Témoignages

 

  
Kiye        mer. 19 juil. 10:45 (il y a 2 jours)
 
 
Brève méditation sur l'évangile de ce mercredi 19 juillet 2023: Seul celui qui se reconnaît petit sous le soleil, connaît la valeur des autres et sait conjuguer avec ses semblables et cela, dans la vérité et en toute honnêteté (Une réflexion du Père Vincent KIYE)
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11,25-27)           💒
Parlons herméneutique. C'est quoi, que le Père a  caché aux sages et aux savants et qu'il a révélé aux tout-petits? C'est bien le secret du Royaume des Cieux, exprimé dans les valeurs évangéliques que sont: l'amour authentique et sans hypocrisie, la fraternité universelle et la vie dans la vérité pour ne pas dire l'humilité. L'enfant aime sans trop calculer. Il fraternise facilement partout où il se trouve et où il rencontre ses semblables c'est-à-dire les enfants. L'enfant est authentiquement vrai. Il pleure ou se réjouit quand il le faut. 
Bien-aimés dans le Seigneur, c'est par cette exhortation que nous vous souhaitons une excellente journée sous le regard bienveillant du Seigneur et un somptueux anniversaire de naissance pour certains, de voeux ou d'ordination pour d'autres et du mariage pour d'autres encore et demandons à Dieu de  vous accorder la grâce d'être des témoins des valeurs du Royaume des Cieux, pour le salut du monde et pour sa plus grande gloire, Amen.
✍🏾 Père KIYE Mizumi Vincent
Prêtre de l'Eglise Catholique Romaine

Ousmane Sonko investi candidat à la présidentielle malgré sa possible inéligibilité

L’opposant sénégalais a été désigné candidat à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé Pastef, son parti, en dépit de son éligibilité incertaine et peu après l’interdiction d’un meeting prévu samedi à Dakar pour officialiser sa candidature.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 14 juillet 2023 à 17:50
 

 

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Ousmane Sonko salue ses partisans à Ziguinchor, le 3 juillet 2022 (archives). © MUHAMADOU BITTAYE / AFP

 

 

« Ce jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique, Ousmane Sonko, jouissant de l’intégralité de ses droits civils et politiques, est désigné à l’unanimité des suffrages exprimés, candidat de Pastef-Les Patriotes (son parti) pour l’élection présidentielle du 25 février 2024″, indique sa formation dans un communiqué transmis ce vendredi 14 juillet. Ousmane Sonko doit s’exprimer dans la journée, selon son parti. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré » selon lui, depuis le 28 mai.

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Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes. L’opposant a par ailleurs été, le 8 mai, condamné à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Interdiction de rassemblement

L’investiture d’Ousmane Sonko a eu lieu jeudi lors d’une réunion de la Haute autorité de régulation du parti (Harp), un organe de Pastef, qui a validé les décisions issues des délégués des 46 départements du Sénégal et de la diaspora, dit le communiqué. Pastef dénonce dans ce texte l’« interdiction illégale » du meeting de son candidat prévu le samedi 15 juillet après-midi dans un stade à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar. Le gouvernement de Dakar a annoncé jeudi dans un communiqué l’interdiction de ce rassemblement pour « risques de troubles à l’ordre public ».

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« Nul ne peut empêcher l’investiture du président Ousmane Sonko, ainsi que sa participation à l’élection présidentielle du 25 février 2024 », dit le communiqué de Pastef. Le 6 juillet, l’opposant a promis un « chaos indescriptible » s’il était empêché d’être candidat à la présidentielle, dans un entretien sur la chaîne France 24. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet qu’il ne se présentera pas à la présidentielle de 2024.

(avec AFP)

Balla Fofana : « Se battre pour sa langue d’origine est un combat politique »

Avec l’autofiction « La Prophétie de Dali », le journaliste du quotidien Libération romance son histoire. Où comment grandir en tant que Malien en France.

Mis à jour le 16 juillet 2023 à 10:49
 
 

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Balla Fofana© J.F. Paga/Éditions Grasset Balla Fofana © J.F. Paga/Éditions Grasset

 

« Je vais commettre un braquage. » Dès l’incipit de son premier roman, La Prophétie de Dali, Balla Fofana nous captive. Il se plonge dans la peau de son double littéraire, Balla, enfant de six ans, qui commet un acte lourd de conséquences : à la cantine de son école de Saint-Maur-des-Fossés (France), il saisit des haricots verts avec les doigts avant de les manger. Ce geste, naturel dans son village de la région de Kayes au Mali, Sakora, lui vaut d’être placé en « classe de perfectionnement ». Selon un arrêté de 1964, ces classes étaient destinées jusqu’en 2005 « à recevoir des enfants accusant un déficit intellectuel ».

L’oracle de la griotte

Voilà le destin auquel était promis le garçon mutique qui se raccroche à la prophétie de Dali, une griotte, dont il se délecte des histoires : « Balla deviendra quelqu’un ! » promet-elle à sa mère. Contre le déterminisme social, contre les voix qui le condamnent à l’échec, contre l’absence de son père, le jeune homme se construit, d’abord grâce à sa mère. Wassa Magassa, qu’il appelle Na, n’a pas hésité à braver les réprobations de son clan pour partir seule en France. Elle veut offrir à ses six enfants la chance qu’elle n’a pas eu, celle d’aller à l’école, tout en maintenant le lien avec la culture mandingue : le kagoro est ainsi la seule langue parlée chez eux.

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Le Cyclope, un psychologue attentif, Gérald, un camarade turbulent, Didier, un instituteur : tous font partie des figures touchantes qui, chacune à leur façon, croient en ce jeune homme. « On peut toujours faire quelque chose de ce qu’on a fait de nous », la citation de Jean-Paul Sartre pourrait résumer l’esprit de ce roman. Journaliste à Libération, ancien élève en classe de perfectionnement, Fofana a réussi son coup : il a braqué la littérature à la perfection et, comme il se l’était promis, il a vengé sa mère.

Jeune Afrique : Le protagoniste de votre roman se prénomme Balla. La Prophétie de Dali est-il un roman autobiographique ?

Balla Fofana : C’est une autofiction. Se mettre dans la tête d’un enfant de six ans relève forcément de l’invention. L’autobiographie pure ne m’aurait pas permis de me libérer comme je le voulais. Mon but était de créer un univers vraisemblable, enfantin et parfois drôle.

Balla parle des travailleurs masculins autour de lui comme des « tontons Charlot » en référence aux gestes mécaniques de Charlie Chaplin dans Les Temps modernes et des travailleuses féminines comme les « tanties Atlas », tel le titan de la mythologie grecque qui portait la voûte céleste sur ses épaules. Les uns construisent la France, les autres la nettoient. Parler d’eux, est-ce une façon de leur décerner la médaille dont le jeune conteur constate qu’ils sont dépourvus ?

Avec sa perspective d’enfant de 6 ans, Balla voit le monde d’une certaine façon, avec un vocabulaire propre. Toutes les personnes qu’il évoque sont des gens en marge qui vont être mis au centre. Personne ne donne de crédit à ces invisibles, qui sont littéralement la France qui se lève tôt et qui se couche très tard. Ils font ce qu’on appelle « le sale boulot » et dès que, par exemple, il y a une grève des éboueurs ou des gouvernantes à l’hôtel Ibis, on voit l’importance de ce qu’ils font.

LE SILENCE DE BALLA, PERÇU COMME DE LA PASSIVITÉ, EST SA MANIÈRE DE REFUSER CE QUI S’OFFRE À LUI ET D’AGIR

Balla est incompris et moqué parce que, élève d’une classe de perfectionnement, il est vu comme un « arriéré ». Sa singularité le condamne-t-il à la solitude ?

Balla est un enfant à l’intersection de toutes les marges. Il est enfant dans un monde d’adultes. Il est français mais lui-même, vivant un exil, doute de sa francité. Il est isolé à l’école. Cet isolement le met à part dans sa fratrie, et il finit par se persuader qu’il est idiot alors que le système de narration montre, au contraire, qu’il est érudit. À travers ce décalage, je pose la question du regard qu’on pose sur l’autre. En fonction de ses interlocuteurs, soit il est vu comme riche de potentiel ou tout l’inverse. Son silence, perçu comme de la passivité, est sa manière de refuser ce qui s’offre à lui et d’agir.

La prophétie de Dali, qui donne le titre à votre roman, est-elle un contrepoint à la somme de malédictions qui pèsent sur Balla ?

Il y a en effet la malédiction des personnes de son village qui vont prendre à partie sa famille, la malédiction d’Arasa Fàtɔ, le rasta fou, qui lui promet que ses nuits seront hantées par son père, la malédiction du regard posé sur lui. Vient en plus s’ajouter la malédiction sociale.

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Il n’est ni assez malien ni assez français aux yeux des autres et, en plus, il doit gravir les échelons en supportant des injonctions sociales contradictoires sur l’universalisme, la représentation des minorités et les clichés autour d’elles. Dali, la griotte qui lui prédit un brillant avenir, le met en garde contre la production de statistiques, non en tant qu’instrument scientifique nécessaire de mesure de la réalité, mais comme pouvant conduire à un certain fatalisme.

À propos de catégorisation, Dali dit à Balla : « Si tu rentres au Mali en disant que tu es un Noir de France, tout le monde rira. Car cette définition étriquée de toi-même portera les preuves irréfutables de ton aliénation. » Se dire « Noir de France » est un enfermement ?

C’est un enfermement parce que ça a été défini par d’autres. L’Occident s’est beaucoup construit en opposition et a créé une ligne de couleur entre le blanc et le noir, et toutes les teintes intermédiaires. Contrairement aux Américains et aux Caribéens, les Africains de la métropole française n’ont ni été déportés ni réduits à l’esclavage.

AFFIRMER QUE LES RACES N’EXISTENT PAS, ET QUE NOUS NE SOMMES QU’UNIVERSELS, EST UN DÉNI DE LA RÉALITÉ DES DYSFONCTIONNEMENTS STRUCTURELS EN FRANCE

Les habitants de leur pays d’origine ne se définissent pas par leur couleur de peau. Ils peuvent dire qu’un individu est clair ou foncé de peau mais ce n’est pas ce qui est déterminant dans leur identité. La réflexion de Dali revient à lui conseiller de sortir de l’enfermement quand on se sent parfois bloqué dans un système.

Récusez-vous le mot « race » ?

Socialement les races existent et, en France, les individus sont réduits à des stéréotypes raciaux dans un pays qui en même temps se fait le chantre de l’universalisme, et qui prétend ne pas reconnaître les races. C’est cette contradiction doublée d’hypocrisie qui rend fou. On n’a jamais réussi à faire entrer l’Autre minorisé – autrement dit, victime d’un système de domination – dans l’universalité en France. C’est cet échec qui fait qu’on est dans une société racialisée. Affirmer que les races n’existent pas et que nous ne sommes qu’universels est un déni de la réalité des dysfonctionnements structurels dans ce pays.

Je vous cite : « Les personnes conscientes de leur valeur m’attirent […]. Quand on vous fait comprendre que vous n’êtes rien. Que vous ne serez rien. Que vous n’êtes pas français à part entière, mais français entièrement à part. Il y a une qualité qui vous donne une énergie folle pour tromper la misère : l’arrogance. » En quoi l’arrogance aide-t-elle Balla à dépasser la misère ?

Gérald, le camarade de classe de Balla en perfectionnement, l’initie à l’arrogance. Ce n’est pas le sentiment de supériorité du puissant face à quelqu’un de plus faible, mais un élan qui permet de ne pas se contenter de ce qu’on nous donne ni de la vision qu’on a de nous. Elle vient casser les statistiques. Cette arrogance est saine, elle permet de dépasser les prophéties de malheur pour aspirer à être soi.

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Encore une citation : « J’écris pour venger Na » (sa mère). La Prophétie de Dali est-il l’instrument de cette vengeance ?

Je suis issu d’une génération qui n’a pas toujours compris pourquoi nos parents sacralisaient l’école. C’est dur pour des enfants de porter aux nues ce qui est accessible à tout le monde, et obligatoire jusqu’à 16 ans. Le fait de pouvoir être scolarisé est tellement naturel qu’on oublie que c’est fondamental. Pour ma mère, avoir été empêchée d’aller à l’école a été une grande frustration et une blessure. La France est un pays qui estime que son génie repose dans les livres, et s’instruire, écrire un roman, raconter l’histoire de Wassa Magassa, c’est la venger de la plus belle des manières, par la littérature.

L’IDÉE D’ÉCRIRE ME VIENT QUAND MON PROFESSEUR, DIDIER, M’IMPOSE L’ÉCRITURE. J’ÉCRIS UNE FABLE QUI L’ÉMEUT JUSQU’AUX LARMES

Pourquoi l’apprentissage du kagoro est-il un enjeu fondamental pour Wassa ?

C’est un enjeu qui renvoie à l’identité et à la culture. Ce va-et-vient entre les langues dans la narration incarne la tension pour les faire coexister. Une langue est une vision du réel, et quand on superpose plusieurs langues, on superpose plusieurs visions. La décision de se battre pour maintenir sa langue d’origine, qui est vue comme inférieure ou non-stratégique en France, c’est un vrai combat politique.

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Wassa le fait de manière basique en disant que ce serait la fin du monde si ses enfants étaient incapables de parler à sa mère. Cela va à l’encontre du projet assimilationniste français selon lequel il fallait supprimer toutes les autres identités pour embrasser pleinement l’identité française. C’est une femme qui entre en résistance contre l’injonction à parler français pour que ses enfants réussissent à l’école. Ce qu’elle veut, elle, c’est l’excellence dans les deux langues. 

Vous écrivez : « Je ne sais pas si le métier existe mais quand je serai grand, je veux être liseur. » Auriez-vous imaginé devenir « écriveur » ?

Ce n’est pas un projet que j’ai formé, et encore moins dans l’enfance. J’étais un conteur qui s’ignorait ou qui ne montrait pas ses talents à tout le monde, seulement à quelques personnes, à la marge. L’idée d’écrire me vient quand mon professeur, Didier, m’impose l’écriture. J’écris une fable qui l’émeut jusqu’aux larmes et cela me fait littéralement sortir de la classe de perfectionnement.

Qu’est-ce qui vous a conduit d’abord au journalisme ?

Ma faculté d’intégration du français m’a permis de réaliser que j’apprenais facilement les langues, j’ai donc passé un bac littéraire avec trois langues : l’anglais, l’espagnol et l’italien. J’ai enchaîné par une licence LEA (langues étrangères appliquées) puis un master en communication politique, dont je suis sorti major. Mais pour faire carrière dans cette voie, il faut être encarté ou avoir un carnet de contacts conséquent.

À LIRENassira El Moaddem et le Bondy Blog… la voix est libre

En 2013, mon dernier stage a eu lieu à la Fondation groupe France télévisions, où je gérais les bourses. Dans le jury, il y avait Djamel Hamidi, le frère de Mohamed Hamidi du Bondy Blog, qui m’a invité à déjeuner. Il m’a demandé si j’écrivais, il m’a parlé du média en ligne… Nous avons passé la journée à discuter. C’était un mardi, jour de la conférence de rédaction. J’y ai assisté et tout a commencé pour moi. En me publiant, le Bondy Blog m’a confronté à d’autres regards que celui de mes professeurs et de mes connaissances.

Comment vous est venue l’idée d’écrire La Prophétie de Dali ?

Un événement a changé le cours de ma trajectoire en 2015. Pour la commémoration des 10 ans de Zyed Benna et Bouna Traoré, un numéro de Libération est intégralement écrit par le Bondy Blog. J’ai rédigé « J’ai le syndrome du survivant », un papier qui reprend en filigrane le contenu de ce roman. Il a énormément circulé, j’ai reçu un retour de Najat Vallaud-Belkacem – à l’époque ministre de l’Éducation nationale –, il a été partagé sur les réseaux sociaux par l’ancienne ministre de l’Égalité des territoires et du Logement Cécile Duflot…

J’ai reçu des premières propositions d’éditeurs mais en 2015, je n’avais pas de situation professionnelle stable et je ne voulais pas fonder tous mes espoirs sur ce livre pour m’en sortir. J’ai répondu que je n’étais pas prêt, même si c’était dur de refuser des propositions d’avances alléchantes. J’ai commencé à écrire le brouillon du livre pendant le confinement, une période propice à l’introspection.

D’où vous vient ce style truculent ?

Je suis le fruit de la tradition orale et de la tradition littéraire, qui est une parole couchée sur papier. Tout mon univers créatif baigne dans ces deux mondes et pour créer, je puise en eux sans faire de hiérarchie.

 

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© Éditions Grasset

La Prophétie de Dali de Balla Fofana, Éd. Grasset, 216 p., 19,50 €

À la tête de la Cedeao, Bola Tinubu se veut intransigeant avec les putschistes

Nommé dimanche à la tête de l’organisation ouest-africaine, le nouveau président nigérian a fait de la défense de la démocratie une de ses priorités. Il promet notamment d’être inflexible sur le respect des calendriers électoraux au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

Par Flore Monteau
Mis à jour le 11 juillet 2023 à 18:08
 
 
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Le président nigérian Bola Tinubu lors de sa prestation de serment, le 29 mai 2023, à Abuja. © REUTERS/Temilade Adelaja

« Nous ne permettrons pas qu’il y ait coup d’État sur coup d’État ». Ce 9 juillet, à Bissau, Bola Tinubu a rapidement donné le ton après avoir été nommé président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao)Tout juste investi à la tête du plus grand pays de l’organisation régionale, le chef de l’État nigérian a vigoureusement défendu la démocratie et s’est montré très clair : il fera preuve de la plus grande fermeté avec les militaires putschistes qui dirigent le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.

« Nous n’avons pas investi dans nos armées, leurs uniformes, leur formation, leurs bottes pour qu’ils se braquent contre les populations, a poursuivi Tinubu (…) Nous avons investi sur eux pour défendre la souveraineté de leur pays, maintenant ils aspirent à mettre en place leur gouvernement. Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester comme des chiens sans crocs à la Cedeao. Nous devons mordre comme il le faut. »

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Prenant la parole à l’issue de la conférence du 9 juillet, le président de la Commission de la Cedeao, Oumar Alieu Touray, a indiqué que « des sanctions majeures » pourraient s’appliquer aux pays en transition qui ne respecteraient pas leur calendrier électoral. Il les a exhortés à rester « fidèles à l’échéancier de transition de 24 mois de manière transparente et inclusive avec toutes les parties prenantes ».

Sans gouvernement

Bola Tinubu, lui, a déclaré vouloir envoyer un « signal d’avertissement » aux putschistes. Mais malgré ses propos offensifs, la stratégie du nouveau président de la Cedeao reste floue. Plus de quarante jours après son investiture, Tinubu n’a toujours pas nommé les ministres qui formeront son gouvernement et n’a donc personne pour s’atteler à ces brûlants dossiers régionaux.

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En attendant, le président nigérian cultive déjà certaines alliances, notamment avec Paris, où il a séjourné avant son investiture. « La France reste un partenaire privilégié de la Cedeao et Tinubu est ouvert à une telle collaboration », indique notre source. Selon elle, le Nigeria de Tinubu aurait pour ambition de rapprocher la France et le Mali, dont les relations se sont fortement dégradées, jusqu’à atteindre le point de rupture avec le départ de la force française Barkhane, en 2022.

Médiations nigérianes

Voilà plusieurs semaines que Bola Tinubu peaufine sa stratégie régionale. Le 13 juin, à Abuja, il avait rencontré le médiateur de la Cedeao pour le Mali et ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, afin qu’il lui fasse un compte rendu sur le référendum constitutionnel qui se préparait au Mali.

« Le Nigeria a toujours fait figure d’activiste prodémocratie dans la région », souligne un observateur proche du pouvoir, citant notamment le rôle de l’ancien président Olusegun Obasanjo, qui s’est impliqué dans plusieurs médiations sur le continent, comme après le coup d’État de 2003 dans l’archipel de São Tomé-et-Príncipe, ou pour tenter d’apaiser les tensions entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro en 2017, en Côte d’Ivoire.

En 2020, le prédécesseur de Bola Tinubu, Muhammadu Buhari, s’était lui fermement opposé au coup d’État qui avait entraîné la chute d’Ibrahim Boubacar Keita au Mali. Qualifiant ce putsch de « grand revers pour la diplomatie régionale avec de graves conséquences pour la paix et la sécurité », il avait appelé les autorités maliennes à « agir de manière responsable » pour garantir le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

« ADN antimilitaire »

S’érigeant contre la dictature militaire dans son pays au début des années 1990, puis arrêté et contraint à l’exil au Bénin, Bola Tinubu est perçu comme un fervent défenseur de la démocratie par une partie de l’opinion publique nigériane. « C’est dans son ADN d’être antimilitaire », raconte l’observateur cité plus haut.

Pour Tinubu, la mission de l’armée n’est pas de « violer les principes républicains » mais d’assurer la sécurité de la population. Déjà en proie à de nombreux défis sécuritaires, le Nigeria veut se protéger de la descente des groupes jihadistes vers le golfe de Guinée et n’entend pas laisser l’instabilité gagner l’Afrique de l’Ouest. « Sur le plan sécuritaire, il va être intraitable », conclut notre observateur, qui le décrit comme « téméraire » et capable de tout.


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« Les jeunes de Nioro du sahel face à la problématique de la laïcité pour un Mali réconcilié, uni et apaisé » (Synthèse de la conférence du Père Vincent KIYE face aux jeunes de Nioro du Sahel, dans le cadre de rencontre interconfessionnelle des jeunes de Nioro du Sahel)
Le 08/07/2023
0. Introduction
Depuis l’annonce du projet de la nouvelle constitution, un point avait commencé à diviser les maliens, les jeunes comme les vieux. Il s’agit de l’article 39 sur la laïcité. Il a fallu des gros efforts pour expliquer cette problématique. Malgré ces efforts, certaines zones d’ombres demeurent toujours dans les consciences de nombreux maliens. C’est dans ce sens, que l’Eglise Catholique de Nioro du sahel, en partenariat avec la ligue des jeunes Ancar-dine s’étaient donnés la peine, le samedi 08 juillet 2023 à organiser un atelier de formation sur la question de la laïcité, sous le thème de: « Les jeunes de Nioro du sahel face à la problématique de la laïcité pour un Mali réconcilié, uni et apaisé ». Une vision des Pères de la paroisse Catholique de Nioro du Sahel sur recommandation de son Excellence Mgr Jonas Dembele évêque du diocèse de Kayes, qui, lors des journées diocésaines d’octobre 2022, demanda à ses agents pastoraux de promouvoir des journées interconfessionnelles des jeunes dans leurs paroisses.
D’entrée de jeu, le Père Vincent KIYE, curé de la paroisse de Nioro du sahel et officient de cet atelier précisera que l’atelier intitulé: « Les jeunes de Nioro face à la problématique de la laïcité pour un Mali réconcilié, uni et apaisé », répondait aux impératifs de temps et de l’espace à Nioro du sahel, ville historique mais aussi au Mali. Le contexte socio-politique du Mali dans lequel nous vivons étant miné par des conflits interethniques et interreligieux, rendant difficile la cohabitation pacifique, interpelle tout le monde et exige des gros efforts pour la refondation du Mali. Parmi ces efforts, figure la clarification de certains concepts qui frisent, dont celui de la laïcité qui paraît clair pour certains et ambigu pour d’autres.
En postulant la laïcité dans le projet de constitution, dira le Père Vincent, le but ultime des autorités de la transition reste d’assouplir davantage le climat religieux au Mali, parfois tendu pour des raisons que la raison ignore. Et ceci est un gage pour la refondation du Mali kura, un Mali réconcilié, uni et apaisé, où la tolérance reste la règle d’or. Mais cela n’est pas acquis par le seul énoncé. Il faut travailler à conduire les populations à s’approprier cette philosophie du légiste. Cet atelier s’inscrit justement dans cette optique de conduire les jeunes, ceux de Nioro en particulier, à la compréhension dudit concept de laïcité et à en faire leur, le nouvel esprit que véhicule ce concept, esprit de tolérance et de valorisation mutuelle pour le vivre ensemble apaisé.
En effet, précisera-t-il, s’il y a des facteurs qui favorisent ce vivre-ensemble comme une saine compréhension de l’exigence de la fraternité humaine que nous partageons en commun, beaucoup d’autres facteurs négativistes s’invitent comme des obstacles au vivre-ensemble pacifique. Le nœud de tout cela reste une mauvaise interprétation des concepts, interprétation téléguidée par certaines idéologies utilitaristes et négativistes. On interprète les concepts non pas dans leur contexte mais bien souvent selon des objectifs mercantilistes que certaines idéologies télécommandent. Simplement parce que l’on veut atteindre certains objectifs qui, en grande partie ne garantissent pas les intérêts des populations mais les intérêts égoïstes. Malheureusement et comme cela arrive souvent, ceux-là se font toujours des adeptes qui deviennent dangereux au fil des jours, de semaines et d’années. Les jeunes que vous êtes, devrez, vous soustraire de cette philosophie de déstabilisation et chercher à comprendre les choses dans leur essence en vue du bien-être de tous. C’est dans ce sens que nous avons pensé initier cet atelier pour permettre aux jeunes de se libérer de certains brouillards idéologiques et accéder à la  connaissance adéquate du concept de laïcité qui est une chance pour la refondation d’un Mali réconcilié, uni et apaisé, où chacun se sent chez soi. 
1. Problématique
Il n’est un secret pour personne, qu’aujourd’hui plus que hier, nous assistons à la montée fulgurante de la violence comme jamais avant, laquelle violence apparait aujourd’hui comme une nouvelle façon de gouverner le monde. La cohabitation pacifique n’existe quasiment plus en raison de la violence qui gagne de plus en plus du terrain. La violence dans le langage, dans la façon d’être et de faire. Tout cela crée des grands malaises  dans la société.
S’il est vrai que cette violence est souvent causée par certaines idéologies séparatistes, reconnaissons également que ces idéologies trouvent en l’ignorance des peuples, surtout des jeunes, leur terrain propice pour s’installer. D’où, l’appel lancé aux jeunes, souvent pris pour cible, à s’unir et à réfléchir sur les attitudes à adopter pour favoriser une culture de paix et du vivre ensemble, gage de la refondation d’un Mali réconcilié, uni et apaisé.
Une chose étonne aujourd’hui. La religion qui serait facteur d’unité et de réconciliation des peuples semble devenir source de division en raison de certaines attitudes religieuses qui ne favorisent pas la culture de la paix et du vivre ensemble. Appartenir à une religion quelconque devient aujourd’hui source de tensions au sein d’une même famille ou de la communauté au lieu d’être facteur de paix et de cohésion sociale. Le Dieu Créateur des hommes est un Dieu des différences et de l’unité pour l’harmonie du monde. Appartenir à une religion quelconque ne nous soustrait pas de l’humanité universelle que nous partageons avec les autres. D’où le sous thème de cet atelier : « Tous frères et sœurs en humanité ». Dieu a avant tout créé l’homme puis s’est révélé à lui afin que ce dernier puisse le chercher et surtout chercher à entrer en relation avec lui (Religion). Et là où la foi en Dieu est authentique c’est-à-dire la religion se pratique en toute vérité, on n’aménage aucun effort pour vivre dans la concorde et dans la paix pour une fraternité véritable. Et le développement durable qui est le nouveau nom de la paix, en devient une conséquence logique. 
Comment alors comprendre la montée de la violence, l’ampleur de la méchanceté, des crimes odieux dans un continent salué par le pape Benoît XVI dans Africae Munuus comme le poumon spirituel du monde aujourd’hui ? Face à l’engouement des fils et filles du continent dans les églises et dans les mosquées qui défit tous les pronostics beaucoup de personnes avisées se demandent quel rôle les églises et les mosquées jouent-elles dans le processus de paix, de respect de la dignité humaine et de la cohésion sociale en Afrique ? Ce rôle ne peut apparaître que lorsque que nous faisons de nos religions le lieu par excellence de la rencontre avec le transcendant qui nous renvoie toujours vers l’immanence. 
Le présent atelier se veut de poser des bases à la cohabitation pacifique et cela, déjà par la compréhension de la problématique de la laïcité, que nous concevons comme une chance pour le renouveau du Mali. C’est un grand défi lancé aux jeunes et spécialement de Nioro du sahel, garants du Mali de demain. Ils devront comprendre que la fraternité humaine est une valeur indéniable qu’aucune religion ni culture ne peut détruire. L’humanité est la matrice de toutes les valeurs religieuses et culturelles. Il n’y a pas de religion ni de culture sans l’humanité, sans l’homme. D’où, l’urgence de promouvoir l’égalité des hommes au-delà de leur appartenance religieuse et culturelle que véhicule le concept de laïcité. 
2. Approche conceptuelle de la laïcité ?
Que comprendre de la laïcité et pourquoi dire qu’elle est une chance pour la refondation d’un Mali kura ? Se référant  au professeur américain de science politique, Samuel Philips Huntington qui stipule que « la source principale de conflits dans le monde, est non pas l'idéologie, les luttes économiques, ni même les oppositions politiques entre les Etats, mais les différences existant entre les civilisations. Et derrière chaque civilisation, il y a une religion, un système des croyances qui, si elles ne sont pas épurées ou passées au crible de la raison, peuvent déstabiliser l’ordre social établi. », le Père Vincent KIYE a vu en la philosophie de la laïcité compris comme un principe organisationnel de la société fondé sur la séparation de l’Etat et des organisations religieuses mais qui conserve des liens privilégiés avec les religions existantes et les respecte dans leur singularité, une chance pour le Mali, dans le contexte actuel. Il faut pour cela faire de notre pastoral auprès des jeunes, un labeur pour la promotion de l’éducation religieuse auprès des jeunes afin de leur permettre d’acquérir de la hauteur, de la profondeur et de la largeur dans le domaine des croyances religieuses surtout face à certaines expressions qui divisent l’opinion. 
La laïcité, précisera-t-il, garantit la liberté de conscience et de celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public. La laïcité ajoutera-t-il, implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction. Lorsqu’il y a égalité, chacun se sent chez soi et assume ses responsabilités vis-à-vis de l’Etat. Elle repose sur trois grands principes que sont: la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l'ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, l'égalité de tous devant la loi quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.
3. La laïcité dans le contexte du Mali aujourd’hui
Comme souligné précédemment que la laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d'expression de leurs croyances ou convictions, il sied de noter par-là tous les soins que cette liberté apporte à l’expression des valeurs culturelles du peuple malien. Elle permet au peuple d’exprimer librement et avec assurance, les différents aspects de sa culture et cela, sans complexe pour une intégration réussie des fils et filles du pays dans tous les coins du Mali. Lorsqu’il n’y a pas égalité de religion par rapport à la loi, le vivre-ensemble devient frustrant et source des tensions. 
Le Mali a des valeurs culturelles non négligeables qui favorisent ce vivre-ensemble pacifique et qui doivent être promues à tout prix. Nous citerons ici les valeurs telles que l’hospitalité (Diatiguiya) le cousinage à plaisanterie (Sinankouya) et bien d’autres qui font notre fierté et nous permettaient de prévenir et de gérer les conflits sans recourir aux tribunaux. Lorsque le climat religieux fait défaut, en raison des graves inégalités devant la loi, les valeurs traditionnelles se voient diabolisées et l’intégration du peuple sur sa propre terre devient impossible. On se sent étranger chez soi et la nation perd grand en terme de potentialités humaines et économiques.
Que doivent alors faire les religions présentes sur l’étendue de notre territoire national ?
4. La religion, facteur de paix, facteur de guerre
Nous référant à la vision du professeur américain de science politique Samuel Philips Huntington, « la source principale de conflits dans le monde, est non pas l'idéologie, les luttes économiques, ni même les oppositions politiques entre les Etats, mais les différences existant entre les civilisations. Et derrière chaque civilisation, il y a une religion, un système des croyances qui, si elles ne sont pas épurées ou passées au crible de la raison, peuvent déstabiliser l’ordre social établi», nous comprenons combien les religions ont un rôle et une responsabilité à jouer dans le processus de réconciliation et de paix du peuple. Par leur force d’incitation à l’adhésion aux principes moraux et au respect de leurs structures organisationnelles, elles devront conduire leurs adeptes à travailler à l’avènement d’un monde plus humain. Mais tout dépend de leur approche de Dieu et de l’homme, les deux pôles de toute religion sérieuse. 
Conclusion
En conclusion nous notons que cet atelier a été un appui à la vision des autorités de la transition sur la problématique de la laïcité. Un concept qui a divisé à tort et à raison les fils et filles du Mali et qu’il fallait comprendre dans son essence pour en saisir ses atouts et ses avantages dans la dynamique de la refondation du Mali. C’est le travail que s’est donné les organisateurs de cet atelier qui sont partis du contexte socio-politique et religieux du Mali actuel, miné par des tensions ethniques et interreligieuses. Précisant l’essence du concept de laïcité dans ce contexte du Mali, le conférencier dudit atelier l’ salué comme une chance pour la refondation d’un Mali réconcilié, uni et apaisé.
                                                                 Père KIYE M. Vincent, curé de la paroisse  de Nioro du Sahel et conférencier
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