Témoignages

 

Au Sénégal, le long chemin d’Abdourahmane Diouf vers la présidentielle

Il n’y a pas que des poids lourds de l’opposition qui, tels Ousmane Sonko ou Khalifa Sall, se lancent dans la course. C’est aussi le cas d’Abdourahmane Diouf, qui a cheminé au côté d’Idrissa Seck pendant huit ans. Rencontre avec un candidat qui veut croire en sa bonne étoile.

Mis à jour le 4 avril 2023 à 10:40
 
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Abdourahmane Diouf, juriste, homme politique, président du parti Awalé et candidat à l’élection présidentielle, ici à Paris, le 17 mars 2023. © Vincent Fournier pour JA

 

 

« Non, je ne suis pas un candidat de plus », affirme d’emblée Abdourahmane Diouf, alors que nous le recevons chez Jeune Afrique. Pourtant, à moins d’un an de la présidentielle de février 2024, les candidatures ne cessent de se multiplier au sein d’une opposition où l’on dit vouloir faire barrage à un éventuel troisième mandat de Macky Sall

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De passage à Paris le 17 mars, « première étape importante » d’une plus grande tournée qui doit également le conduire dans les différentes régions du Sénégal, celui qui a fait état de ses intentions présidentielles en octobre dernier a tenu à justifier son ambition. « Je porte un projet politique qui suscite beaucoup d’espoir, affirme-t-il. Nous avons un programme qui vise à “sénégaliser” le Sénégal. »

« Tout revoir »

« Nous avons été formatés pour penser d’une façon qui reprenait les grandes valeurs démocratiques de la France, or elles ne correspondent pas à nos réalités, poursuit l’ancien porte-parole d’Idrissa Seck. La République du Sénégal n’est qu’une continuité de l’ancienne colonie. Il faut tout revoir. » Abdourahmane Diouf se dit également partisan d’un patriotisme économique qu’il compte promouvoir s’il réussit à être élu.

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« Notre pays n’a pas la main sur son économie. Elle est extrêmement extravertie, ses taux de croissance ont atteint un pic, mais les dividendes sont redistribués à l’étranger parce que les Sénégalais ne contrôlent aucun pan de leur économie », explique-t-il, ajoutant qu’il compte accorder une attention particulière à ses concitoyens arabophones.  

« Les intellectuels arabophones sont nombreux au Sénégal. Ils sont bien formés, mais sont dirigés par une élite francophone qui ne représente pas plus de 20 % de la population. Le système éducatif qui a hiérarchisé les langues fait qu’on ne requiert pas leur point de vue. Il faut que cesse cette hégémonie francophone. » 

Poids relatif

Voilà déclinés à grands traits les principaux axes du programme du natif de Rufisque, grande ville de la banlieue proche de Dakar. Mais très longue est la route qui pourrait le mener jusqu’au fauteuil présidentiel. Parce que, incontestablement, par rapport à un Ousmane Sonko ou à un Khalifa Sall, leaders de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW), l’homme de 53 ans n’a que peu de poids politique.

Docteur en droit international économique, Abdourahmane Diouf a certes une expertise reconnue : il a travaillé une vingtaine d’années à Genève et quelques années à Bruxelles pour l’Union européenne, et il est désormais à la tête d’un cabinet de conseil spécialisé dans le commerce international. Des gouvernements africains ont même fait appel à lui. Mais cela ne suffit pas pour s’imposer en politique.

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Il faut remonter à 2011 pour le voir faire ses premiers pas dans l’arène. Cette année-là, Abdourahmane Diouf décide d’accompagner Idrissa Seck – rencontré cinq ans plus tôt à Paris par l’entremise d’amis communs. D’abord porte-parole de l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de 2012, il intègre les instances dirigeantes de son parti, Rewmi. « Avant de rejoindre Idrissa Seck, je donnais déjà mon avis sur les questions politiques. Mais j’ai compris que la plupart des propositions que je faisais n’avaient pas beaucoup de chances d’être appliquées », avoue-t-il. En 2012, il se voit confier la direction de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) quand Idrissa Seck rejoint la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY).

Polémiques

En mars 2013, en pleine célébration de la Journée internationale de l’eau, Abdourahmane Diouf confesse que celle consommée dans certaines communes de la banlieue dakaroise sont « d’une potabilité douteuse ». Il est limogé un mois plus tard dans un contexte de tensions entre l’ancien maire de Thiès et le chef de l’État. Nouvelle polémique au lendemain de la présidentielle de 2019 : sur un plateau de télévision, il concède cette fois que Macky Sall est victorieux contre l’avis de sa formation politique, qu’il quitte en avril de la même année.  

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Après un retrait temporaire de la vie politique, période pendant laquelle il assure les fonctions de directeur exécutif du Club des investisseurs du Sénégal, il renoue avec la politique en lançant en octobre 2021 le parti Awalé. Avec cette formation, il constitue avec Thierno Bocoum, président du mouvement Agir et ancien camarade de Rewmi, et avec l’ancien ministre de l’Énergie, Thierno Alassane Sall, la coalition Alternative pour une assemblée de rupture (AAR Sénégal) dans la perspective des élections législatives de juillet 2022. Le bilan est très mitigé et l’aventure, de courte durée.

« Nous avions créé AAR Sénégal pour casser la bipolarisation du débat politique dominé par YAW, coalition incarnée par Ousmane Sonko, et par BBY, de la majorité présidentielle. Mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes », regrette Abdourahmane Diouf.

Le test des parrainages

Le regroupement n’obtient qu’un seul siège de député à l’Assemblée nationale et recueille à peine plus de 52 000 voix. C’est peu ou prou le nombre de signatures requis pour passer l’étape des parrainages, condition sine qua non pour faire valider un dossier de candidature à la magistrature suprême.

En 2019, 22 des 27 candidats déclarés à la présidentielle avaient été recalés, en grande partie pour défaut de parrainages. Seul et sans soutien majeur, Abdourahmane Diouf parviendra-t-il à survivre à l’épreuve du tamis ? « Nous n’avons pas d’inquiétudes. J’ai été au cœur des campagnes d’Idrissa Seck lors des présidentielles de 2012 et 2019. Nous franchirons l’étape des parrainages », affirme-t-il en concluant, plein d’optimisme : « Le 25 février 2024, je serai en tête des suffrages exprimés. »

Bonjour à tous 

Un petit mot pour vous donner des nouvelles de nos amis Burkinabés.

Comme vous le savez certainement les terroristes attaquent de plus en plus le Burkina. Début mars sœur Suzanne a elle-même été dans la tourmente. Trois terroristes sont arrivés dans le village armés jusqu’aux dents. Les balles ont sifflé autour de sa maison. Les villageois ont fui et d’autres, dont Suzanne se sont réfugiés à la paroisse. 

Ils étaient tous terrorisés et ne pouvez plu retourner chez eux. Les militaires sont venus et bien vite repartis. Les gens ne savaient pas si la ville était aux mains des terroristes où des militaires. Personne ne devait sortir. Enfin c’était l’horreur.

Les terroristes ont pillé les maisons les greniers et le bétail.

J’ai eu Suzanne par message, elle me confirme que le calme est revenu à BAM mais elle est traumatisée

Malheureusement les attaques comme celle-ci sont courantes dans le pays.
 
J’ai appelé à Ouagadougou mon amie Jeanne (c’est elle qui m'a hébergée quand j’avais la chance de partir au Burkina) 

Chez eux c’est calme mais la vie est de plus en plus chère.

C’est vrai que je ne vais plus au Burkina pour les raisons que vous connaissez mais nous aidons toujours nos amis. 

Les personnes qui gèrent sur place sont de toutes confiances elles étaient déjà avec moi pendant mes voyages et me guidaient dans mes décisions 

Je vous remercie pour les dons de cette année. Nous avons pu faire des heureux.

Je n’ai pas pu envoyer autant que d’habitude. Surtout pour Suzanne qui aide les réfugiés et les besoins sont de plus en plus importants, Logements, nourriture, vêtements, soins de santé, scolarité et leurs trouver un travail etc...

Jacqueline.

Reem Al Hashimy : « Personne ne comprend mieux l’Afrique que les Africains »

À la tête d’Expo City Dubai, le site qui abritera la COP28 en décembre prochain, la ministre d’État émiratie de la Coopération internationale est déterminée à développer les échanges entre les Émirats arabes unis et le continent.

Mis à jour le 31 mars 2023 à 09:29

 
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Reem Al Hashimy, ministre émiratie de la Coopération internationale et présidente de l’Autorité d’Expo City Dubai. © Waleed Zein / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

 

 

En décembre prochain se tiendra à Dubaï la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, la COP28. Présidée par Sultan Al Jaber, ministre émirati de l’Industrie, cette grand-messe, qui dressera le bilan de la mise en œuvre de l’accord de Paris, se tiendra à Expo City Dubai. Ce site, où s’est déroulée l’Exposition universelle 2020, a été depuis reconverti, dans un esprit de développement durable, en ville verte. Avec à sa tête la très « ecolo-friendly » ministre émiratie chargée de la Coopération internationale, Reem Al Hashimy.

À 46 ans, cette diplômée de Harvard, qui a désormais aussi le titre de PDG de l’Autorité de l’Expo City Dubai, est convaincue que les Émirats arabes unis ont beaucoup à offrir au monde en général et à l’Afrique en particulier, notamment sur la question de savoir comment relever le défi climatique tout en créant de la prospérité. Rencontre avec une femme politique déterminée, qui ne lésine pas sur les moyens pour atteindre ses objectifs.

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Jeune Afrique : La COP28, prévue aux Émirats du 30 novembre au 12 décembre 2023, se tiendra sur le site d’Expo City Dubai. Pourquoi ce choix ?

Reem Al Hashimy : Le message principal de cette COP28 est l’émergence d’une conscience verte et climatique. Or c’est précisément avec cette approche que nous avons conçu la ville d’Expo City Dubai. Cela fait donc sens qu’elle abrite la COP28.

Par ailleurs, il y a l’aspect logistique, qui est beaucoup plus facile à gérer ici puisqu’il n’y a rien à construire pour accueillir l’événement. Tout est déjà là : les pavillons et les lieux des négociations, et le site est desservi par le métro.

Cette COP se tiendra sur le site de l’Exposition universelle 2020, dont vous étiez la directrice générale. Que vous a appris l’organisation de cet événement dans une période rendue difficile par le Covid ?

Je suis incroyablement fière de ce que nous avons pu réaliser ensemble en tant qu’équipe de l’Expo, mais aussi en tant que pays organisateur. Nous avons réuni 192 nations sur une seule plateforme à un moment critique de la pandémie.

Et nous avons pu attirer 24,1 millions de visiteurs sur notre site, en plus des 16 000 délégués gouvernementaux de 192 États qui sont venus pour représenter leur pays, mais aussi pour apprendre les uns des autres et collaborer les uns avec les autres. Nous avions également une plateforme numérique qui a permis à 250 millions de personnes de visiter l’Expo de manière virtuelle. C’était une première pour une Expo universelle, et cela a joué un rôle important, à une période où tout le monde ne pouvait pas voyager. Et cela a été une réussite.

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Durant cette exposition, vous avez particulièrement mis en avant les pays africains et le nécessaire renforcement de la coopération entre les différents pays. Quel message vouliez-vous faire passer ?

Toutes les nations, y compris les nations africaines, avaient leur propre pavillon sur le site de l’Expo 2020. C’est quelque chose dont nous sommes très fiers, car généralement, lors des expositions universelles, beaucoup de pays, faute de moyens, ne disposent pas d’un pavillon indépendant pour montrer au monde leurs propres Histoire et contenus.

Mais à notre Expo, nous avons pu le faire. C’était important car il s’agissait de faire pièce aux stéréotypes sur les Émirats comme sur les autres pays. Les visiteurs ont pu explorer, apprendre, comprendre, et se connecter sur le plan intellectuel, mais aussi sur le plan émotionnel, avec ce qu’ils voyaient et j’en suis très fière. Tous les pavillons étaient magnifiques. Je les ai tous aimés. J’ai l’impression qu’ils faisaient tous en quelque sorte partie de moi parce que je les ai vus grandir petit à petit, mois après mois, tout au long de la préparation de l’Expo.

La plus grande partie du site où s’est tenue Expo 2020 Dubai a été transformée pour abriter Expo City Dubai, inaugurée en octobre dernier et dont vous êtes aujourd’hui la directrice. Quelle est la vocation de ce nouvel espace, gigantesque ?

80 % de ce que nous avons construit est resté. Nous n’avons pas changé le site. Simplement, nous sommes passés d’un événement à une ville. Une ville à la fois verte, construite selon les standards de durabilité les plus élevés, et high-tech parce qu’elle a été conçue en pensant à l’avenir. Expo City Dubai, qui est très bien desservie puisqu’elle dispose d’un métro qui conduit vers le centre de Dubaï, a pour but d’attirer les entreprises  tournées vers l’avenir en termes de technologie et de durabilité.

Par ailleurs, les 45 000 m2 du site, qui a été le théâtre durant l’Expo 2020 de nombreux divertissements et shows, continuent d’être actifs comme lieu de spectacles. Et pourront abriter de grands événements internationaux, tels que la COP28, qui aura lieu fin novembre.

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Quel type de visiteurs ciblez-vous en priorité ? Les touristes ? Le monde des affaires ?

Nous ciblons globalement le monde des affaires, et le monde politique pour les conférences, etc. Mais nous avons au sein d’Expo City certains spots qui sont très attrayants pour les touristes, et que nous maintenons.

Mais au-delà de la notion de cible, ce qui compte à nos yeux, c’est qu’Expo City Dubai soit une ville centrée sur l’humain, avec une approche totalement inclusive. Il ne s’agit pas d’en faire un endroit froid, uniquement axé sur le business et les rencontres institutionnelles. Nous voulons que ce soit un lieu vivant, où tout le monde a sa place, que ce soient les étudiants, qui continuent à être très présents sur les lieux, les familles, qui peuvent venir se promener dans les nombreux espaces verts ou assister à des spectacles, ou les artistes, qui viennent travailler sur place et dont on peut voir certaines réalisations, comme des sculptures. Même les animaux sont les bienvenus, car une certaine harmonie avec la nature nous semble essentielle : 54 chiens sont ainsi enregistrés, et il y a également beaucoup de papillons et d’oiseaux .

Je ne dirai pas que c’est un lieu écologique, mais respectueux de l’environnement et de la planète. Nous faisons d’ailleurs très attention à certains comportements, comme la gestion de notre consommation d’eau. Il n’y a pas de plastique ici, nous sommes attentifs au matériel que nous utilisons. Par exemple, les vitrages de nos fenêtres sont destinés à isoler et à réduire la déperdition thermique.

En somme, nous voulons qu’Expo City Dubai soit une ville qui séduise les gens, dans laquelle ils ont envie d’investir, mais aussi de vivre, parce que nous avons également introduit un volet immobilier résidentiel.

En quoi Expo City Dubai constitue-t-elle une opportunité pour les Africains ?

Si des entreprises africaines viennent s’implanter ici, ce que nous souhaitons fortement, elles verront par elles-mêmes que c’est un lieu accueillant, qui célèbre la culture africaine dans sa diversité. Sur place, à Expo City Dubai, vous pourrez voir par exemple que l’art du continent est mis en avant, avec la présence d’œuvres de sculpteurs africains, ainsi que la gastronomie africaine.

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Vous êtes aussi ministre de la Coopération internationale. Quelle est votre vision du développement de l’Afrique ? Quel rôle peuvent y jouer les Émirats ?

Ma conviction, c’est que personne ne comprend mieux l’Afrique que les Africains. Ce qui signifie que nous devons faire montre de plus de compréhension et d’écoute. Non seulement par rapport aux défis auxquels le continent est confronté, mais aussi aux opportunités qu’il offre, en tenant toujours compte de la voix des citoyens africains. Au lieu d’aller vers eux avec des solutions toutes faites, je pense qu’il faut aborder l’Afrique dans un esprit de partenariat et de respect. Voir comment nous pouvons créer ensemble des cadres gagnants.

Il faut sortir de ce schéma où les Émirats sont identifiés comme des donateurs directs, et les Africains comme des destinataires. Cela n’est plus pertinent en 2023. Nous considérons le continent comme une opportunité de partenariats plus profonds et de relations réciproques plus significatives .

Les liens des Émirats arabes unis avec les pays africains, notamment ceux de la Corne de l’Afrique, sont historiques et anciens. Aujourd’hui, comment se traduit concrètement cet intérêt pour l’Afrique ? 

Nous avons mené une série de projets dans des pays comme le Kenya, l’Éthiopie ou même le Rwanda, mais aussi en Afrique de l’Ouest, au Sénégal. Nous avons des liens assez forts là-bas. Dans le cas du Kenya, nous avons plusieurs programmes, notamment dans la formation des femmes entrepreneures pour travailler avec elles sur les compétences qu’elles ont besoin de développer pour mener à bien leurs projets. L’idée est de faire partie d’une chaîne de valeur au lieu d’être un intervenant immédiat, comme quand on octroie une bourse.

L’Université Sorbonne-Abu-Dhabi accueille aussi des étudiants venus d’Afrique. Un jeune du continent africain, au lieu d’aller étudier à Paris, où l’adaptation peut parfois être délicate d’un point de vue culturel ou climatique, peut venir à la Sorbonne-Abu-Dhabi et bénéficier du même haut niveau d’enseignement et du même diplôme qu’en France. Aujourd’hui, l’université compte à peu près 10 % d’étudiants africains, venus soit par eux-mêmes, soit par le biais de bourses de coopération entre les Émirats et leurs pays respectifs. Notre objectif est que ce chiffre augmente de manière significative car nous sommes convaincus que la diversité est un élément clé dans l’excellence d’un établissement et dans la formation des élites de demain. Il est difficile d’apprendre et de grandir si vous avez affaire durant toute votre vie et votre parcours à un groupe très limité de personnes, qui ont toutes des expériences similaires.

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Les Émirats ont toujours prôné la tolérance. Pensez-vous qu’ils puissent jouer un rôle dans la lutte contre l’islam politique et la promotion d’un islam modéré sur le continent africain, notamment au Sahel ?

Nous avons beaucoup fait aux Émirats pour lutter contre l’extrémisme et contre la radicalisation, qui constituent une menace mortelle. Pas seulement pour les Émirats, mais aussi pour le progrès en général de l’humanité. C’est pourquoi nous œuvrons à la mise en place de programmes et de centres de lutte contre ce fléau.

Mais nous sommes également convaincus que la meilleure façon de transmettre la tolérance, c’est de donner l’exemple. Quand on voit les musulmans et les chrétiens prier et célébrer ensemble leurs jours saints, le message qui passe c’est « je ne suis pas moins musulman et vous n’êtes pas moins chrétien parce que je reconnais votre foi et vous reconnaissez la mienne ». Le vivre ensemble en harmonie, on peut en parler, mais ça reste théorique.

En revanche, c’est beaucoup plus marquant quand vous le vivez au quotidien, et que vous vous rendez compte qu’il n’y a pas de conflit entre les membres de différentes confessions. L’essentiel, c’est, même s’ils ne se comprennent pas toujours, que le respect soit là, que chacun admette le caractère sacré des croyances religieuses des uns et des autres. Ici, aux Émirats, vous avez un exemple vivant de 200 nationalités qui cohabitent en paix et en harmonie, célèbrent leur religion et traditions religieuses, qu’il s’agisse du mercredi des Cendres, de Pâques ou du ramadan. Si ça marche ici, pourquoi ça ne marcherait pas ailleurs ?

Kamala Harris au Ghana : « Nous sommes “à fond” sur l’Afrique »

La vice-présidente américaine a appelé à plus d’investissements dans l’innovation sur le continent « qui façonnera l’avenir du monde ». Elle se rendra en Tanzanie le 29 mars.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 29 mars 2023 à 10:26
 
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Kamala Harris au palais Emintsimadze à Cape Coast, au Ghana, le 28 mars 2023. © Nipah Dennis / AFP

 

 

Au Ghana pour la première étape de sa tournée africaine, la vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé à davantage d’investissements dans l’innovation en Afrique, « l’avenir du monde ».

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« Les idées et innovations africaines façonneront l’avenir du monde, et donc nous devons investir dans l’ingéniosité et la créativité africaines, qui déboucheront sur une croissance économique et des opportunités incroyables », a-t-elle déclaré devant des entrepreneurs réunis à Accra.

Le 27 mars, elle avait déjà annoncé 139 millions de dollars d’aide au Ghana, en proie à une grave crise économique, ainsi que 100 millions de dollars pour aider le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo à lutter contre la menace jihadiste venue du Sahel.

« Partenaire inébranlable »

Kamala Harris a mis l’accent sur plusieurs domaines qui, selon les États-Unis, pourraient profiter de plus d’investissements : l’émancipation des femmes, l’économie numérique, la bonne gouvernance et la démocratie. Évoquant les nombreux défis de la région, notamment l’insécurité, le changement climatique et les obstacles à la croissance économique, la vice-présidente américaine a assuré que Washington resterait « un partenaire inébranlable pour le progrès ».

« Nous sommes “à fond” sur l’Afrique », a-t-elle ajouté, reprenant les mots de Joe Biden lors du sommet États-Unis-Afrique l’an dernier.

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La vice-présidente a visité le Fort de Cape Coast, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, d’où les esclaves étaient embarqués pour l’Amérique et les Caraïbes. « On ne doit jamais oublier l’horreur de ce qui s’est passé ici », a-t-elle déclaré, « cela ne peut pas être nié, il faut que cela soit enseigné, l’histoire doit être apprise et nous devons ensuite être guidés par ce que nous savons aussi être l’histoire de ceux qui ont survécu en Amérique, a-t-elle ajouté.

Le 27 mars, lors d’un repas avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo, Kamala  Harris a fait l’éloge des initiatives appelées « Année du retour » et « Au-delà du retour », qui encouragent les descendants d’esclaves à « rentrer chez eux » depuis 2019. « Des centaines de milliers de Noirs américains et de membres de la diaspora du monde entier sont venus ici il y a quatre ans (…). Beaucoup d’autres s’y rendent chaque année. Votre vision, monsieur le Président, a rendu cela possible », a-t-elle affirmé.

(avec AFP)

 
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La semaine sainte :
 
le mystère de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ en abrégé

(Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr)
Chaque année, les chrétiens vivent la semaine sainte en s’appuyant sur des traditions et des rituels qui les aident à entrer dans le mystère de la passion du Christ ; un des événements centraux de cette semaine. Un des moments caractéristiques de cette semaine est la lecture du récit de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ que nous lisons le dimanche des Rameaux et le vendredi Saint. S’il y a des questions que nous pouvons nous poser c’est celle de savoir pourquoi l'Eglise nous propose-t-elle cette lecture du récit de la passion du Christ chaque année et deux jours sur sept ? Quel sens donne-t-elle à ce récit de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ pour une telle reprise? Quelle théologie se cache-t-elle derrière la lecture de ce récit ? Nous avons voulu répondre à toutes ces questions en les inscrivant dans la dynamique de toute la semaine sainte; une semaine très dense qui donne de lire tout le mystère du Christ en abrégé.
 
 
 
I. De la passion de Jésus à la résurrection du Christ, un voyage vers les raisons de croire (Mc 14, 1—15, 47)
A regarder de près, les lectures de la semaine sainte nous font faire un voyage en de Jésus de Nazareth au Christ ressuscité en passant par sa passion et sa mort. C’est pendant cette semaine que nous comprenons réellement que le Christ ressuscité est bel et bien le Jésus de Nazareth qui a aimé les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les enfants et leurs parents. Un homme de tout le monde sans distinction de de race, langue, peuple et nation. Un homme tout donné pour les autres. En revanche, c’est le même qui a été trahi, arrêté, cloué et crucifié sur le bois, mort et enseveli mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts le troisième jour. Ce parcours est riche de sens pour la vie des chrétiens que nous sommes. Ainsi, que la tradition de l’Eglise retienne cette lecture de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ à deux reprises au cours de la même semaine n’est pas anodin. C’est pour retenir notre attention sur ce parcours de la vie du Christ qui enlève à nos souffrances quotidiennes, le poids de la malédiction pour en faire un voyage vers la gloire sans fin. La lecture de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ devient ici une pédagogie sans précédente qui nous permet de lire nos souffrances ou nos épreuves quotidiennes sur le modèle Christ et y trouver les raisons de croire à l’intervention de Dieu dans la vie de ceux et celles qui lui restent fidèles à l’exemple du Christ sur la croix. Nous pouvons relever ici trois caractéristiques majeures de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ:
1. La persévérance :
 
 
C’est le fait de résister, de durer dans ce que vous faites ou dans un état. C’est une vertu qui nous dispose à la résistance devant les épreuves de la vie parce que nous savons que celui qui nous a appelés à l’existence ne nous abandonnera jamais, en raison de son plan de salut sur chacun de nous. Jésus en effet n’a pas démissionné de sa mission de berger, de Messie au moment de l’épreuve, ni abandonner ses amis. Dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, il aurait exposé ses amis ! Mais il a préféré les protéger jusqu’au bout : « Si donc c’est moi que vous vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jn 18, 8). Il a ainsi persévéré parce qu’il avait une nette conscience de l’amour dont le Père l’aime et il savait que Dieu  son Père ne l’abandonnera jamais et il avait pleinement confiance en lui. Que faisons-nous dans nos moments d’épreuves ou de souffrance ? Restons-nous fidèles et confiants au Seigneur ou bien notre foi chancelle ? Par sa confiance indéfectible en Dieu dans la souffrance, Jésus a enlevé en l’épreuve endurée dans la foi, le pouvoir de nuisance pour en faire chemin de grâce pour la gloire sans fin.
2. La confiance en Dieu :
 
 
C’est une assurance, une hardiesse…le sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre. On ne peut se fier qu’à quelqu’un qui est crédible, qui accomplit ce qu’il dit. Faire confiance à une personne, c’est se sentir en sécurité dans la relation avec elle ; c’est s’attendre à ce que ses comportements envers nous soient bienveillants et restent prévisibles. Dieu n’a jamais cessé de faire preuve de bienfaisance envers nous, depuis la création du monde, depuis le premier jour de notre existence. En nous appelant à l’existence, il a un plan sur chacun de nous. Peu importe les circonstances de la vie, il ne démissionnera jamais. Que nous vivions ou que nous mourions, notre vie est dans sa main. Voilà la raison de lui faire confiance, de nous abandonner entièrement à lui. Jésus lui a fait confiance jusqu’aux derniers instants de sa vie. Il ne s’est pas révolté contre lui. Il dialoguait toujours avec lui : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ma volonté mais que ta volonté soit faite » (Lc 22, 42). Dieu ne peut jamais rester indifférent à un cœur qui s’ouvre de cette façon à lui, qui lui fait tellement confiance comme Jésus, surtout dans les moments de souffrance ou d’épreuve. 
3. Le sens du pardon :
 
 
C’est tenir une offense, une faute pour nulle et renoncer à la vengeance tant sur le plan personnel qu’institutionnel pour poursuivre ou punir les responsables. Pardonner à quelqu’un a un lien direct avec la confiance en Dieu. Quand je sais que ma vie dépend de Dieu et Dieu seul, peu importe les offenses ou les attaques, je reste stoïque, impassible ou courageux. Je reste au-dessus de l’offense parce que je sais que Dieu est capable de m’élever et de me restituer la dignité dégradée par les outrages. Et par surcroit, je me moque de l’offense ou des attaques par un acte hautement chrétien qu’est le pardon. 
Disons-nous la vérité, à la suite d’une trahison ou d’une offense, il est souvent difficile de pardonner. La déception et la souffrance étant tellement fortes qu’il est impossible de quitter l’état de la colère et de la haine. N’oublions cependant pas que pardonner permet de se sentir plus léger et de retrouver le chemin de l’apaisement pour mieux avancer. Jésus nous en a montré l’exemple depuis la croix. Il pria pour ses bourreaux et implora le pardon de Dieu sur eux : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » L’endurance dans les épreuves et un tel degré de confiance en Dieu ne pouvait que lui valoir un mérite supérieur : la résurrection, le rendant incompatible à la réalité terrestre des pécheurs et des rancuniers. Ainsi, la terre ne pouvait pas l’absorber sinon l’éjecter. 
 
II. La résurrection du Christ comme conséquence de sa persévérance et de sa confiance en Dieu dans les épreuves (Jn 20, 1–9)
 
Dans son Evangile au chapitre 20 le verset 9, Saint Jean confirme de Jésus qu'« ... il fallait qu’il ressuscite d’entre les morts !» Qu'est-ce qui le légitime de faire une telle affirmation? Qu'est-ce qui lui donne l’audace pour une telle confirmation? Et nous, que pouvons-nous retenir de la résurrection du Christ sur le plan pastoral ? La résurrection du Christ reste un événement sans précédent et est très liée à la vie publique de cet homme de Nazareth. Une vie dont la qualité de son humanité ne laissa personne indifférent et ne devrait qu’être couronnée de gloire et d’honneur à son terme. Et aux dires de saint Jean : « …il fallait qu’il ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 9). Ceci dit, la résurrection du Christ nous incite ainsi à imiter son exemple de vie de confiance indéfectible en Dieu, de persévérance dans les épreuves mais aussi et surtout du pardon de nos bourreaux. Tout cela nous rend agréable à Dieu et participants des réalités d’en haut.
Relire la passion de Jésus redynamise ainsi notre détermination à faire la volonté de Dieu à agir selon le bien, peu importe les vicissitudes de ce monde. Elle nous inspire ainsi, les vertus de la persévérance et de la confiance en Dieu dans la souffrance ; mais surtout le sens du pardon de nos bourreaux. Elle devient pour ce faire, un remède incroyable contre nos manques de courage et de persévérance, contre nos manques de maîtrise devant les situations angoissantes, surtout devant les échecs de la vie. 
Jésus a vécu tout cela de façon authentique. Condamné injustement et maltraité par ceux-là même qu’il avait nourris et guéris de toutes maladies et de toutes infirmités ; ceux qu’il avait délivrés des esprits impurs, il ne proféra aucune menace ni vengeance. Et pourtant il en avait le pouvoir. Essoufflé et écrasé par le poids de la souffrance mais surtout bouffé par la douleur, il ne s’était nulle part révolté contre celui qui l’avait envoyé. Il est resté fidèle à la mission reçue de son Père, se remettant toujours à lui à chaque instant. Parce qu’il avait fait de la volonté de son Père sa nourriture quotidienne, l’être tout entier de Jésus devint incompatible à la corruption du tombeau et la terre ne pouvait qu’éjecter son corps. Voilà le message que nous pouvons tirer de la passion et de la résurrection du Christ qui devient ainsi pour nous, une école pour apprendre la persévérance, la confiance et la joie du pardon pour la gloire sans fin.
Conclusion
S’il est vrai que la semaine sainte s’ouvre avec le récit de la passion de Jésus et se s’achève avec celui de la résurrection du Christ, il y a lieu de rétablir un lien logique entre les deux grands moments de la vie de notre Seigneur Jésus-Christ. Ce que nous avons tenté de démontrer tout au long de cette rédaction. Nous avons certes, nous aussi et cela, chacun dans le cadre qui est le sien, reçu une mission de la part du Seigneur comme le Christ. Qu’en faisons-nous et comment nous y prenons-nous ? Tu es père ou mère de famille, époux ou épouse, consacré, prêtre ou laïc, tu as toi aussi reçu une mission de la part du Seigneur à exercer avec persévérance et fidélité, toujours tourné vers le Maître de toute mission. Que les épreuves de la vie ne nous détournent pas de Dieu. Au contraire, qu’elles soient des moments par excellence de redynamiser notre relation avec lui, à l’exemple du Christ dans l’épreuve de sa passion.
 
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d’Afrique 
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