Témoignages

 

Seynabou Sonko : « C’est nous, les spécialistes des Blancs ! »

Autrice et musicienne, la Franco-Sénégalaise sort un premier roman, « Djinns », et fait le choix de la complexité par rapport aux prises de position identitaires.

Mis à jour le 4 juillet 2023 à 12:36
 
 

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L’autrice Seynabou Sonko a grandi dans le 20e arrondissement de Paris, puis elle est partie étudier à Saint-Denis, où elle a découvert Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Maryse Condé… © Jean-François Paga/éditions Grasset

 

 

Djinns, le titre du premier roman de Seynabou Sonko, peut se traduire de l’arabe par « esprit ». Et de l’esprit, il y en a à revendre dans le livre de l’autrice née en 1993. Le vrai sens du mot se trouve dans un extrait : « Selon la sourate 51 du Coran, les djinns, tout comme les hommes, ont été créés par Dieu afin qu’ils l’adorent […]. Bons ou mauvais, ils peuvent prendre la forme de végétaux ou d’animaux, principalement des serpents, allant jusqu’à posséder mentalement ou spirituellement un être humain. »

 

Djinn et schizophrénie« Djinns », de Seynabou Sonko, est paru aux éditions Grasset. © Éditions Grasset

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Un djinn est l’élément déclencheur de l’intrigue. Celui de Jimmy, le voisin de Penda – la narratrice –, interné dans un hôpital psychiatrique. Diagnostic médical : schizophrénie. Cela ne convainc pas Mami Pirate, Shango et tout une galerie de personnages hauts en couleurs qui vont échafauder un plan pour le sortir de là.

 

La particularité du djinn de Penda est qu’il est « blanc, du genre blanc de chez blanc ». Un choix que Seynabou Sonko, rencontrée à Tanger, au Maroc, lors du festival Littératures itinérantes , nous explique : « Dans les romans, un personnage est blanc par défaut. Une des questions que je me suis posée est : comment laisser transparaître que le personnage est noir sans le dire ? Est-ce que ça passe par utiliser des mots en wolof ou en bambara ? Est-ce qu’il faut que j’écrive une scène où je décris ses cheveux pour que l’on comprenne qu’elle a une coupe afro ? Puis j’ai décidé qu’il serait plus simple d’affirmer que l’autre était blanc. »

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Ce djinn est un marqueur de couleur, mais pas seulement : « C’est symbolique, je m’en sers pour parler du racisme en France. Ce sont des intuitions. Dans la vie de tous les jours, je ne les rationalise pas, ou on ne m’écoute pas, parce que cela part d’un ressenti. J’ai voulu le transformer en quelque chose d’indiscutable, de telle façon qu’on ne puisse pas renvoyer l’expérience à de la paranoïa. »

Dans une comparaison avec la boxe, Seynabou Sonko, qui pratique elle-même le noble art, écrit qu’oublier qu’on est une femme noire, c’est comme baisser sa garde : « Je devrais être habituée aux remarques racistes mais, chaque fois, je suis surprise. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut être aussi stupide. Ce qui m’anime dans l’écriture, c’est de me mettre à la place de l’autre, qu’il soit dominant ou dominé. » Ce qui la conduit à un constat désabusé qu’elle dresse avec humour : « Des racistes, j’en ai tellement vu… J’ai de l’empathie pour eux. Je connais presque mieux qu’eux leurs mécanismes. C’est nous, les spécialistes des Blancs, tellement ils nous violentent. On sait comment ils pensent. »

Médicaments ou racine d’iboga ?

Pour guérir Jimmy, deux méthodes s’opposent. L’une traditionnelle, à l’aide de la racine d’iboga proposée par Mami Pirate. L’autre, la psychiatrie et ses médicaments chimiques : « J’avais envie de montrer que les deux ne sont pas à égalité. La psy regarde Mami Pirate de haut. » Au-delà de la pratique médicale, ce clivage illustre l’entre-deux dans lequel navigue Penda, à l’origine d’un sentiment d’étrangeté qui la poursuit en France mais aussi dans son pays d’origine, qu’elle visite à l’âge de 12 ans : « C’est simple, quand t’es Sénégalaise, si t’es pas coiffée, pas mariée, t’es soit droguée, soit artiste. Aucune Sénégalaise digne de ce nom ne se rase les cheveux. »

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Ce voyage a une portée initiatique pour le personnage : « Cette fois j’avais compris, rien n’était plus fatigant que de devoir justifier son existence, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée. Mon ambition était ailleurs, dans un lieu où les choses auraient plus d’importance que les êtres, où l’invisible servirait à imaginer un nouveau monde, digne d’être rendu visible. » Des propos qu’appuie Seynabou Sonko : « L’idée, peut-être utopiste, est de briser les frontières. En France, ce qui est attendu, c’est de prendre position sur les questions identitaires, là où je fais le choix de la complexité, des nuances, d’une certaine forme de spiritualité. Iboga, c’est aussi une façon de se laver l’âme du ressentiment. »

Autobiographie ? Non merci

La question de la portée autobiographique du premier roman se pose inévitablement, mais Seynabou Sonko s’en défend : « Penda, ce n’est pas moi. Elle m’emprunte certains aspects dans sa manière de regarder les autres personnages, de décrire son entourage plutôt que de parler d’elle-même, d’apprendre à se connaître en évoquant autrui. Mais la fiction me permet d’avoir une audace que je n’aurais pas dans la vie, et de sortir d’un déterminisme social, politique. Je peux créer un espace de liberté. »

Le goût des mots, Seynabou Sonko le cultive dans Djinns, son premier roman, mais aussi à travers la musique, sous le nom de scène de Naboo : « J’ai commencé a écrire des chansons en même temps que je me suis mise à écrire, vers l’âge de 13 ans. » Ses influences musicales lui viennent de ses sœurs aînées, qui « écoutaient du zouk, du RnB, du rap américain sur MTV puis qui regardaient, plus tard, la Star Academy ». En même temps, elle lit des romans au Centre de documentation et d’information (CDI) de son établissement scolaire, où elle découvre la trilogie Twilight, de Stephenie Meyer. Et elle suit des chemins de traverse grâce à une rencontre : « Un surveillant du collège a commencé à me prêter des livres pour adultes, comme Le Postier, de Charles Bukowski, Septentrion, de Louis Calaferte, King Kong Théorie, de Virginie Despentes. Plein de livres sulfureux. J’avais l’impression que c’était interdit. Bukowski, c’est trash, et bien qu’on n’ait rien en commun, j’ai pris une grosse claque. »

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Ce goût des lettres l’oriente dans le choix de ses études supérieures. Comme à son habitude, elle va là où on ne l’attend pas : « J’ai grandi dans le 20e arrondissement de Paris, j’ai suivi toute ma scolarité, jusqu’au lycée, dans la capitale. J’ai décidé d’aller à Saint-Denis, pour rencontrer des gens qui me ressemblent, alors que toutes mes copines voulaient étudier à La Sorbonne. »

Un cursus en banlieue qui ouvre son horizon : « J’ai alors découvert Aimé CésaireLéopold Sédar Senghor, Sony Labou TansiMaryse Condé… Alors que j’avais passé la majorité de mon adolescence à lire des auteurs blancs. Je réalise qu’il y a des gens qui écrivent et qui me ressemblent. » Et pourtant, elle se retrouve à contre-courant au moment de passer en master : « Mes amies banlieusardes n’avaient qu’un but en tête, poursuivre leurs études à Paris. Elles sont parties, principalement à la Sorbonne Nouvelle. »

Entre rap et littérature

Aujourd’hui, Seynabou Sonko se projette à la fois dans son deuxième roman et dans une production musicale. Ses influences, on les décèle dans son opus, qui s’ouvre sur des paroles de PNL, et emprunte à Kekra le titre du chapitre « Vréel ». Elle aime « leur manière d’utiliser la langue avec une grande liberté ». Les rappeurs l’inspirent, car écouter du rap lui permet de « travailler sa technique ». Elle précise aussitôt : « Mais je ne rappe pas du tout, j’ai de la voix, cette capacité à aller dans les graves et les aigus. En ce moment, je compose avec un beatmaker et j’ai trouvé la manière de faire de la musique qui me correspond le mieux. Ça ressemble à du RnB futuriste. » Elle conclut sur une phrase qu’aurait pu prononcer Penda pour décrire son rapport au monde : « Musicalement, j’ai l’impression d’être double. » Et c’est tant mieux, car le plaisir de lire et d’écouter cette autrice de grand talent est ainsi décuplé.

Djinns, de Seynabou Sonko, Grasset, 173 pages 18,50 euros

Direction nationale de la BCEAO : Les mérites de Charles Luanga Ki-Zerbo reconnus

Accueil > Actualités > Economie • Lefaso.net • jeudi 6 juillet 2023 à 22h40min 
 
Direction nationale de la BCEAO : Les mérites de Charles Luanga Ki-Zerbo reconnus

 

La direction nationale de la BCEAO a organisé, ce jeudi 6 juillet 2023, une cérémonie de départ à la retraite en l’honneur de son premier responsable Charles Luanga Ki-Zerbo. Ayant débuté ses fonctions le 9 janvier 2012, il est le cinquième à occuper ce poste. La cérémonie s’est déroulée à l’agence principale de l’institution, à Ouagadougou, sous la présidence du ministre de l’économie qui s’est fait représenter par son secrétaire général, Nicolas Kobiané.

Né le 6 juin 1963 à Ouagadougou, Charles Luanga Ki-Zerbo est un des fils de l’illustre professeur et homme politique Joseph Ki-Zerbo. Il a débuté sa carrière professionnelle en 1985 à Dakar, en tant qu’analyste financier à la société financière sénégalaise pour le développement de l’industrie et du tourisme. A partir de 1991, il intègre la BCEAO, institution à laquelle il a consacré le reste de sa carrière professionnelle et où il a gravi les échelons.

D’abord inspecteur à la commission bancaire de l’Union monétaire Ouest-africaine (UMOA) à Abidjan de 1991-1995, il occupera les fonctions de chef du département de la supervision et des études bancaires de 1995 à 2005. Nommé directeur du crédit au siège de la BCEAO à Dakar en 2006, il y séjournera deux ans avant de retourner à Abidjan en 2009 pour occuper le poste de secrétaire général de la commission bancaire de l’UMOA jusqu’en 2011.

 

 

Charles Luanga Ki-Zerbo s’est dévoué corps et âme pendant de longues décennies

A partir de janvier 2012, il fait un retour au pays natal à la suite de sa nomination comme directeur national de la BCEAO pour le Burkina Faso. Il occupera ce poste jusqu’à son admission à la retraite le 1er juillet 2023. Ce sont 32 ans de carrières brillantes à la BCEAO et à la commission bancaire de l’UMOA dont plus de onze années à la tête de la direction nationale de la BCEAO pour le Burkina Faso qui ont conduit Charles Luanga Ki-Zerbo, au fil du temps, vers une retraite bien méritée.

C’est pour reconnaître et célébrer ces qualités que l’institution a organisé un pot d’au revoir en son honneur, ce jeudi 6 juillet 2023. Cette cérémonie s’est révélée sobre mais émouvante en présence du gouverneur de la région du Centre, des anciens Premiers ministres Tertius Zongo, Paul Kaba Thiéba, Kadré Désiré Ouédraogo. Le président de la délégation spéciale de la ville de Ouagadougou était également présent. Cet événement a été marqué par des interventions dont celle du représentant du ministre de l’économie, Nicolas Kobiané. « Au moment de jouir de votre retraite, je formule des vœux ardents de plein épanouissement dans cette nouvelle phase de votre vie. Puisse le Tout puissant vous combler de ses bénédictions et vous apporter une longévité ».

 

Des personnalités de la sphère politique et économique

C’est ainsi qu’il a clos son discours. Outre ses atouts professionnels reconnus de tous, M. Ki-Zerbo a marqué ses collaborateurs par ses qualités humaines. « Son empathie, sa bienveillance, sa capacité à inspirer les autres, sa grande disponibilité, son attention, son sens de l’écoute permanente de l’ensemble des acteurs et le désir de transparence, lui ont permis d’instaurer autour de lui, une culture de partage de l’information et de créer un climat de confiance », a confié le directeur de l’agence principale de Ouagadougou, Guillaume Kaboré.

Il a, par ailleurs, souligné que ces qualités humaines ont été un atout pour accompagner l’appropriation par les acteurs du secteur financier du Burkina Faso, des réformes importantes entreprises sous l’impulsion de la BCEAO, au tournant des années 2010, en vue de l’essor d’un secteur bancaire et financier dynamique.



Vue des participants

De ce point de vue, la sphère bancaire et financière s’est étoffée au Burkina, consolidant sa position au plan régional à travers une progression continue de son réseau, de ses actifs et la mobilisation des dépôts tout en préservant la qualité de son portefeuille et sa rentabilité. « Le poids des actifs des établissements de crédit du Burkina est ainsi passé de 13,2% en 2012 à 14,5% en 2022, se situant en 3e position des places bancaires de l’UMOA après la Côte d’Ivoire et le Sénégal », a confirmé M. Kaboré.

Après le directeur de l’agence principale de Ouagadougou, ce fut au tour du président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso (APBEF-BF), Diakarya Ouattara, de prendre la parole pour livrer son témoignage. De son récit, il est ressorti que les acteurs principaux de la place bancaire du Burkina Faso ont, en tout temps, pu compter sur la disponibilité, les conseils, le soutien et l’attention particulière de M. Ki-Zerbo dans la prise en charge des difficultés et des préoccupations de la profession et la place du secteur bancaire burkinabè. Naturellement, en ce jour spécial, la profession bancaire se réjouit de pouvoir saluer et célébrer une carrière exemplaire bien remplie, et de rendre un vibrant hommage pour ce qu’il a fait et ce qu’il a toujours été pour la profession. Aussi, les acteurs sont persuadés que même étant à la retraite, ils pourront toujours compter sur son accompagnement.

 

 

Les innovations entreprises par le secteur bancaire burkinabè
ainsi que sa position de bon élève sont à mettre à l’actif du directeur national sortant,
selon le président de l’APBEF-BF, Diakarya Ouattara

Quant au directeur national sortant, il dit être animé par des sentiments de gratitude parce que « ce sont des moments de grâce d’arriver à cette période de la vie professionnelle ». M. Ki-Zerbo a réitéré sa reconnaissance à l’ensemble des collaborateurs qui l’ont accompagné toutes ces années.

Il a également traduit ses vives félicitations à son successeur et lui a souhaité plein succès dans ses missions. « Les autres collègues qui arrivent, je les invite à s’inspirer de l’exemple des anciens comme nous l’avons fait à notre temps et à continuer à assurer à la Banque centrale d’être à la pointe de la modernité et de la technologie mais en étant ancré également dans les besoins des populations au service de l’inclusion financière et du développement du Burkina Faso », a-t-il prodigué.

 

Cette cérémonie d’au-revoir était aussi une cérémonie de bienvenue. Armand Badiel, précédemment conseiller du secrétaire général de la BCEAO et administrateur délégué du Fonds de stabilité financière dans l’UMOA est le nouveau directeur national. Il dit mesurer les enjeux et les responsabilités auxquels il doit faire face.
« On ne peut pas remplacer quelqu’un. Nous voulons tout simplement espérer poursuivre ce que la personne a engagé dans l’intérêt de nos populations. L’engagement que j’ai pris c’est de m’inscrire dans ce qu’il a déjà commencé en tenant compte des réalités dont le ministre de l’économie a parlé », a-t-il laissé entendre. Le directeur national entrant espère bénéficier de la collaboration de tous les acteurs de la banque. Marié et père de quatre enfant, M. Badiel occupe de hautes responsabilités au sein de la banque centrale depuis 2006.

 

 

Le nouveau directeur national, Armand Badiel, s’engage à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur


Directeur général des opérations et des activités fiduciaires entre 2014 et 2018, il a donné les impulsions nécessaires à l’aboutissement de chantiers structurants qui ont permis la modernisation de la gestion des signes monétaires, la mise en place d’un cadre stratégique de renforcement des réserves de change, la reprise par la BCEAO des achats d’or auprès des sociétés minières opérant dans l’UMOA et la mise en production des infrastructures qui ont facilité la modernisation du financement des Etats membres par émission des bons et obligations des Trésors publics sur le marché régional. C’est donc un homme bien aguerri qui prend la tête de la direction nationale de l’institution.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Grégory Turpin, les Guetteurs, Hillsong… Tour d’horizon des têtes d’affiche du « Jesus Festival 2023 »

Les faits 

Du 7 au 9 juillet se tient à Paray-le-Monial la deuxième édition du « Jesus Festival ». Une vingtaine de chanteurs et de groupes de louange chrétiens - certains déjà bien connus du public et d’autres mis en avant pour l’occasion - se produiront sur scène.

  • Marie-Flamine Lavergne, 
 
Grégory Turpin, les Guetteurs, Hillsong… Tour d’horizon des têtes d’affiche du « Jesus Festival 2023 »
 
Les guetteurs JESUS FESTIVAL

► Grégory Turpin

Déjà bien connu du public chrétien, Grégory Turpin sera présent au « Jesus Festival » en tant que chanteur mais également en tant qu’organisateur cette année. Le chanteur pop, dont certains morceaux comptent plus de 100 000 vues sur YouTube, sort régulièrement des titres dont le plus récent est « Jésus, en Ta présence ».

► Dena Mwana

Dena Mwana, 36 ans, était en 2021 la chanteuse chrétienne congolaise la plus « streamée » (la plus écoutée sur les plateformes de musique en ligne). « Elle est incroyable », assure Grégory Turpin. Autrice-compositrice-interprète de musique gospel évangélique, elle représente parfaitement la dynamique du Jesus festival 2023 : l’envie de faire découvrir à un public français plutôt catholique d’autres chanteurs de louange chrétienne.

https://youtu.be/o71RblFC2Rs

Grégory Turpin explique : « Les catholiques connaissent peu les chanteurs chrétiens. Il y a beaucoup plus de chanteurs évangéliques que catholiques. Le Jesus Festival est l’occasion de faire connaître de nouveaux artistes à ce public ».

► Les Guetteurs

Le 9 juin, les Guetteurs ont sorti leur dernier album intitulé « Roi ». Créé il y a 15 ans et mené par François-Joseph Ambroselli, alias Fratoun, ce groupe de musique reggae met la musique au service de sa foi. Les mélodies entraînantes de leurs nouveaux morceaux - « La joie » et « My best » par exemple - témoignent du Christ. Le Jesus festival sera l’occasion pour le groupe de partager ses nouvelles chansons au public.

► Hillsong Youth France

Groupe issu de l’Église évangélique et charismatique Hillsong Youth France sera aussi de la partie. Vendredi 7 juillet, ils sortent un nouveau morceau appelé « Priorité »

https://youtu.be/N9RGEhhVPMk

► École Pierre

Sur son site, l’École Pierre se décrit comme « une école créative à Lyon qui forme en une année des chrétiens à l’audiovisuel, la louange, la théologie, le leadership et à l’entrepreneuriat pour l’Église ». Ils seront également présents à l’occasion du Jesus festival, l’opportunité pour eux de faire connaître plus largement leur formation.

► Exo

Chris et Laura Christensen sont les deux membres du groupe de musique Exo. Ils sont des précurseurs, étant parmi les premiers à avoir développé la louange chrétienne. Aujourd’hui moins présents sur Internet, le Jesus Festival sera l’occasion de les retrouver.

► NV Worship

Issu de l’Église Nouvelle Vie au Québec, NV Worship s’est donné la mission d’unir les chrétiens autour de Jésus, et il passe pour cela par la musique, leur style étant proche de la pop. Sur leur site, le groupe explique : « Plus que de la musique, du worship. Plus que des mélodies, Sa présence. Plus que tout, Jésus ». Leur single intitulé « Je veux rester » comptabilise après un an plus de 700 000 vues sur YouTube.

 https://youtu.be/TkqWe9L59-8
 

Guillaume Diop, une première étoile métisse

Le 2 mars, le prodige de 23 ans s’est vu décerner le titre suprême du ballet de l’Opéra national de Paris. Si la compagnie a déjà compté dans ses rangs des danseurs noirs ou métis , il est le premier à y devenir soliste.

Mis à jour le 26 juin 2023 à 09:47
 
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Le danseur étoile de l’Opéra national de Paris, Guillaume Diop, à Paris le 17 mars 2023. © Joël Saget/AFP

« Après cette représentation de Gisèle à Séoul, j’ai l’immense plaisir de nommer Guillaume Diop danseur étoile. » À l’écoute des mots de José Martinez, directeur de la danse de l’Opéra national de Paris, le jeune artiste de 23 ans est saisi par l’émotion, cerné par les cris de félicitations et les applaudissements. En mars 2020, Guillaume Diop cosignait un manifeste intitulé De la question raciale à l’Opéra de Paris. Trois ans plus tard, le prodige est la première personne noire à se voir décerner le titre d’étoile. Même s’il y a eu d’autres danseurs noirs ou métis avant lui, ce nouveau grade est une consécration. Quadrille, coryphée, sujet, premier danseur sont des titres accessibles par concours. Étoile est une nomination de la direction pour les meilleurs des meilleurs.

Rôle modèle

« La sensation était assez indescriptible. J’étais très ému. Être danseur étoile, c’est notre rêve à tous. On travaille pour cela depuis notre plus jeune âge, sans savoir si cela arrivera un jour. Cette décision ne nous appartient pas, c’est la direction qui tranche”, commente-t-il en réaction à l’événement. La vidéo fait le tour des réseaux sociaux, nombreux sont les titres à mentionner sa couleur de peau.

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« Médiatiquement, je ne m’attendais pas à ce que cela fasse autant de bruit. Je suis le premier danseur étoile noir, c’est un fait, mais je ne sais pas tellement comment me positionner par rapport à ça… », précise-t-il. Avant d’ajouter : « Je suis content que cela arrive, c’est important. Je repense à moi, plus jeune. Savoir qu’il y avait un danseur métis à l’opéra aurait été rassurant. Je pense que l’on sous-estime l’importance du rôle-modèle. »

Dans sa famille, Guillaume Diop n’a aucun exemple de danseur. Excepté sa grande sœur, qui, enfant, est inscrite à un cours de danse contemporaine où elle se rend une fois par semaine. C’est d’ailleurs là que commence son histoire avec le rythme. Alors que sa mère et lui viennent la chercher après une leçon, il demande à y être inscrit lui aussi. Il a 4 ans, elle dit oui, et « bénit » le cadre que la danse apporte à son fils. « Danser était pour moi un moyen d’expression. Je me souviens que j’étais un enfant timide mais que j’avais beaucoup d’énergie, j’aimais bouger mon corps. C’était surtout pour moi quelque chose d’instinctif. » Alors qu’il n’a que 8 ans, sa professeure souligne déjà son potentiel et conseille à ses parents de l’inscrire en classique, au conservatoire du 18e arrondissement de Paris.

Un monde étranger

Dans la famille Diop, on ne baigne pas dans l’art, encore moins dans le ballet. Le père a plus de mal avec l’idée que son fils embrasse la discipline et décide de l’inscrire en parallèle à l’athlétisme. Lui est sénégalais, sa compagne française. Au Sénégal, « ce sont surtout les femmes de ma famille qui dansent, sourit-il, et c’est associé à la fête. Quand ils étaient jeunes, mon père et mon oncle sortaient danser en boîte de nuit. C’était des stars, ils faisaient des compétitions, etc. »

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Mais quand il a été question pour Guillaume de s’orienter dans cette voie professionnelle, ce souvenir n’a pas suffi à rassurer son père, qui s’est montré « très inquiet ». « Il se disait que ce n’était pas un métier pour un garçon, et encore moins pour un métis ». Sans être « sereine », sa mère l’a beaucoup défendu. « Elle se disait qu’il fallait que je le fasse parce que c’était ma vocation. Mais je reconnais que ce n’était pas évident, ce monde leur était totalement étranger, ils n’en avaient pas les codes… »

SERAIS-JE CRÉDIBLE DANS UN RÔLE DE PRINCE, AVEC MA COULEUR DE PEAU ?

Le métissage se voit rarement sur les planches des théâtres. Le jeune homme souligne le « peu de diversité à l’Opéra, même s’il y en a eu par le passé ». Un manque de diversité qui est justement le sujet abordé par le manifeste auquel il a participé, paru quelque temps après la naissance du mouvement Black Lives Matter en réaction à la mort de l’Américain George Floyd. « Lorsque je regardais les photos de danseurs, je n’en voyais pas qui me ressemblaient. Mais j’ai du mal à savoir si c’est quelque chose qui m’a manqué, ou au contraire si cela m’a aidé… Je n’ai jamais cherché à danser comme quelqu’un. »

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Avant qu’il intègre l’école de danse, les remarques sur sa couleur de peau fleurissent. « On me disait que je ne rentrerai pas à l’Opéra justement parce que j’étais noir », se souvient-il, entre autres critiques comme celles sur ses « pieds plats », ou ses « grosses fesses », de la part d’autres enfants mais aussi de professeurs. « Pour moi, ça a été un moteur. Je me répétais : “Je vais vous montrer que je peux y arriver.” » Mais à l’adolescence, il oscille toujours entre désir et doute. « Est-ce que je peux être crédible dans un rôle de prince, avec ma couleur de peau ? »

Refus de l’autocensure

La réponse, il la trouve en traversant l’Atlantique pour participer à un stage à New York au sein de la compagnie Alvin Ailey, principalement composée de danseurs africains-américains. « À un moment, j’ai eu besoin d’être entouré de gens qui me ressemblaient, ça m’a fait beaucoup de bien. Et ça m’a aidé à formuler mon rêve : oui, je voulais être danseur classique et entrer à l’opéra. Je refusais de m’autocensurer à cause de mon métissage. Il fait partie de moi, et c’est aussi ce qui me rend unique. »

 

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Les Étoiles de l’Opéra de Paris Marc Moreau, Hannah O'Neill et Guillaume Diop, le 30 mars 2023. © Éric Dessons/JDD/Sipa

 

Mais, quand il rend visite avec sa famille aux aïeuls qui vivent au Sénégal, on ne parle pas tellement de ce qu’il fait, en dehors des études classiques. Du moins, jusqu’à récemment : « Tu passes à la télévision, c’est fou ! » s’exclame sa grand-mère après avoir vu la nomination de son petit-fils. « J’ai senti de la fierté dans sa voix, elle comprend que ce que je vis est quelque chose de grand, d’important », réagit-il, non sans une pointe d’émotion.

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Avant d’avoir une chance d’être nommé étoile, il aurait dû passer encore quelques concours pour monter en grade à l’Opéra. Il n’était officiellement qu’un remplaçant des premiers rôles, mais il s’est retrouvé, après une série de hasards, à les interpréter un à un, dans Roméo et JulietteDon QuichotteLe BayaderLe Lac des cygnes… La nomination ajoute à son travail une responsabilité, davantage de pression, un devoir d’exemplarité, énumère le jeune homme, mais aussi plus de confort : « Quand on est remplaçant, on a très peu de temps pour se préparer et on travaille en parallèle les mouvements d’ensemble du ballet. »

Son prochain rôle, c’est celui du soliste bleu dans Le Chant du compagnon errant, de Maurice Béjart. « Je danse un adolescent rêveur qui est à la recherche d’un guide et qui rencontre un autre soliste, le personnage rouge, qui va incarner ce rôle. Ce ballet est un peu la métaphore du passage de l’enfance à l’âge adulte », et peut-être, aussi, la pièce idéale pour prendre ses fonctions d’étoile. Dans la cour des grands.

Tchad: à l'occasion de l'Aïd, le président de la Transition appelle à la «réconciliation nationale»

Au Tchad, à l'occasion de l'Aïd, le président de Transition, Mahamat Idriss Déby a prononcé un discours mercredi devant le Conseil supérieur des Affaires islamiques du Tchad. Déclarant que « la conduite de la transition est sous-tendue d'une politique de large ouverture, de réconciliation nationale et de pardon », il a affirmé que c'est « dans cet esprit que s'inscrivent les grâces présidentielles accordées à des centaines de condamnés ». 

 

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« Du haut de cette tribune, je pardonne à tous ceux qui sont impliqués, condamnés ou non, ayant commis des dégâts lors de l’insurrection du 20 octobre 2022 », a déclaré le président de Transition, le 28 juin 2023.

 

La mobilisation du « jeudi noir » d'octobre 2022 a fait suite à l'allongement de la période de transition pour une période de 24 mois supplémentaires avec Mahamat Idriss Deby à sa tête. La répression avait fait de nombreuses victimes, selon le rapport de la Commission nationale des droits de l'homme. Des centaines de personnes ont été emprisonnées puis, pour certaines, graciées par la suite

« J’invite ceux d’entre eux qui ont fui le pays à regagner la mère patrie et participer à l’œuvre de construction de notre nation. La transition a été pensée inclusive et elle sera inclusive jusqu’à son terme. Ceci n’est autre que le respect de la volonté du peuple tchadien exprimée par ses représentants lors du Dialogue national inclusif et souverain. »

Selon le porte-parole de la présidence tchadienne, Brah Mahamat, l'appel du président de Transition s'adresse à tous ceux qui ont fui en exil après les événements du 20 octobre, mais surtout à deux d’entre eux : le président du parti des Transformateurs Succès Masra ou encore à Max Loalngar, figure de la société civile et coordinateur de Wakit Tama.

Si les jeunes qui ont commis des mises à sac sont graciés, il n'y a pas de raison que Succès Masra ne rentre pas, ou encore Max Loalngar. C'est vraiment orienté vers eux. C'est encore une fois un appel à la réconciliation et la reconstruction du pays.

 

Brah Mahamat, porte-parole du président Déby

 

Après avoir gracié toutes les personnes qui se sont « insurgées contre les institutions de l'État » qui avaient été jugées et condamnées, le chef de l'État veut rester fidèle à la ligne de conduite qu'il s'est fixée et qui consiste à ramener au bercail tous les fils du pays, a insisté Brah Mahamat. Et d'assurer qu'ils peuvent rentrer au pays. « Personne ne va les toucher », a-t-il promis.

Pour Succès Masra, que RFI a joint par téléphone ce 29 juin, « plus personnes n'a confiance en [la] parole » de Mahamat Idriss Déby. Il exige avant tout retour d'exil, la vérité sur les dizaines de ses militants portés disparus et sur les responsables du massacre de plus de 300 militants le 20 octobre 2022 et les jours qui ont suivi. Il veut également une loi d'amnistie pour tous, condamnés ou pas, ou encore « un accord global de réconciliation ».

La confiance s'est effritée et pour recréer les conditions de confiance, il faut aller au-delà des mots. Pour être concret : nous attendons un acte d'amnistie pur et simple et d'abandon des poursuites.

 

Succès Masra, président du parti d'opposition des Transformateurs

 

Dans son discours hier, le président de la Transition a par ailleurs également dénoncé « la corruption, le népotisme, le détournement des deniers publics », appelant « tous les Oulémas du Tchad et tous les érudits d’autres religions à faire de ce combat une priorité », les exhortant aussi à « redoubler d'efforts » pour que « les fidèles de toutes les religions soient constamment sensibilisés et éveillés pour ne pas tomber dans les discours de haine cachés souvent sous le drap de la religion. »

Conflit au Soudan: Mahamat Idriss Deby appelle à l’arrêt des hostilités et la communauté internationale à agir

Après avoir insisté sur la neutralité du Tchad dans le conflit soudanais qui a débuté le 15 avril 2023, le Président de transition a appelé encore une fois les belligérants soudanais « à arrêter immédiatement les hostilités et donner la chance à leur pays de ne pas s’écrouler en tant qu’État ».

C’est une catastrophe qui se dessine à nos portes, a insisté Mahamat Idriss Deby. Pour rappel, le HCR a déjà dénombré quelque 160 000 nouveaux réfugiés soudanais au Tchad alors que d'autres continuent d'affluer, alors que le pays en comptait déjà plus de 250 000 autres arrivés avant cette nouvelle crise au Soudan.

Mahamat Idriss Deby a demandé aux Tchadiens à ne pas les laisser mourir de faim

« Nous sommes presque seuls », a-t-il lancé, avant de dénoncer une communauté internationale « insensible face à cette catastrophe ».

À peine 10% des appels aux dons lancés par le HCR ont déjà été financés à ce jour.

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)