Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Togo: 17 pays d'Afrique adoptent une déclaration sur les engrais pour transformer leur agriculture

Dix-sept pays d'Afrique de l'Ouest et du Sahel ont adopté mercredi 31 mai la « Déclaration de Lomé sur les Engrais et la Santé des Sols ». Le texte a été approuvé en présence des présidents du Togo, du Niger et de Guinée-Bissau, ainsi qu'une vingtaine de ministres. Ils étaient réunis pendant deux jours à Lomé, avec les représentants de la Cédéao et de la Banque mondiale.

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La production et le commerce de l'engrais représente un enjeu majeur pour les pays d'Afrique de l'Ouest qui veulent transformer leur agriculture (illustration) AP - Chinedu Asadu

Les dirigeants ont cherché des solutions pour rendre les fertilisants plus accessibles et abordables, alors que la région - très dépendante des importations - en manque cruellement dans un contexte de crise alimentaire. Ils s'engagent donc à tripler la consommation d'engrais d'ici à 2035, pour doubler la productivité agricole.

L'engrais, « un produit stratégique sans frontières »

En Afrique de l'Ouest et au Sahel, l'engrais est désormais « un produit stratégique sans frontières », « libre de circuler sans entraves ». Les États s'engagent à « éliminer progressivement les droits de douane et taxes sur les engrais ». Une mesure qui concerne aussi « les autres matières premières fertilisantes ». Concernant les importations, les formalités douanières et administratives vont être simplifiées, ce qui permettra de diminuer les coûts.

Autres mesures immédiates annoncées : plus d'investissements dans les infrastructures portuaires, de stockages et de transport. Sur ce point, les 17 États signataires de la Déclaration de Lomé appellent à la conclusion de partenariats publics-privés avant fin 2025. L'objectif étant de dynamiser le commerce des engrais entre États de la région.

« Notre vision doit être sous régionale avant tout »

L’hôte de la rencontre, le président togolais Faure Gnassingbé a appelé à l'intégration d'une vision communautaire pour trouver les meilleures solutions. « Il nous faut trouver un juste équilibre, une bonne stratégie, mais surtout, il nous faut être organisés et coordonnées. Comme l'illustre la feuille de route présentée ce jour, notre vision doit être sous régionale avant tout »

Une feuille de route dont Alain Sy Traoré, directeur de l’agriculture et du développement rural à la Cédéao, retient les points suivants : « La première des choses, c'est la mobilisation, l'engagement politique. Les États sont prêts à s'engager pour gérer la question. Deuxièmement, renforcer les capacités institutionnelles et opérationnelles des acteurs dans la région. Troisièmement, appuyer et développer la production locale d'engrais, mais également des usines. »

Les petits exploitants agricoles

Le texte accorde en effet une large place aux petits exploitants agricoles. Plusieurs d'entre eux bénéficieront de subventions ou d'un appui budgétaire pour se procurer en urgence des engrais minéraux et organiques. Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest et du Sahel s'engagent à considérer la santé des sols comme un « pilier critique de la sécurité alimentaire ».

Ils estiment aussi qu'une fois concrétisés, tous ces engagements contribueront à créer de l'emploi. Mais en attendant, l'urgence est de répondre aux besoins pressant pour la campagne pluviale et agricole qui commence, rappelle notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé.

De son côté, la Banque mondiale a annoncé 1,5 milliard de dollars supplémentaires dans le secteur de l'agriculture d'ici à 2024. Une somme qui vient s'ajouter aux 4 milliards déjà engagés et en cours de mise en œuvre.

Élections en Mauritanie : face à Ghazouani, l’opposition se rebiffe

Après le raz-de-marée électoral du parti au pouvoir El Insaf lors du triple scrutin du 13 mai, l’opposition est, pour la première fois depuis 2019, vent debout contre le chef de l’État, et dénonce une fraude massive.

Mis à jour le 26 mai 2023 à 15:03
 
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Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s’acquittant de son devoir électoral, à Nouakchott, le 13 mai 2023. © AMI

 

Pour Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, les scrutins du 13 mai ont certes le goût de la victoire, mais aussi celui de l’inconnu. Même s’il a remporté au premier tour 80 sièges de députés sur 176 déjà attribués, ainsi que l’ensemble des 13 conseils régionaux et 165 communes sur 238, le chef de l’État fait désormais face à une opposition qui s’est totalement reconstituée autour de nouveaux leaders. Surtout, elle conteste avec force les résultats provisoires des élections qu’elle estime entachées de « fraude massive », au point d’exiger leur annulation.

« Toute une génération a été balayée »

« Toute une génération a été balayée, estime un proche du palais. Pendant quatre ans, les opposants historiques ont été reçus par le président et cela a brouillé le message vis-à-vis de leur électorat. » Ces derniers – Ahmed Ould Daddah, Mohamed Ould Maouloud et Messaoud Ould Boulkheir en tête – essuient en effet un dur revers, leurs partis ayant été battus partout. Seule l’Alliance pour la justice et la démocratie-Mouvement pour la rénovation (AJD-MR) d’Ibrahima Moctar Sarr a tiré son épingle du jeu en remportant quatre sièges de député.

 

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De g. à dr., Mohamed Ould Maouloud, Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah et Madi Ould Sidi El Mokhtar, lors du grand meeting de l'opposition, à Nouakchott, le 25 mai 2023. © DR

 

Les Mauritaniens ont préféré se tourner vers des transfuges des partis traditionnels – à l’instar de Kadiata Malick Diallo, qui a quitté l’Union des forces de progrès (UFP) –, regroupés au sein du Front républicain pour l’unité et la démocratie (Frud).

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La percée de cette coalition est l’une des grandes surprises du scrutin : elle a désormais six représentants à l’Assemblée nationale et toutes ses têtes de liste ont été élues. Elle a puisé dans l’électorat traditionnel de Biram Dah Abeid, qui a obtenu cinq députés, mais dont on annonçait qu’il en obtiendrait davantage.

Ce résultat n’est sans doute pas tant une sanction pour l’opposant, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, qu’un avertissement de la part d’électeurs très versatiles qui expriment leur désaccord. Il en va de même pour les islamistes de Tawassoul, qui demeure malgré tout la première force d’opposition avec neuf députés. Le verdict est également sans appel pour Ribat Al Watani, la formation qu’a rejointe en 2021 Mohamed Ould Abdelaziz, qui n’a rien obtenu.

Enfin, l’opposition a perdu son bastion historique, puisque Nouakchott a basculé, pour la première fois, dans le camp du pouvoir grâce à une stratégie élaborée en coulisses par Moctar Ould Diay, l’ex-ministre de l’Économie et des Finances.

Les ratés de la Ceni

Le 25 mai, pour la première fois depuis plusieurs années, l’opposition a organisé un grand meeting dans la commune d’Arafat (ancien fief de Tawassoul désormais acquis à El Insaf). Le lendemain matin, le député Biram Dah Abeid a recouvré la liberté après deux jours passés en garde à vue pour après avoir publiquement incité les Mauritaniens à prendre les armes si les résultats des élections étaient validés. Son organisation anti-esclavagiste, IRA-Mauritanie, a par ailleurs déploré l’arrestation de 19 de ses militants lors d’une manifestation post-électorale.

Tous pointent les problèmes d’organisation rencontrés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), que celle-ci a elle-même reconnus, l’incitant à enquêter sur les irrégularités présumées ayant entaché le scrutin.

Les ratés de la Ceni ont-ils eu une influence majeure sur les rapports de force ? « D’abord, ces anomalies ne sont pas imputables au gouvernement, car la Ceni est composée de toutes les parties prenantes, nous a confié Sid Ahmed Ould Mohamed, ministre de l’Habitat et porte-parole par intérim du gouvernement. Nous avons par ailleurs une analyse parfaite de la situation depuis le début du processus. Ces partis avaient déjà perdu beaucoup de sympathisants. »

En outre, les règles du jeu, comme le retour du vote à la proportionnelle au premier tour qui a finalement été très défavorable à l’opposition, avaient été définies en amont par celle-ci, en concertation avec le pouvoir.

Ghazouani veut dissiper les tensions

La désignation des membres de l’instance électorale a également été paritaire, hormis pour son président. C’est ce que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a rappelé à tous les opposants qu’il a reçus individuellement au Palais les jours qui ont suivi la publication des résultats provisoires. Il leur a également assuré ne pas s’être personnellement impliqué dans la préparation du scrutin.

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Toujours pour dissiper les tensions, le ministère de l’Intérieur, dirigé par Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, les a également réunis dans la soirée du 23 mai. « Si la majorité fait face à une crise post-électorale, rien ne laisse encore penser qu’elle se transformera en crise politique, estime l’analyste Moussa Ould Hamed. La présidentielle de 2024 arrive à grand pas et va très vite focaliser toute l’attention. »

Le second tour des législatives aura lieu le 27 mai. Il devrait déboucher sur de légers ajustements, mais pas sur un bouleversement majeur. Les dés sont en effet jetés.

Le Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno et les 600 généraux

Si l’armée tchadienne est réputée efficace, elle est surtout le principal pilier du pouvoir du président. Plongée au cœur d’un système aussi politique que militaire, où les galons n’ont souvent que peu de rapport avec les faits d’armes.

Par  - Envoyé spécial à N'Djamena
Mis à jour le 30 mai 2023 à 08:12
 
 
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Mahamat Idriss Déby Itno (centre) à N’Djamena, le 20 août 2022. © Présidence du Tchad

 

 

La matinée touche à sa fin à N’Djamena et, en plein cœur de la capitale, la température continue de grimper. Quelques chanceux parviennent encore à faire fonctionner leur climatisation mais, les coupures d’électricité s’éternisant en ce mois de mai, le Tchad suffoque plus encore que d’habitude. Quelques jours plus tôt, dans un quartier périphérique de la ville, un employé de la Société nationale d’électricité (SNE) a échappé de peu à une foule vengeresse. Les files d’attente s’allongent à l’excès devant les stations-service, obligeant les usagers à patienter quatre ou cinq heures sans assurance de repartir autrement que bredouille. L’unique raffinerie du Tchad effectuant ses opérations de maintenance, comme tous les deux ans, le carburant n’arrive plus.

Le gouvernement a délivré en urgence des autorisations exceptionnelles d’importation pour régler la crise. Mais l’initiative n’est pas suffisante. En ce mardi midi, la primature est donc plongée dans le noir. L’électricité ne circule plus et les groupes électrogènes n’ont pas pris le relais, faute de fioul. Jusque dans les bureaux du Premier ministre, Saleh Kebzabo, où la température pousse davantage au repos qu’au surmenage, on s’oriente à la lueur des téléphones portables si tant est que ceux-ci aient conservé suffisamment de batterie. À quelques encablures de là, dans le ministère flambant neuf des Affaires étrangères, la situation est la même. Les ascenseurs, à l’arrêt, ne permettent plus d’accéder aux bureaux de Mahamat Saleh Annadif, au cinquième étage.

Les généraux privés de courant

Le 3 mai, conscient de cette situation explosive, le président Mahamat Idriss Déby Itno a nommé un nouveau directeur général à la SNE. Peu connu du public, celui-ci n’a rien à voir avec le secteur de l’énergie. Cet ancien gouverneur du Logone-Oriental n’est ni technicien ni administrateur : Ramadan Erdebou est général de l’armée. Vieux compagnon de route de feu Idriss Déby Itno, il a vu grandir le fils de ce dernier, aujourd’hui à la tête de l’État. Est-il l’homme de la situation ? En tout cas, le général a pris une première mesure : le 9 mai, il a informé que la SNE ne serait plus en mesure d’assurer la desserte des bénéficiaires de la prise en charge en électricité. En d’autres termes, il met fin temporairement aux privilèges de gratuité accordés par l’État à certains de ses commis.

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Une mesure symbolique ? Parmi les bénéficiaires de la gratuité de l’énergie figurent en effet les généraux de l’armée. « C’est passé relativement inaperçu, mais c’est un risque majeur. Lorsqu’on touche aux privilèges des généraux, on ne sait jamais jusqu’où cela peut aller », glisse un cadre – civil – de l’administration. « Le président a grandi avec les hauts gradés. Il sait que cette mesure, même temporaire, est risquée. Mais peut-être qu’il faut le voir comme le début d’une volonté de réformer l’armée par petites touches », ose un conseiller de Mahamat Idriss Déby Itno. En privé, le chef de l’État a d’ailleurs confié que l’un des défis de son éventuel premier mandat – s’il venait à se présenter à la présidentielle puis à la remporter – serait cette réforme du secteur militaire.

En mars dernier, il a déjà fait adopter une ordonnance sur le statut général des militaires, dont l’objectif à terme est de revoir les règles de progression dans la hiérarchie et le système de retraite, en particulier des hauts gradés. « Aujourd’hui, aucun général tchadien ou presque ne part à la retraite car cela ne lui permettrait pas de maintenir son train de vie. Résultat : les effectifs des hauts gradés ne cessent d’augmenter », explique un familier du sérail. Le chantier est de taille : si certains officiels, eux-mêmes militaires, avancent un chiffre d’environ 400, l’armée compterait en réalité environ 600 généraux. Soit, en cumulé, autant que la France et les États-Unis en 2022. Le résultat de décisions bien plus politiques que militaires.

Des étoiles et des allégeances

Retour début décembre 2022. Le gouvernement de Saleh Kebzabo n’est installé que depuis un peu plus de deux mois, et le pays tente encore de panser les plaies de la journée meurtrière du 20 octobre, lors de laquelle la répression de manifestations avait fait, selon la Ligue tchadienne des droits de l’homme, 218 morts (73, selon le gouvernement). La deuxième phase de la transition commence mal et Mahamat Idriss Déby Itno est fragilisé. Le président n’a encore rien dévoilé de ses ambitions pour l’avenir. Il n’a ni confirmé ni infirmé vouloir se porter candidat à la future élection présidentielle prévue en 2024. Mais le dialogue national inclusif lui en ayant laissé la possibilité, plusieurs de ses conseillers y travaillent déjà.

UN PÈRE, UN FILS ET UN NEVEU PEUVENT ÊTRE TOUS LES TROIS GÉNÉRAUX

S’il devait concourir, porterait-il l’étiquette du Mouvement patriotique du salut (MPS, l’ancien parti au pouvoir) ? Ou créerait-il une nouvelle formation, comme le lui suggèrent ses plus proches ? Mahamat Idriss Déby Itno sait qu’il n’est pas encore urgent de trancher et surtout de se dévoiler. Mais l’heure n’en est pas moins à consolider le principal pilier de sa puissance : l’armée. En ce mois de décembre, il décide alors de recourir à l’une des armes favorites de son défunt père : la nomination. En deux décrets, lesquels ne sont malheureusement pas consultables en ligne sur le site de la présidence, il créé 78 nouveaux généraux. « Du jamais-vu, assure un ancien ministre. Il est dans une stratégie qui consiste à tendre la main à son clan. »

« Il fait passer l’idée qu’il veut réformer l’armée. Mais en même temps, pour consolider son pouvoir, il utilise la nomination des élites du Nord – en grande majorité des Zaghawas, accompagnés de quelques Goranes et Arabes – dans la hiérarchie militaire », concède une source sécuritaire à N’Djamena. « Dans certaines zones du pays, un père, un fils et un neveu peuvent être tous les trois généraux », ajoute un autre membre de la grande muette. Un proche de la présidence abonde encore dans ce sens : « La nomination des généraux a toujours été un moyen de renforcer les allégeances, en particulier chez les Zaghawas. Idriss Déby Itno [lui-même zaghawa] s’en est souvent servi, en particulier quand les frères Erdimi sont entrés en rébellion. Son fils [qui est aussi gorane par sa mère] fait la même chose, à plus grande échelle. »

Une armée en or massif

« Son père a eu des décennies pour asseoir un pouvoir qu’il avait lui-même conquis. Lui n’a qu’un an ou deux et il n’a pas la même légitimité, poursuit notre source qui a comme toutes les autres souhaité rester anonyme. La plupart n’ont pas de véritable poste. Ils n’ont pas d’unité à commander. Leur grade n’est qu’un titre et une façon de les attacher au pouvoir. » Un « titre » qui s’accompagne tout de même de beaucoup d’avantages. Gratuité des soins de santé, de l’accès à l’électricité, à l’eau ou au carburant, mise à disposition d’un véhicule de fonction, entretien d’une équipe d’une dizaine de gardes… Sans compter un salaire mensuel d’environ deux millions de francs CFA (soit 3 053 euros).

« Ces avantages ne sont pas exorbitants. Mais multipliés par 600, cela impacte le budget de l’État », déplore une source diplomatique. Outre les privilèges en nature, les salaires des généraux coûteraient à l’État une dizaine de milliards de francs CFA au bas mot, auquel il faut ajouter le manque à gagner dû aux avantages sociaux de ces bénéficiaires. Plusieurs partenaires internationaux n’ont d’ailleurs pas manqué de pointer ces chiffres et d’alerter, diplomatiquement, les autorités de la transition. En vain, semble-t-il, en partie en raison d’un contexte sécuritaire régional difficile. Le budget du ministère des Armées a donc encore augmenté de 245 % entre 2022 et 2023, tandis que celui de l’Éducation civique diminuait de 18 %.

À LIRECrise au Soudan : comment Mahamat Idriss Déby Itno mobilise ses réseaux

« Et puis il y a la possibilité pour chacun de placer des proches dans l’administration, déplore encore un haut fonctionnaire. Il leur suffit d’appeler un directeur pour glisser le nom d’un cousin, d’un neveu ou d’un fils. » D’où un énième effet pervers, poursuit notre source : « On se retrouve avec une administration où l’attribution des postes n’a rien à voir avec les compétences ou le mérite. » « Si ce système fonctionnait pour l’ensemble des élites tchadiennes, ce serait finalement un moindre mal, confie un ancien ministre originaire du sud du pays. Mais cela concerne en réalité les Zaghawas dans presque trois quarts des cas. Et le reste revient aux Goranes et aux Arabes, qui sont associés au pouvoir. Le déséquilibre régional ne fait que s’accentuer. »

Promesses et coudées franches

Confortablement installé dans le salon de sa résidence située en périphérie de N’Djamena, un homme attend d’accéder au statut de général. Rallié à Idriss Déby Itno lors de la campagne pour la présidentielle 2021, Baba Laddé assure que le défunt président lui avait promis une telle nomination en échange de son ralliement. Originaire de Bongor, l’ancien rebelle devait alors apporter avec lui le soutien des communautés peules de sa région natale. Après le décès du maréchal, il a bel et bien été nommé à la tête des renseignements généraux puis pressenti à la tête de l’Agence nationale de sécurité, en remplacement d’Ahmed Kogri, avant d’être écarté de la course. Mais les étoiles de généraux ne sont pas venues. « Je ne viens sans doute pas de la bonne région », confie-t-il, déçu et sans emploi.

« Le président n’a pas le choix. Il doit consolider sa base et donner des gages à l’appareil zaghawa », assure un ex-ministre d’État. Dans ce contexte, une réforme de l’armée est-elle possible ? Et, si tant est qu’il le souhaite réellement (ce dont ses opposants doutent), Mahamat Idriss Déby Itno aura-t-il les coudées franches pour la mener ? Idriss Déby Itno a plusieurs fois annoncé sa volonté de moderniser l’appareil militaire et de le rendre plus républicain. Mais toutes ses tentatives – sincères ou non – ont échoué. « Dès les années 1990, tout le monde était d’accord sur le constat qu’il fallait une réforme, se souvient l’ancien ministre précédemment cité. Mais, dès qu’Idriss Déby Itno a voulu la mettre en place, certains Zaghawas sont retournés à la rébellion. Cela a tué le projet dans l’œuf. »

LA RÉFORME DE L’ARMÉE DOIT PRENDRE AU MINIMUM CINQ OU SIX ANS

« L’armée a été construite sur les intégrations successives des rébellions pour récompenser les ralliés et assurer la stabilité, décrypte un chercheur spécialiste de la question. Or la plupart des rébellions des dernières décennies venaient du nord. Il y a tout un modèle à réinventer pour rendre l’armée plus inclusive. » « Le fils n’est pas obligé de faire comme le père. Selon l’adage, il est même obligé de faire mieux, glisse un conseiller présidentiel. Les changements sur la retraite des militaires sont un premier pas. C’est un travail qui devrait prendre au minimum cinq ou six ans ». « Six ans », soit l’exacte durée d’un mandat présidentiel selon l’actuelle Constitution. Si Mahamat Idriss Déby Itno n’est pas encore candidat, il tient déjà une promesse de campagne.

Burkina Faso : La SONATUR reporte l’opération de commercialisation des parcelles sur le site de Ziniaré

Accueil > Actualités > Société • Lefaso.net • jeudi 25 mai 2023 à 22h44min 
 
Burkina Faso : La SONATUR reporte l’opération de commercialisation des parcelles sur le site de Ziniaré

 

La cérémonie qui devrait annoncer le lancement de la commercialisation des parcelles du site de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) de Ziniaré a laissé place à un report. La cérémonie de lancement de cette campagne de commercialisation de ces parcelles en cours de viabilisation a tout de même eu lieu ce jeudi 25 mai 2023 à Ziniaré, en présence du ministre de l’urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat Mikaïlou Sidibé, des autorités régionales et communales.

Le gouvernement de la Transition, à travers la politique nationale de l’habitat et du développement urbain, entend traiter avec plus d’efficacité et de responsabilité, la question de la gestion foncière, d’aménagement urbain et de logement au Burkina Faso. C’est pourquoi la SONATUR, en tant que branche technique du département en charge de l’urbanisme, s’active désormais à mettre à la disposition des populations des espaces urbains aménagés comme le site de Ziniaré, pour la réalisation de leurs projets immobiliers.

 



Le présidium lors de la cérémonie de lancement

La vente officielle des parcelles sur le site de Ziniaré a été reportée à la dernière minute. En effet, face au fort engouement suscité par l’annonce de la commercialisation des parcelles sur son site de Ziniaré et partant des risques potentiels de débordements que cela pourrait engendrer, la Société d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) annonce que l’opération de commercialisation desdites parcelles prévue du 25 au 27 mai 2023 est reportée à une date ultérieure. Elle rassure qu’une procédure de vente mieux adaptée au contexte sécuritaire et prenant en compte les différentes préoccupations relevées sera présentée dans les prochains jours.

Pour Mikaïlou Sidibé, ministre en charge de l’urbanisme, l’objectif de cette opération est de mettre à la disposition de la population burkinabè des parcelles aménagées, viabilisées pour leur permettre de vivre dans un cadre décent, sécurisé et à l’abri de toute spéculation foncière. « Cela rentre en droite ligne de notre politique au niveau du ministère et plus largement au niveau du gouvernement de mettre à la disposition des populations burkinabè des parcelles aménagées, un cadre de vie agréable, entièrement viabilisé mais aussi accroître l’offre en matière de logement.



Mikaïlou Sidibé, le ministre en charge de l’urbanisme en a profité pour inviter les populations
à toujours prendre des dispositions pour s’informer préalablement à l’acquisition d’une quelconque parcelle
afin d’éviter d’investir dans des zones qui pourraient leur porter préjudice

La prolifération des zones communément appelées « zones non loties » constitue un véritable défi à notre niveau. Cela nous interpelle à augmenter l’offre en matière de parcelles mais aussi en matière de logements au profit de la population » a indiqué le ministre en charge de l’urbanisme.

 

Les participants à cette cérémonie

« Ce site représente pour le peuple burkinabè, une véritable opportunité pour ceux qui vont être bénéficiaires des différentes parcelles d’avoir un « chez soi ». Nous avons initialement prévu de coupler la cérémonie de lancement à la vente mais pour des raisons d’engouement suscité autour de l’opération et susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public et au regard du contexte que nous vivons aujourd’hui, nous avons décidé de différer légèrement afin de nous donner du temps pour nous organiser mieux, pour trouver des mécanismes adaptés, adéquats pour pouvoir vendre dans la transparence totale afin de permettre à tout citoyen d’avoir l’égalité de chance », explique Mikaïlou Sidibé.

Tout en réaffirmant son engagement à accompagner la SONATUR, le ministre de l’urbanisme Mikaïlou Sidibé invite les populations à toujours prendre des dispositions pour s’informer préalablement à l’acquisition d’une quelconque parcelle afin d’éviter d’investir dans des zones qui pourraient leur porter préjudice.

 

 

Remise symbolique de dons aux personnes déplacées internes

Boureima Ouattara, directeur général de la SONATUR a tenu à présenter ses excuses et celles de l’ensemble de son équipe aux potentiels clients pour ces désagréments. Il rassure que les coûts restent les mêmes malgré ces changements. Les prix varient en fonction du type d’usage et de l’emplacement de la parcelle. Il a aussi profité de l’occasion pour remercier le premier responsable du département en charge de l’urbanisme, les autorités régionales, les autorités communales, les autorités coutumières et religieuses pour leurs différents accompagnements et leur engagement pour que ce projet voit le jour.

L’occasion a donc été mise à profit pour une remise de vivres et de savons aux personnes déplacées internes vivant à Ziniaré. En effet, la SONATUR a mis à la disposition des PDI, des vivres composés de 200 sacs de riz de 25 kg, 200 sacs de farine de 20 kg et 100 cartons de savon, d’un montant total de 5 millions de FCFA. La SONATUR a également remis un chèque de 10 millions de FCFA au ministre de l’urbanisme pour le Fonds de soutien patriotique et un autre chèque de 4 millions de FCFA au district sanitaire de Ziniaré pour la prise en charge sanitaire des PDI.

 

 

Boureima Ouattara, directeur général de la SONATUR rassure les clients potentiels
qu’une procédure de vente mieux adaptée au contexte sécuritaire
et prenant en compte les différentes préoccupations relevées suite à l’annonce
sera présentée dans les jours à venir

« Cette action de solidarité s’inscrit dans le cadre de la responsabilité sociale de notre société dont la politique sociale est essentiellement axée sur l’utilisation durable des ressources, le soutien au secteur de la santé, le soutien aux collectivités territoriales et la protection de l’environnement. Ce soutien intervient naturellement à un moment où notre pays a besoin de la contribution de tous ses fils et filles au renforcement de la cohésion sociale pour une victoire éclatante sur le terrorisme qui nous endeuille depuis tant d’années », confie Boureima Ouattara, DG de la SONATUR.

Les bénéficiaires de ces dons par la voix de leur représentante Pauline Ouédraogo, ont remercié la SONATUR pour ce geste de solidarité à leur égard. Ils ont également remercié les autorités communales et régionales pour leur prise en charge depuis leur arrivée à Ziniaré. Les PDI ont également traduit leur gratitude et reconnaissance au gouvernement et aux FDS et VDP pour les efforts de reconquête du territoire national afin qu’ils puissent retourner dans leurs localités respectives.

 



La SONATUR offre un chèque de 10 millions de FCFA pour l’effort de paix

En rappel, le site de Ziniaré est situé du côté gauche le long de la route nationale N°3 en provenance de Ouagadougou, après la cité des forces vives. Il s’étend sur une superficie de 60 hectares, 444 parcelles dont 403 à usage d’habitation et 41 réservées aux activités commerciales y ont été dégagées. Tout citoyen burkinabè peut bénéficier de ces parcelles, tout en respectant les procédures d’attribution et les conditions de la SONATUR.

Les informations relatives à cette vente de parcelles sont disponibles au siège de la SONATUR à Ouagadougou, à la direction régionale de l’Ouest à Bobo Dioulasso, au conseil régional de Ziniaré ou aux contacts suivants : 25-30-17-73/ 79-41-01-00/ 70-20-00-62/ 77-00-13-49, etc.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Bobo-Dioulasso : Licenciés depuis 2005, des ex-travailleurs de la Sap Olympic exigent toujours leurs « droits légaux »

Accueil > Actualités > Société • Lefaso.net • lundi 22 mai 2023 à 22h46min 
 
Bobo-Dioulasso : Licenciés depuis 2005, des ex-travailleurs de la Sap Olympic exigent toujours leurs « droits légaux »

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Des ex-travailleurs de la Société africaine de pneumatique (Sap Olympic) crient au secours. En effet, une centaine de personnes ont été licenciées de « manière abusive » en 2005, sans aucune mesure d’accompagnement. Après avoir saisi la justice, ils ont remporté le procès plusieurs fois. Mais depuis lors, c’est la croix et la bannière pour faire exécuter cette décision de justice qui leur est favorable. C’est pourquoi, ils demandent une fois de plus aux autorités de s’impliquer, afin que justice leur soit rendue.

Réunis ce matin-là devant la maison des jeunes, juste à côté de l’hôtel de ville de Bobo-Dioulasso, ces désormais ex-travailleurs de la Société africaine de pneumatique (Sap Olympic) réclament toujours leurs droits légaux, depuis leur licenciement en 2005 jusqu’à aujourd’hui. Jean Marie Sanou est leur porte-parole. Vêtu de la manière la plus simple possible avec une chemise manches longues et d’un pantalon de couleur jaune moutarde, Jean Marie Sanou ne cache plus son désespoir, sa tristesse et ses frustrations face à cette « injustice » qu’il dit vivre avec ses camarades, depuis près de 18 ans. Après avoir travaillé pendant plusieurs années pour la Sap Olympic, lui, comme ses autres camarades de lutte demandent de la reconnaissance de la part de leur ex-employeur.

C’est avec un visage qui a perdu toutes ses couleurs que cet ex-employé de la Sap Olympic raconte ses mésaventures. Déjà, ses yeux s’emplissent de larmes lorsqu’il commence son récit. A l’en croire, la Sap Olympic, depuis sa création, a procédé à plusieurs licenciements abusifs. Ainsi en 2005, environ la centaine de personne s’ajoutaient aux licenciements et compressions effectués par le passé. « Aucun de ces licenciements n’a bénéficié de mesures d’accompagnement. En ce qui concerne notre cas, cette situation a provoqué de multiples divorces au sein du groupe et beaucoup d’enfants non scolarisés », a-t-il déploré.

 

Jean Marie Sanou expliquant les conditions difficiles
dans lesquelles ils vivent, lui et ses camarades de lutte

Aujourd’hui, ces ex-employés de la Sap souhaitent que justice leur soit rendue convenablement et que l’article 78 du Code de procédure civile soit également appliqué afin qu’ils entrent dans leurs droits. Ils implorent le gouvernement, à travers le ministère de la Fonction publique, de se pencher sur la situation afin de trouver une issue favorable à cette situation qui, disent-ils, les torture depuis des années déjà. « Nous sommes des hommes mariés, des pères de famille. Aujourd’hui d’autres sont admis à la retraite et nous avons perdu dix de nos camarades. Si nous avons raison, pourquoi ils refusent de nous donner nos droits ? Nous sommes tous des Burkinabè et nous avons toutes les preuves », a-t-il lancé avec un visage attristé.

Le déroulement de l’histoire

L’histoire remonte en août 2005, où ces employés disent avoir été « licenciés abusivement » par leur employeur. Ils disent avoir donc déposé, à l’époque, une plainte à l’inspection du travail de Bobo-Dioulasso, qui n’a pas connu un aboutissement favorable. « Le directeur régional de l’emploi qui, à l’époque, cherchait à réconcilier notre employeur et nous-mêmes déclara n’avoir pas été respecté par l’employeur qui se devait de le tenir, lui, informé de ce licenciement. C’est alors que l’employeur demanda à l’inspecteur du travail chargé de la réconciliation d’envoyer notre dossier à la justice », a-t-il relaté. C’est ainsi que le dossier a été déposé au tribunal du travail de Bobo-Dioulasso en novembre 2007.

Après deux reports du jugement, le 17 septembre 2009, le président chargé de juger l’affaire a établi que les employés avaient raison. C’était la première instance et ce même jour, la société a fait appel à la Cour d’Appel. Il y eut au moins six renvois avant que le dossier ne soit jugé. « Après délibération 36 personnes ont été déboutées et n’ont donc absolument rien reçu comme dédommagement. Quant aux autres personnes, on leur a alloué des sommes dérisoires, très mal calculées et ne tenant pas compte de la loi. Nos deux avocats étaient conscients de cette situation. Le président chargé de délibérer à la Cour d’Appel, après lecture du délibéré, a fait savoir que si nous n’étions pas satisfaits de la délibération, que nous disposions de deux mois et quinze jours pour faire appel en cassation à Ouagadougou », a-t-il expliqué. Etant donné qu’ils ne résidaient pas à Ouagadougou, ils avaient 15 jours supplémentaires.

Licenciés depuis 2005, des ex-travailleurs de la Sap Olympic
exigent toujours leurs « droits légaux »

« Nous avions été déçus. Nous avons toutes les preuves que les 36 personnes qui été déboutées ont travaillé à la Sap. Nous avons les contrats de travail et leurs bulletins. C’est pourquoi nous avions fait appel à la cassation et nos deux avocats nous ont abandonné. Nous avons donc fait appel à un autre avocat à Ouagadougou. Cela faisait deux mois et cinq jours qu’il nous avait été notifié que nous pouvions faire appel. Le jugement a été programmé pour le 20 octobre 2016. A ce jugement, la présidente du tribunal a évoqué un dépassement du délai qui, selon elle, est de deux mois. Alors que nous étions dans le délai pour faire appel nous disposions de deux mois et quinze jours parce que nous ne sommes pas à Ouagadougou », s’est offusqué Jean Marie Sanou.

Cette affirmation a été réfutée par les plaignants et leur avocat en faisant valoir l’article 78 du Code de procédure civile relatif aux délais. Le dossier a donc été maintenu et programmé pour être délibéré le 23 novembre 2016. « Le président de séance a, à notre très grande surprise, déclaré que notre dossier (Dossier Sanou Jean-Marie et 100 autres contre la SAP) est irrecevable pour non-respect de l’article 78 du Code de procédure civile alors qu’à notre avis cet article accorde 15 jours au-delà des deux mois parce que nous résidons à Bobo-Dioulasso et que la juridiction se trouve à Ouagadougou. Nous sommes donc bel et bien dans les délais », a-t-il persisté.

Le désespoir des ex-travailleurs de la Sap Olympic

Face à cette situation, le désespoir s’est installé peu à peu. Mais très vite, ces ex-employés de la Sap ont décidé de prendre leur destin en main afin d’avoir gain de cause. Et c’est ainsi qu’ils ont décidé de saisir le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) à l’époque, après avoir écrit également au ministre en charge de la fonction publique et au ministère de la Réconciliation sous le président Roch Kaboré.

« Après donc la cassation, nous avons saisi le HCRUN qui s’est déplacé venir à Bobo-Dioulasso nous rencontrer et nous avons livré toutes les preuves. Le HCRUN a également rencontré la direction de la Sap Olympic. C’est à la suite de cette rencontre que le HCRUN nous a fait savoir que la Sap a reconnu qu’elle avait tort et que tout était rentré dans l’ordre. Depuis lors, nous n’avons plus eu de suite », a laissé entendre Jean Marie Sanou.

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Jean Marie Sanou invite les autorités du pays à se pencher
sur la situation pour une issue favorable

Aujourd’hui le HCRUN n’existe plus et avec le coup d’Etat qui a renversé le régime de Roch Kaboré, ils ne savent plus à quel saint se vouer car, disent-ils, ne pas savoir où se trouve leur dossier actuellement. Mais ils ne comptent pas baisser les bras de sitôt. Jean Marie Sanou et ses camarades affirment avoir adressé un nouveau courrier au ministre en charge de la fonction publique pour lui demander son aide. « Pour l’instant nous n’avons pas reçu de retour », a-t-il dit.

Quant à la question de savoir s’ils ont été approchés par la direction de la Sap, Jean Marie Sanou répond : « Nous sommes devenus aujourd’hui des ennemis de la Sap. Nous n’avons plus accès à la Sap donc nous n’avons plus de dialogue. Nous souffrons beaucoup ; nous réclamons nos droits de 2005 jusqu’à nos jours », a-t-il clamé.

Romuald Dofini
Lefaso.net