023 à 23h13min 
 
Coup d’Etat au Niger : Le Burkina et le Mali mettent en garde la CEDEAO contre toute intervention militaire

 

Les gouvernements du Burkina Faso et du Mali sont solidaires du Niger. Les deux pays refusent non seulement d’appliquer les sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA contre le Niger mais avertissent qu’une intervention militaire s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali.

Intégralité du communiqué conjoint !

Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali ont appris par voie de presse les conclusions des sommets extraordinaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenus le 30 juillet 2023 à Abuja sur la situation politique au Niger.

Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali :

1.Expriment leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabè et malien au peuple frère du NIGER qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ;

2. Dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme ;

3. Refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens ;

4. Avertissent que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ;

5. Préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ;

6. Mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en AFRIQUE de l’Ouest.

Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort.

En tout état de cause, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali invitent les forces vives à se tenir prêtes et mobilisées, en vue de prêter main forte au peuple nigérien, en ces heures sombres du panafricanisme.

Que Dieu bénisse l’Afrique et Préserve les africains !

Fait à Ouagadougou et à Bamako, le 31 Juillet 2023.

 

Pour le Burkina Faso,
Le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Porte-parole du Gouvernement,

Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO
Chevalier de l’Ordre du mérite, des arts,
des lettres et de la communication

Pour le Mali,
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement,

Colonel Abdoulaye MAIGA
Chevalier de l’Ordre National

Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : l’un des cerveaux arrêté au Liban

Alors qu’Abidjan cherchait depuis plusieurs mois à obtenir son extradition, l’Italien Bartolo Bruzzaniti a été interpellé au Liban. Le fruit d’une étroite collaboration avec la police calabraise.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 31 juillet 2023 à 18:00
 
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Lors de la saisie de cocaïne à San Pedro, le 15 avril 2022. © Dgpn.ci
 
 
 

L’homme d’affaires italien Bartolo Bruzzaniti, 46 ans, l’un des cerveaux du trafic de cocaïne démantelé en Côte d’Ivoire en avril 2022, a été arrêté début juillet dans la ville côtière de Jounieh, au Liban. Selon nos informations, il s’est rendu sans aucune résistance aux policiers de la brigade financière de la région italienne de Calabre, assistés par des hommes de la sûreté libanaise dans le cadre d’une coopération internationale. Il devrait être jugé en Italie.

Branche africaine de la ‘Ndrangheta

Cela faisait plusieurs mois que la Côte d’Ivoire tentait vainement d’obtenir son extradition. Le directeur général de la police, Youssouf Kouyaté, s’était d’ailleurs rendu en Italie il y a quelques mois. Recherché par Interpol, Bartolo Bruzzaniti se sentait cerné au Liban. Il avait entamé des négociations avec des procureurs italiens qui enquêtaient sur la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, dont il dirigeait la branche africaine. Il était dans le collimateur de la justice italienne depuis plusieurs années, laquelle avait saisi ses biens en 2019, estimés à plus de 8 millions d’euros. Il figurait sur la liste des suspects dans le dossier de la « Spaghetti Connection », une opération internationale qui a permis de démanteler un réseau impliquant la mafia italienne en Côte d’Ivoire.

À LIRETrafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : les dernières avancées de l’enquête

Son nom a de nouveau été cité dans la retentissante affaire de la saisie record de deux tonnes de cocaïne en Côte d’Ivoire, à Abidjan (Koumassi) et à San Pedro, en avril 2022, et estimée à 62,6 millions d’euros. Grâce à ses réseaux libanais dans le pays, dont il était proche, l’homme d’affaires avait pu quitter le territoire ivoirien avant le coup de filet de la police. L’enquête, menée par le pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, a mis au jour un vaste réseau de trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Europe.

Libérations sous caution

Le Franco-Ivoirien Richard Ghorayeb et le Français Dominique Amatadeux influents hommes d’affaires membres de la Grande Loge de Côte d’Ivoire (GLCI), ont ainsi été écroués à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pendant plus d’un an. Tous deux ont depuis été libérés. Quant à l’Ivoiro-libanais Abbas Hamka, arrêté pour des liens supposés avec Bruzzaniti, il a lui aussi été remis en liberté provisoire après le versement d’une caution de 300 000 euros.

À LIRETrafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : les hommes d’affaires bientôt libérés ?

Hussein Taan, gérant de la chaîne de restauration abidjanaise Des gâteaux et du pain, reste pour sa part en détention malgré les demandes répétées de ses avocats. En avril 2015, il s’était associé avec un autre Italien, Giacomo Monastero, pour fonder la société Pasta e Pizza. Lequel avait revendu ses parts à Bartolo Bruzzaniti un an plus tard. C’est donc en raison de ses liens avec ce dernier qu’il avait été arrêté.

Cette affaire fait l’objet d’une étroite collaboration entre les services de la DEA américaine et les autorités ivoiriennes.